28 novembre 2005: Tout ce qu'il faut savoir pour se préparer à La Ruta Nous avons reçu un abondant courrier en réaction aux aventures de Mireille au Costa Rica. Yves Lebel, entre autres, nous a fait la suggestion suivante:
Hé bien mon cher Yves, voilà tes voeux exaucés, grâce à ce guide du parfait "routiste", rédigé par Mireille et Brigitte, chef-accompagnatrice. Préparation, organisation et logistique d'une participation à la Ruta La préparation de Mireille Les étapes pour se rendre au jour J La préparation physique est différente pour chacun, en fonction bien sûr des objectifs qu'on se fixe et également du niveau de forme où on se trouve à quelques mois de l'évènement, mais une chose est certaine, pour avoir un minimum de plaisir à faire la Ruta, il ne faut pas être en souffrance pendant 25h. Donc, d'orienter notre saison de course sur les raids peut être un choix très stratégique selon moi… Puis, dans les 2 mois qui précèdent la course, au moment où pratiquement tout le monde commence à prendre ça cool, c'est le temps de redoubler d'efforts, en mettant le focus à grimper des côtes. Durant un mois complet, j'avais mis à mon agenda une fois par semaine, destination Mont Ste-Anne. Je grimpais par la voie d'accès jusqu'aux gondoles un minimum de 4 fois, idéalement 5. Comme me l'avait suggéré JA, je m'habillais comme un ours avec tuque, sous-vêtements, tout le kit style ski de fond, alors qu'il faisait encore 12 degrés. Quand je faisais du rouleau à l'intérieur, je portais toujours les manches longues et à ma session de spinning hebdomadaire, je soulevais la consternation par mon habillement d'hiver! Mais je crois sincèrement que cet emphase à suer et avoir vraiment chaud m'a été fort utile. J'avais l'impression d'avoir les pores de la peau comme des geysers au départ de la course ;) Outre JA et Michel Bujold qui m'ont bien parrainé en me faisant profiter de leur expérience de la Ruta, Gilles a été celui qui a mis la touche finale à ma préparation et ajusté mes entraînements des 3 dernières semaines. Ça c'est rassurant quand on commence à angoisser et à douter si on sera prête. Merci les gars de votre générosité!! Le vélo, s'il va bien, tu touche à RIEEEEENNNNN ! Bien sûr, si tu as des pièces à changer, tu le fais (La Ruta c'est quand même rough sur la mécanique, le vélo doit d'emblée être impec!), mais assures-toi de pouvoir rouler un minimum de 3 bonnes sorties avec, avant de l'emballer pour l'avion. C'est même valide pour les brake pads. À ma première journée de course, je me suis ramassé avec des cui cui cui durant la moitié du parcours parce que mes patins de freins à l'arrière étaient trop serrés dans l'étrier et que mon caliper ne venait pas à bout de se réajuster… Pour les pièces de rechange à apporter, je me suis inspirée de la liste disponible dans la chronique de Gilles pour une préparation au Trans-Rockies... Ne pas oublier: chaîne, cassette, patins de freins, de l'huile pour conditions mouillées dans un format que tu transporteras avec toi et patte de dérailleur. Le reste c'est du commun pour n'importe quel raid. Concernant les pneus, on m'a fortement recommandé le IRC Serac XC et c'était parfait! J'ai vu des coureurs avec toutes sortes de pneus, même des Jets S !!!! et ils marchaient dans les descentes… moi je tenais miraculeusement debout dans les longues descentes de bouette à la sauce vélo-marde… L'organisation de la Ruta offre, via une boutique de vélo local, un service de mécanique durant la course. Moyennant 70$US, une équipe prendra en charge votre vélo à votre arrivée chaque soir, vous demande quels problèmes mécaniques vous avez eu durant la journée (en espagnol ;-)), et vous le rendra Spic & Span et en parfait état de marche le lendemain matin. Ça vaut chaque dollars investis, et le service est impec.. Autre matériel Logistique … rapport de la G.O. Bridget… Inscription http://www.adventurerace.com Mais pour finir de vous donner la piqûre et voir des TONNES de photos de l'édition 2005 de la Ruta, visitez ces sites: http://www.ecosportaventura.com/framesolofotos.htm Avion D'investir dans un bon sac de transport (comme plug :- ) le Voyager, vendu par Lambert) ou une boite (rigide plus que de carton) vaut la peine pour protéger adéquatement votre vélo. Les manutentionnaires de compagnies aériennes n'étant pas réputés pour leur délicatesse. Mieux votre vélo sera emballé et protégé, moins vous aurez d'impondérables mécaniques à gérer avant votre course. Hébergement Pendant la course. Évidemment cet aspect des choses étant réglé pour Mireille (l'hébergement des jours: pré-course, après jour 1 et après jour 2 étant inclut dans ses frais d'inscription), il fallait voir comment s'organiserait l'hébergement de l'équipe technique. Ici vous avez 2 options: vous profitez du forfait "accompagnateur", ou vous vous débrouillez par vous-mêmes. Dans notre cas, on a préféré investir