Corinne autour du Mont-Blanc

Nous vous avions promis la suite des aventures de Corinne Bottolier  en Europe. En attendant les aventures de Corinne en Corse avec Suzie Kéténé, voici le récit du Tour du Mont-Blanc, randonnée effectuée en  juillet dernier. Ça s’intitule:


Trois gars, une fille

Comme prévu, nous étions 4 dont moi la seule fille… mais ils m’ont dorloté tout en me considérant d’égal à égal comme je leur avais demandé.

Transformée en petit gars, j’ai sué, juré, porté un vélo et un sac, tout comme eux,
normal !
J’ai pas eu droit aux massages,
regrettable !
ils m’ont attendu en haut des cols,
très aimable !
j’ai mangé comme un ogre,
pardonnable !
j’ai pris un pied dans les descentes,
incommensurable !

Nos géos, Michel et Christian organisaient le TMB pour la 30ième et la 11ème fois. On aurait dit « Laurel » et « Hardi », le « Yin » et le « Yang », Michel, le grand, un gars posé, discret et rangé, Christian, le petit, un véritable clown et un bavard mais bavard, un commercial quoi !

… et Alain, dit Michel Blanc dans Les Bronzés, le gars qui voulait conclure, … une nouvelle recrue pour le TMB lui aussi, un petit pas gros et très fortiche qui venait se ressourcer dans les montagnes alpines avec des trucs bizarroïdes dans son sac… à suivre…

nous avons ris mais ris ! j’avais vraiment besoin d’un week-end pareil…

Jeudi…

Rendez vous des 4 fous à Trient en Suisse – Les présentations sont simples et rapides. Une fille en short jupette, un joli décolleté, rien de tel pour voir des yeux pétillés… ni une ni deux, direction la salle de bain pour mettre un haut plus sport. Moi qui leur ai dis que j’étais un gars, donc on fait comme si j’étais un gars… Dépôt des bagages dans les chambres, cool, nous ne sommes pas en dortoir, espérons que les ronflements seront moindres ! Je partage donc ma chambre avec Alain, le gars qui voulait conclure mais je ne le savais pas encore…Nos deux lits sont bien éloignés, tant mieux, Par contre, ils sont mous, je vais devoir remédier à cela ! Christian et Michel dormiront ensemble dans le même lit comme d’habitude, nous les appellerons donc les « Pacsés du TMB ».

Et le tour est parti, il faut d’abord faire son sac… tout un tableau de voir faire les pacsés. Tout est plié en 4, tout bien comme il faut, alors que chez Alain et moi, c’est le bordel, on fourre tout d’un bloc dans les sacs.

Le repas est servi à 19h00. Je sens qu’on ne va pas s’ennuyer, Christian et Michel ont tellement d’aventure en commun qu’il faudrait écrire un livre, mais ça nous permet de les connaître un peu mieux, c’est amusant. Dehors, une petite révision rapide des vélos s’impose. Heureusement, Christian, le mécano semble bien s’y connaître et mon vélo passe au peigne fin… Le problème c’est qu’il trouve toujours quelque chose à faire dessus et il ne s’arrête jamais. Michel nous prévient, quand il commence, il ne s’arrête pas. J’ai donc droit à un resserrage de l’axe arrière, c’est mieux pour les descentes….et une remise en marche de ma suspension arrière pour un meilleur confort… à la fin, je refuse de mettre mon vélo dans le garage, surtout après une telle révision ! Christian accepte de le coucher dans son auto et l’habille même d’une jolie couverture… y a que mon vélo qui a le droit de dormir dans son auto, hihi, j’suis bien vue, c’est déjà un bon point…Christian me dit qu’il fait ça pour mes « beaux » yeux, un sourire en coin, ça commence bien. Avant de me coucher, je déménage le lit par terre, trop mou sur le matelas, et ça va tout de suite nettement mieux. Christian n’en revient pas, quelle affaire cette fille, ça va donner….dodo, il est 22h00.

