2 février 2005:
Comment survivre à l’urgence
par: Jeepee09

Je n'écris pas souvent mais je viens de composer un texte dans le cadre de mon cours de littérature et vu qu'il a peut être déjas touché certains cyclistes malchanceux, j'ai décidé de le mettre dans cette section que je trouve malheureusement un peu dégarnie .

 -------------------

Cette histoire s’est déroulée l’été dernier. Je dévalais une côte technique en vélo de montagne quand soudainement, une racine humide placée en diagonale décide de se jeter sous mes roues. J’essaie tant bien que mal de reprendre le contrôle de mon vélo mais en vain. J’effectue un vol plané et quelques vrilles. Bref, j’ai "planté" en bon québécois. Je me relève et m’excuse auprès des autres compétiteurs qui ont "pris le clos" grâce à moi et j’accours vers mon vélo. Il n’avait rien, heureusement car une pièce de vélo de montagne coûte un bras. Parlant justement de celui ci, mon membre de gauche plus précisément n’avait plus grand chose en commun avec son voisin de droite. En réalité, on aurait dit qu’on m’avait inséré une balle de ping-pong dans le coude et que Freddy, l’illustre personnage des films d’épouvantes américains s’était amusé avec mon avant bras. Après quelques observations, l’équipe de secouristes décident d’immobiliser mon membre blessé dans du carton. Inquiets à propos de mon état ou tout simplement pour me punir d’avoir troublé une course jusque là sans incidents, ils décident de m’envoyer à l’urgence.

L’urgence, son nom le dit, est fait pour les urgences car il faut vraiment que ce soit urgent pour aller souffrir à cet endroit. Sinon, il faut tout simplement être sadomasochiste comme les personnages qui végètent dans cet endroit
pendant des heures pour une stupide grippe. Alors, commençons par le
commencement.

J’entre dans le corridor menant à l’endroit maudit. Mes souliers à clips claquettent sur les tuiles. Les patients de la salle d’attente devaient vraiment se demander quel genre de bidule allait surgir au coin du mur. Je vais m’enregistrer auprès de la dame à l’accueil , si on peut l’appeler ainsi car la dame n’avait rien d’une dame et l’accueil n’avait rien d’accueillant. Après quelques questions d’usage, Hulk Hogan m’ordonne d’aller moisir avec les autres entités dans la salle d’attente bondée.

Que faire dans cette salle d’attente? Contrairement à ce que certains pensent, on peut s’amuser comme un petit fou, suffit d’avoir un peu d’imagination. Premièrement, on peut jouer au jeu de celui qui trouvera la plus vieille revue dans la pile de manuscrits qui ornent la table depuis quelques décennies déjà. Ce jeu peut se jouer avec un accompagnateur ou tout simplement avec son voisin de siège. On peut aussi parier avec un collègue sur combien de temps un patient restera dans le cabinet de l’infirmière. Le plus près remporte la mise. Si par malchance les autres patients refusent vos propositions et ne veulent pas s’amuser, vous pouvez toujours jouer au solitaire. Si vous ne possédez pas de jeu de carte, fabriquez-vous en un. S’il le faut, allez demander du carton, de la colle, des crayons et des ciseaux à la gentille dame à l’accueil. Si vous n’avez pas le cœur à jouer, vous pouvez toujours regarder les magnifiques info-pubs du chef Tony et son "Miracle Blade" capable de couper la tôle d’un tank à la télé suspendue au plafond.

Après trois longues heures de plaisir et de jeux intenses dans mon costume de cycliste décoré de boue séchée, je rencontre enfin un médecin qui me tord le bras dans tous les sens. Il m’envoie aux radiographies et me fait végéter encore un peu avant de me rencontrer à nouveau. Il avait les précieuses photos de mon profond intérieur et m’a dit "Hé ben, c’est bizarre ça, t’as même pas de fracture". J’étais franchement déçu! J’avais attendu tout ce temps pour me faire dire de prendre des "Advil" et de faire attention à mon bandage sous la douche.

Mais bon, j’ai fini par quitter ce havre qu’on appelle l’urgence tout en réfléchissant aux problèmes que connait ce lieu depuis des années. Je trouve cela étrange que le gouvernement Charest veuille désengorger les urgences en formant plus d’infirmières et de médecins et en voulant agrandir ou construire d’autres hôpitaux. Il me semble que le seul moyen de libérer les urgences est de faire en sorte qu’il y ait moins de malades. Soit en finançant les sports et les rendre accessibles à tous même aux plus démunis. C’est drôle car si on agissait de la même manière en sécurité publique qu’en santé, on agrandirait les prisons et on formerait plus d’agents, parce que le taux de criminalité serait en hausse au lieu de s’attaquer à celui ci. À moins que le ministre Couillard ne veuille faire en sorte que les urgences soient tellement désagréables que l’on ait plus jamais envie d’y retourner, ce qui viderait les urgences forcément. Finalement, ils ne sont pas si fous que ça les Libéraux!




INDEX