Web-réalité: En Route vers Sainte-Anne, J moins 11

Gilles: Salut Alain, comment se déroule ton retour au pays ? Il y a quelques jours, tu devais trouver que ça faisait un méchant contraste de température avec la République Dominicaine !!

Alain: Ouais, c’est vrai qu’avant qu’il se mette à faire vraiment beau ici, ça faisait une bonne différence. Je trouvais que ça n’était pas chaud et pas évident de s’entraîner non plus. Il faut surveiller la température et sauter sur l’occasion dès que Dame Nature nous donne un moment de répit. Mais je dois t’avouer que c’est pas la température qui me préoccupe le plus ces temps-ci.

Gilles: C’est vrai, je te trouve un air préoccupé. Allez, ouvre-moi ton cœur…

Alain: Non, quand même, c’est pas si pire que ça mais je vois la date fatidique approcher et je ne suis pas arrivé à maintenir mon rythme d’entraînement ces dernières semaines. En plus, j’ai repensé à mes séances d’entraînement en République Dominicaine pour réaliser que la distance effectuée était bien calculée en km. On parle donc d’un total de 75 km au lieu des 120 km annoncés lors du de la dernière entrevue. Pas compliqué à comprendre, j’ai vainement tenté de maintenir 40 km /hre pendant 60 minutes sur mon vélo stationnaire. Je dois donc soustraire 45 km de mon cumul.

Gilles: Honnête le gars, mais faut pas en faire un plat quand même !!! 40 Km, c’est maintenant une petite ballade pour toi, facile à rattraper, une sortie de plus te suffira.

Alain: Eh bien, c’est ça le vrai problème. Les affaires ont repris en fou en revenant de voyage, il y a eu un décès dans la famille, j’ai eu de la formation à Montréal, Je n’arrive pas à tenir mon rythme d’entraînement depuis mon retour. À peine si je réussis à faire quelques commissions à vélo !!! Je sens que je perds le rythme et je crains les effets sur mon niveau de forme.

Mercredi passé, je suis allé faire les équerres avec mon copain Guy. Lui il a déjà roulé 2 000 km cet été. Je ne sais pas comment il arrive à rouler autant.

Gilles: Ben là, en partant il roule plus vite que toi, il fait donc plus de millage dans le même temps! Sans blague, je suis pas sûr que tu devrais te comparer à lui.

Alain: Je veux pas me comparer, mais lui et moi sommes pas mal dans la même situation, deux professionnels ayant la garde partagée de nos deux garçons qui sont presque du même âge. Il arrive certainement à mieux gérer son temps que moi…

Je reviens aux équerres que nous avons roulées ensemble mercredi passé, il était toujours à m’attendre et là, il était en vélo de montagne comme moi, donc pas question de mettre ça sur la différence entre nos montures. Dans les côtes, il me perd de vue en moins de deux. Je ne sais pas si c’était la chaleur, mais j’ai vraiment souffert. C’est vrai aussi que je travaille tard le soir et que je me couche parfois à des heures indues depuis quelques jours mais je ne pensais pas que ça allait être aussi pénible.

Gilles: Ouais, je saisis ton inquiétude. Tu stresses car le temps file.

Alain: C’est exactement ça et, depuis ce dernier entraînement, je commence à redouter la chaleur. S’il faut qu’il fasse une température supérieure à 23-25 degrés, je vais en baver un coup. Je compte bien redoubler d’ardeur à l’entraînement mais mon agenda est très chargé pour la semaine qui vient. Mais je compte bien faire tout ce qu’il faudra pour compléter l’épreuve. Reste un point positif dans tout ça, je n’ai jamais été aussi en forme depuis quoi, 10-15 ans ???

Gilles: Ben tu vois, tu es sûr de sortir gagnant de cette aventure quoi qu’il arrive, ce qui n’est pas peu dire. Continue de t’accrocher mon cher.

Alain: Parlant de m’accrocher, je voulais te remercier de m’avoir suggéré d’utiliser des « pédales qui clippent » usagées. C’est vrai que ça sort facilement. Ça doit bien faire une soixantaine de km que je roule avec elles et, à part la chute que j’ai faite en roulant sur ton gazon le jour où tu me les as installées, je ne suis tombé qu’un fois en sentier mais sans me faire mal. Je crois que je suis bien habitué maintenant et je me rends compte à quel point ça aide.

J’ai aussi fait la piste qui longe la Jacques Cartier entre Ste-Catherine et Pont Rouge samedi PM, on a fait quoi 35-40 km et au retour André et moi avons fait la course sur les 6 derniers km. Puisque je considérais qu’il avait un vélo plus performant, j’ai décidé d’user de stratégie en me mettant dans sa roue dès le départ et en attendant le moment propice.

Gilles: Tu commences à catcher. Te voilà mûr pour la course sur route. J’aime ça, tu as l’esprit compétitif.

Alain : Nous avons roulé ainsi à 30-35 km/heure pendant les 3 premiers km, et à un moment donné, je l’ai vu pencher la tête vers le sol. Croyant qu’il était fatigué, j’ai décidé d’attaquer et de foncer au maximum sur les derniers 2,5 km restants. Je n’ai osé regardé derrière moi qu’après un km et j’étais certain de le voir accroché à moi, mais « oh surprise », je ne le voyais plus. Il était loin derrière, ce qui m’a rassuré car je commençais à pomper pas mal et j’ai dû ralentir un peu et prendre le temps de bien respirer pour reprendre mon souffle. J’ai réussi à maintenir un bon rythme pendant le dernier km pour réaliser que ma stratégie avait bel et bien fonctionné. J’en étais bien content.

Gilles: Bon, il se met déjà à gagner des courses. Mais si je comprends bien, tu n’as pas roulé beaucoup en montagne depuis ta sortie d’initiation.

Alain : Tu as bien raison, une dizaine de km tout au plus. Je tente d’organiser une sortie avec Guy pour aller explorer le début du parcours du raid dès cette semaine. En passant, j’ai été invité par Gestev à participer à une conférence de presse qui aura lieu mercredi matin au Hilton Québec. Est-ce que tu y seras ? Je vais rencontrer Marie-Hélène Prémont, c’est pas rien !!!

Gilles: J’y serai, pour suivre notre «vedette instantanée»… Une étoile est née !!!

Alain : Ouais ben disons que les seules étoiles que je risque de voir si je ne m’entraîne pas davantage, ce sont celles qui apparaîtront lorsque je perdrai connaissance pendant la course !!!