Vendredi…

Réveil 5h30, dur, dur pour les yeux…. une douche rapide et hop, nous sommes prêts. Par contre j’oubli un petit truc à terre et Christian me rappelle en me disant « t’as oublié quelque chose ! » quoi, c’était juste mon string qui traînait une fois de plus…. grosse rigolade du matin, nous réveillons toute la maison… Il faut ensuite ranger la chambre que j’ai mis sans dessus dessous avec ma manie de bouger tous les meubles, et aussi refaire les sacs… Les « pacsés » se chargent de vider mon sac et de le refaire entièrement en pliant chaque vêtement puisqu’il parait que ça prend moins de place… je m’éclipse quelques minutes et les entends rire rien que de voir comment je l’ai fais… pourvu qu’ils mettent pas la main sur une autre culotte, la honte ! S’en suit un petit déjeuner sympathique. Je souris en regardant Michel couper ses fruits au carré tranquillement un par un et ça me donne l’idée de faire de même sauf que ma méthode sera un peu plus expéditive et moins carrée…. Ma préparation de muesli à moi fait rire les gars. C’est du n’importe comment mais à toute vitesse. Ils se demandent vraiment comment je fais la cuisine….ben comme ça pourquoi ?

Départ 6h15, presque comme prévu. Je suis la dernière à sortir, normal, je me fais désirer et hop, je me casse la figure en bas de l’escalier. Ils me regardent d’un air ahuris, mais qu’est ce qu’elle fou ? Je me relève en riant aux éclats, j’ai failli me faire très mal… je sens les regards inquiets…et soudain, rieurs….ouf, c’est parti. Je réussie enfin à monter sur ma monture…

1 km de route et nous prenons un premier chemin de montagne. Ce n’est pas long qu’il faut déjà porter et ce pendant toute la montée du col de Balme….d’abord dans le sous bois, nous sommes tous gais pimpants…puis à la sortie du bois face au soleil levant, magnifique ! Soudain, arrêt obligatoire pour observer les chamois qui escaladent le rocher d’en face. Impressionnant ! Ils sont par dizaines à escalader la montagne à des endroits inatteignables à nous autres humains…. Quelle agilité pour des lourdos comme nous ! Le chalet de Balme est en vu, le café sent bon et le Mont Blanc se découvre. La journée va être belle. Un petit vent froid nous rappelle cependant l’altitude de 2000 m, nous venons de gravir 800 m pour notre premier col….

Un peu plus loin, on se fait siffler par une famille de marmottes qui nous regarde passer sur la descente du Tour. Incroyable ! Toujours aussi peu concentrée, je ne vois pas une pierre et je m’envole une fraction de seconde…1ère chute sans gravité mais je brise ma poignée made in Canada, merdouille. La descente jusqu’en bas est technique car il faut faire tous les virages en S mais simplement géniale. Arrivée à un croisement, je crie, vous êtes où ? à droite ? à gauche ? et j’entends une réponse au loin, « à gauche ». Je les rejoins quelques secondes plus tard devant un panneau « Interdit aux vélos »…ils me grondent gentiment en me disant qu’il ne fallait pas passer par là….sinon amende…ah ah ah ! Nous suivons ensuite le balcon sud pour aller sur Argentière puis nous prenons malheureusement la route jusqu’à Chamonix. Il faut y faire un arrêt car Michel a brisé son pneu et doit absolument réparer si nous voulons continuer. La petite gang de 4 se lance donc dans une course poursuite sur route…à 45-50 km heure…. on voit bien que la testostérone fait son boulot… Alain, le fortiche essaye de dépasser le « pacsé » Hardi, tandis que ce dernier relance pour donner encore plus de mal à Alain … Le « pacsé » Laurel et moi suivons le train de l’arrière en pensant « pourvu qu’ils ne se foutent pas en l’air »…

Les achats et les réparations sont rapides. « Pacsé » Hardi devient un hardi mécano: il répare la roue de Laurel et resserre mon axe arrière en un tour de main. Départ de Cham vers 10h00 en direction du col de Voza, une vraie m..e à monter ! « Pacsé » Hardi devient mon ami Christian et m’accompagne alors dans cette longue montée monotone, il déteste ce col, je le comprend. Nous voyons descendre des « Riders » deux fois de suite alors que nous montons toujours… facile quand on utilise les bennes, ça c’est un « Rider » ! Enfin, en haut, j’entends des touristes américains me crier « good job », ils sont 10 à me laisser passer… apparemment, je fais sensation avec mon Craccondale !