dans la location d'un 4 X4 pour la semaine, les 800 USD demandées par personne, pour les 3 jours du forfait accompagnateur. On a été réconforté dans notre choix quand on a vu comment ça se passait avec le bus des accompagnateurs. D'abord, ils ne pouvaient pas aller à autant d'endroits et de ravitos que nous, les bus, ça ne passe pas partout, et surtout, les accompagnateurs n'avaient aucun contrôle sur leur horaire.. Des conjointes n'ont jamais vu leurs chums passer aux ravitos, parce que le conducteur d'autobus décidait de partir avant et restait assez insensible à leurs demandes d'attendre encore quelques minutes... Un peu décevant d'aller si loin de payer autant et de manquer des moments comme ça. Par contre, pour eux, aucun soucis à se faire pour se loger, se déplacer et se nourrir. Un p'tit voyage tout organisé et sans tracas. Donc, voici ce qu'a été notre tactique: Mireille s'inscrit en "single occupancy" et on s'organise ensuite nous-mêmes avec les hôtels pour partager sa chambre et payer le surplus pour l'occupation triple. Après la course, il faut évidemment prévoir quelques jours pour visiter le pays! À cette époque de l'année, nul besoin de stresser et de réserver vos nuitées d'hôtel à l'avance, il y a de la place partout! Location auto Comment circuler au Costa Rica Vous devrez faire preuve de scepticisme même envers ceux qui, par pure gentillesse voudront vous aider et vous donneront des indications sur la route à suivre. La gentillesse des Costa Ricains, les poussant à vouloir vous aider, ils peuvent vous envoyer un peu n'importe où, pour ne pas vous faire l'affront de ne pas vous répondre. Toujours double-triple-quadruple checker les indications qu'on vous donne. Surtout quand on a expérimenté que faire aussi peu que 30 km peut vous prendre 1 heure, selon l'endroit où vous êtes et le type de route à emprunter… Comment suivre la course Quelle est la technique? Commencez toujours la journée votre réservoir à essence plein et quelques trucs à manger avec vous. Vous stationnez votre auto comme vous pouvez dans ce capharnaüm des départs (évidemment personne ne pense à faire la circulation ;-). Quand le départ des coureurs a été donné, vous enfilez à la suite des autres véhicules. Vous en "spottez" le plus grand nombre possible, de préférence des véhicules facilement repérables. Comme au fil de la journée, vous allez en perdre de vue un certain nombre (arrêt pour essence, manger, leur coureur qui ne roule pas à la vitesse que le nôtre…) c'est rassurant d'avoir plusieurs options pour s'assurer qu'on est toujours sur la bonne voie. À moins que vous ne soyez très "fluent" en espagnol, cet exercice de suivre la Parade est une pure profession de foi. On sait quand on part, mais pas où on va, ni quand on y sera, ni par quelles routes on ira, ni dans quel état elles seront, ni si on verra notre coureur 4, 10 ou 100 fois dans la journée. Mais je n'ai rien trouvé de plus efficace pour suivre la course et être au coeur de l'évènement, toute la journée. Par contre, c'est une tâche à temps plein.. Oubliez les visites touristiques en chemin ces journées-là! Tenez par contre votre appareil-photo toujours prêt, vous verrez des paysages extraordinaires en chemin, vous voudrez sûrement faire quelques arrêts "take-a-photo"… si la Parade vous en laisse le temps ;-) Les désavantages? Ne jamais savoir quand je verrais Mireille, ni combien de fois, ce qui compliquait un peu la gestion du ravitaillement et m'amenait bien des inquiétudes quand elle me criait : "au prochain ravito, tu me donneras ceci ou cela!" J'avais jamais aucune idée si je pourrais seulement y être à ce prochain ravito!! Aussi, à cause du fait que sur de très longues portions du parcours on empruntait les mêmes routes que les coureurs, je me sentais comme une vraie nuisance au milieu d'eux! Conduire dans ces circonstances était stressant (imaginez-vous comme un éléphant dans un magasin de porcelaine), et me sentais coupable de leur faire respirer les émanations de mon exhaust. Mais bon, j'ai rien trouvé de mieux. Mireille me consolait en me disant qu'on n'était pas si nuisible.. En tout cas je n'étais pas la seule nuisance… Il devait bien y avoir une centaine de véhicules de locaux qui suivaient ainsi leur coureur et qui constituaient la Parade. Ravitaillement Autres conseils pratiques L'espagnol. L'argent Le coût de la vie. La santé. Avec de simples précautions de base (boire de l'eau en bouteille ou traiter avec de la Pristine, éviter la glace dans les boissons et les pelures de fruits), aucune de nous trois n'a connu de malaises gastriques, (sauf Mireille qui a connu plusieurs épisodes de crampes avant son départ, mais selon mon diagnostic, ça tenait plus de la "coursista" que de la turista ;-) Si ce récit n'a pas fini de vous endormir et que vous avez d'autres questions, il me fera plaisir d'y répondre: mi.montminy(a)sympatico.ca. |