Petite pose Coca ou nous retrouvons notre Alain le fortiche… et nous redescendons sur les Contamines ou le « pacsé » Laurel est parti en avance acheter le casse-croûte, ben oui, fermeture du magasin oblige ! Apparemment les « pacsés » se seraient fait avoir une fois, donc pas deux…

Quand on rejoint notre ravitailleur, il faut encore baver pendant 30 min avant d’espérer toucher à la baguette et au saucisson. Alain et moi commençons à nous impatienter, surtout qu’on les perd de vue pendant quelques minutes, une seconde d’affolement et d’essoufflement… et le saucisson ? ils vont l’avaler sans nous ? Arrivés à notre Dame de la Gorge, nous les apercevons déjà installés au soleil. Un peu plus et ils ne nous appelaient pas, les cochons ! tout le monde se met à l’aise. J’ouvre la bouteille de badois et j’arrose gentiment le « pacsé » Laurel qui en redemande…et là je ne sais pas pourquoi, il me surnomme « Madame Gastonne ».

Et la joyeuse bande continue de déblatérer des histoires toutes aussi anecdotiques les unes que les autres.. Soudain, Alain nous déclare naïvement qu’il a trouvé des capotes dans son sac, et le « pacsé » Hardi en déduit qu’il voulait certainement conclure avec moi la veille au soir….Alain devient alors tout blanc…

Le ventre plein mais la tête motivée, nous reprenons notre calvaire vers 14h00 pour le col du Bonhomme, quelle bavante ! Les touristes nous encouragent…un marseillais me lance « et moi qui croyais que les gens étaient tous des fainéants », j’ai failli lui répondre, « à Marseille peut être » mais oups, Gastonne se retient… de justesse…. et je lui souris lorsqu’il m’encourage en me précisant qu’il faut y aller à son rythme, petits pas par petits pas….

JE SAIS !!!!!

Un peu plus loin, je rejoins mon ami Christian qui m’attend pour me redonner du courage « c’est roulant jusqu’au chalet et après on entame la deuxième partie, moins roulante » (pour ne pas dire pas du tout). C’est vrai que je commence à fatiguer un peu mais je sais que je vais y arriver, « JE TE DIS QUE JE VAIS Y ARRIVER »… Enfin le chalet, pose pipi et surtout re-pose Coca ! nous retrouvons nos deux compères et la partie de rigolade et de blagues refait surface… vous connaissez le hérisson avec ses nombreuses piqûres qui caressent son ami Virenque ? ou bien le moustique amorphe qui vient piquer Virenque et qui repart à fond les ballons ? ben vous devriez parce que rien que d’entendre le conteur nous conter ces histoires, ça nous redonne du punch pour repartir dans la montée….Et c’est reparti pour du portage… un monsieur m’offre son aide mais me dit qu’il ne va pas dans la même direction que moi… évidemment il descend, moi je monte… un autre se met à crier mon nom avec des « allez CoCo, Allez CoCo » en levant les bras comme s’il avait une banderole… ça me fait bien rire et ça me redonne du punch, je sais bien que les 2 « pacsés » y sont pour quelque chose. En avant de moi, ils ont juste soudoyé le gars pour qu’il m’encourage…. merci les « Pacsés » !

Enfin, après un bel effort, je vois le bout du col, un petit vent froid m’accueil à l’arrivée….un « Ovomaltine » et ça repart… ben oui, après le col, y a la croix du Bonhomme… grrrr, on n’en finira jamais de cette journée ? Cette fois, c’est mon ami Michel qui m’accompagne dans la montée, il voit bien que je commence à fatiguer… ça fait 12h00 qu’on est parti… nous nous posons la question de savoir si nous pourrons gravir la Crête des Gîtes en face… aurons nous le temps ? ça parait magnifique mais long et dans ma tête, ça dit « oui mais non….oui mais non… oui mais non… »

Arrivée à la Croix du Bonhomme, on décide de ne pas la faire car il est déjà trop tard. Dommage!

Enfin la descente vers les Chapieux, malheureusement dans des chemins merdiques à souhait, mais bon, c’est la fin de la journée, enfin!

L’accueil de Marie au gîte est génial. Cette dernière se demandait vraiment ou nous étions passés, un peu plus et elle envoyait l’hélico…De suite, elle nous offre l’accès aux douches.

J’attend que les gars finissent et commencent mes étirements, qui d’ailleurs ne concernent que les filles car c’est pas vraiment un truc de gars, ça ! Et voilà mon Christian qui me prend en photo, ça le fait rire, y a rien de risible là dedans ? les positions peut être ? Il me prête son gel douche masculin, je vais donc sentir le « Mâle »… comme eux, normal j’suis un ptit gars… une petite séance de lavage des cuissard et nous sommes prêts pour l’apéro, enfin ! et le repas gargantuesque ! j’accepte de manger une omelette, un peu de pâtes mais je prends beaucoup de salade car elle vient expressément du jardin… et enfin du « crumble », comme au Québec, un regard entendu entre Christian et moi….ben oui du « crumble » québécois, ça vous dit rien ?

Sortie de table direction la cabane où nous partons à rire car nous sommes entrain de réaliser que si Alain avait des trucs bizarroïdes dans son sac, c’est qu’il voulait certainement conclure ! Dorénavant, il se nommera donc Michel Blanc comme dans le film « Les Bronzés ». Ne pas confondre avec le « pacsé » Michel. Nous rentrons dans la cabane en allumant la lumière d’un coup mais un couple fait déjà dodo. Oups ! Nous ressortons en pouffant de rire encore plus fort. Nous n’avons pourtant pas bu ? ce doit être la fatigue ! un petit coup de brosse à dent et retour dans la cabane. On allume à nouveau, juste le temps de monter dans les lits. Le « pacsé » Laurel en bas, dé pacsé pour la nuit de son « pacsé » Hardi… les 3 autres zigotos en haut, Christian, le clown, au milieu de Michel blanc et de Gastonne pour empêcher toute conclusion. Nous en rions encore comme de grands enfants. Gastonne balance son soutif dans la tête de son voisin pour le faire hurler. Michel Blanc veut faire une bataille de polochons…. et le sage « pacsé » Laurel se tait… mais par respect pour les touristes déjà présents, nous nous abstenons, dommage ! En pleine nuit, Michel Blanc manque de se casser la margoulette pour aller vider sa bière. Quand j’entends cela, je décide de ne pas sortir du lit…. Vous connaissez Madame Gastonne ? Elle a envie de continuer son tour, donc elle ne videra sa bière qu’au levé du jour…

samedi…

Gros orage vers 6h00, il tombe des cordes, la journée s’annonce mal… mais tout le monde dort encore.

Réveil 7h00. Tout est ok, la pluie s’est arrêtée. Le petit déjeuner chez Marie est aussi sympa que le dîner et le départ se fait tranquillement vers 9h30 sous le soleil et la terre mouillée. C’est reparti, il faut remonter le col de la Seigne, d’abord sur l’asphalte où Hardi s’élance comme un forcené puis avec le portage où le gentleman ami attend Gastonne un petit peu puis s’échappe.

Seule pour un bout, je prends un superbe et immense plaisir de solitude. J’écoute chaque son, je regarde chaque fleur, le vent m’attend en haut de la bosse avec mes 3 z’amis assis devant la vue. Nous entamons une belle descente devant les yeux ahuris des italiens qui nous laissent passer en criant ‘brava », j’ai des ailes mais fais gaffe de ne pas tomber, ce serait un comble ! Le paysage est à couper le souffle. Mais il faut encore se retaper une montée, un col et c’est reparti, le vélo sur le dos… le col Chécruis. Ouhhh, ce qu’ il est dur celui là ! Je commence à souffrir.

En haut, la faim se fait attendre, mon ami Michel me coupe des petits morceaux de saucisson que j’avale en bloc comme une certaine Monique dit « le hamster ». C’est bon sur le coup mais s’ensuit une envie de boire incroyable ! pas moyen d’étancher ma soif ! Les gars me montrent l’endroit où nous mangerons sans doute, c’est loin… mais ça va vite et la descente est belle. Y a au moins cela dans le TMB, les descentes !

On atteint enfin le restau de merdouille qui ne nous servira jamais. J’ai soudain un gros mal de dos, je prend des pilules pour la douleur, j’ai trop envie que l’aventure continue…. Le gentil « pacsé » Laurel pète un plomb et on se barre en 10 secondes sans aucune explication, on mangera en bas.

Le ventre vide, nouvelle descente technique et impressionnante avec le lit du torrent qui dégueule sans discontinue à la sortie du tunnel, côté italien. Mon cauchemar, un barrage qui flanche et englouti toute la vallée, je me dépêche de traverser. J’ai les « chtons » ! Le casse croûte, enfin… mais sur la terrasse d’un café hyper cher à Entrève et pas spécialement bon. Les cafés sont minus et le tiramisu me brasse pendant tout le reste de la journée. La montée sur Arnurva sera difficile. Obligée de prendre un petit booster qui me donnera une grosse envie de … « j’ai la dent du fond qui baigne », comme dirait l’autre. Christian, le fou et Alain, le fortiche, prennent de l’avance et je reste avec Michel, le bon père qui m’aide à terminer. La montée au refuge Elena sera longue et chiante. Heureusement, le glacier impressionnant fait passer le temps et les histoires de chacun aussi. Mon ami Christian attend impatiemment sur la terrasse dans le vent et le froid… Alain est parti se doucher et ho surprise, je repartage sa chambre…

Michel Blanc voudrait-il conclure ce soir ?? oh oh…

Le lit est dur, c’est ce qui compte, il ne passera pas par terre. Une grosse douche me fait un bien fou. A l’apéro, une bière ou un chocolat selon les goûts de chacun. Une nouvelle partie de rigolade et les histoires drôles de Hardi puis nous passons aux choses sérieuses, le repas.. enfin ! Des pâtes en entrée, ah bon ? de la viande et de la « polenta » en plat principal, je mange tout tout tout, du fromage, et une part de tarte. Très diététique tout ça mais je mange tout car la salade de la veille n’a peut être pas fait l’effet escompté, d’où ma fatigue ! Nous en apprenons plus sur le personnage de Christian, un gars clownesque qui a fait plein de choses dans sa vie et des gaffes aussi, il a même traité une québécoise de « poutine » tellement il n’avait pas compris le mot « pitoune », qui signifie « beau canon »… et le lendemain, il lui ouvre la porte en appelant son copain et en disant, « y a une poutine qui t’attend à l’entrée ». Pour une fois, pas hardi ce Christian….

Après dîner, il nous en racontera des vertes et des pas mûres sur son enfance lorsqu’il remontait les luges de ses copains avec son vélo à chaîne…. sa mère devait devenir folle ! ou bien lorsqu’il se pend au part avalanche du barrage de Tignes et glisse sur son vélo jusqu’en bas, juste pour marcher dans le fond… Faut vraiment écrire un livre, Christian…

J’en peux plus de fatigue, je m’allonge sur le banc à côté de mon ami Michel et dix minutes plus tard je monte me coucher. Alain me rejoint 20 minutes après, il a réussi à s’esquiver, quel bavard ce Christian mais on l’aime bien quand même ! Je mets du temps à m’endormir mais quand je dors, je ronfle et me réveille moi même 3 fois de suite, puis, je sombre… tant pis pour Michel Blanc…

Dimanche…

Dodo jusqu à 6h45 du mat. Il fait encore beau, super ! Douche et hop petit déjeuner italien, pain, beurre et confiture comme en France!

Départ 8h00, plus raisonnable que la veille. Montée du col Ferret, ouille ouille, je suis seule sur une grande partie et ça me convient bien, j’apprécie vraiment, une nouvelle fois, j’écoute le ruisseau, regarde les fleurs et respire la nature.. En haut, je remonte sur le bike pour enfin arriver sous les applaudissements des touristes et de mes z’amis qui me prennent en photo. Et là, c’est le délire total. On décide de prendre des photos devant le glacier comme si on descendait directement de la montagne. Toutes les positions sont permises. Je décide même de faire la playmate du mois pour l’envoyer à Vélo-vert en montrant légèrement mon tatouage…. et les gars applaudissent…évidemment… c’est la folie des montagnes qui nous gagnent… les touristes en bas nous regardent bizarrement…

…mais ne vous méprenez pas, rien ne sera envoyé à Vélo Vert…

De nouveau une descente sur la Suisse et quelle descente ! une des plus belles, « single track » à souhait, paysage sur le grand Combin, des glaciers de partout, la Suisse quoi. Quand nous nous retrouvons sur le chemin, le « pacsé » Hardi nous fait encore le clown du jour, il descend les chaussures clipées, à l’envers sur son vélo, n’importe quoi ! nous manquons d’écraser plusieurs touristes sur notre route tellement la vitesse nous gagne…. puis nous continuons la descente assez bas et remontons une rivière sur un balcon, on se croirait dans le sud de la France. Nous survolons le vide plusieurs fois mais pas une fois je regarde en bas. C’est superbe, je m’éclate tout le long et cette partie restera à jamais gravée dans ma mémoire. Je resterais des heures à cet endroit…

Enfin, une dernière course vers les tartes aux myrtilles: le village de Champex est en vue, et nous faisons la pause « tarte aux fruits rouge et café ». Puis, le sous bois qui mène vers Bovine… et là je commence a crier « Bovine » tout comme le criait notre emblématique Jacques, le banquier québécois (grâce à qui je suis là d’ailleurs)…. ça paraît haut Bovine…..et à moi de rajouter « Bavante » !!! au début de la montée, je protège mon épaule avec mon tee-shirt. Mon ami Michel me le replace comme il faut sur l’épaule, il prend soin de moi. Un vrai « pacsé » père. En montant, nous rencontrons des touristes qui nous prennent pour des fous… ils ont raison… un peu plus haut, je fais de plus en plus d’arrêts et j’échange mon vélo avec celui de Christian, le « pacsé » gentleman. Le sien est un peu plus léger, 3kg de moins, ça fait toute une différence… il me reste 400 m à monter et ce sera la dernière … bavante…!

Et mon ami Michel qui me crie « Bovine » haut et fort pour m’encourager, le voilà juste au dessus de moi, mais tout seul car Alain, le fortiche a décidé de mettre les voiles… A son tour de se taper mon vélo de mmmm qui fait mal à l’épaule. J’ai du mérite, hein ? hein ? hein ? Christian en a ras le bol et moi qui me le tape depuis le début du tour ! Je prend le bike de Michel et je respire, lui aussi a un vélo léger, pas fou le gaillard. Enfin le sommet…les pâturages, les vaches, la Suisse ! Michel en profite pour essayer mes suspensions et se fait une petite descente pour voir, au moins il ne l’aura pas monter ce foutu Craccondale pour rien. Pourtant je crois qu’il est un peu honteux d’avoir porté un tous susssss comme il dit… pauvre lui, on ne le dira pas, promis !

Petite pose « Ovomaltine » avant de traverser les pâturages de Bovine et le paysage sur la vallée du Rhône et Martigny se déroule à nos pieds… magnifique ! les vaches sont noires, des « ranz » je crois, une spécialité suisse qui fait du chocolat noir… pas du Milka attention… un coup de téléphone de Mlle Sophie, la prochaine élue femme du TMB-3 jours qui le fera dans un mois. Elle s’inquiète et se demande si elle sera capable. Moi je dis oui, il faut parfois plus de temps mais nous les femmes on est forte dans la tête et on va au bout des choses. Donc, oui, tu seras capable Sophie. Et nous voila prêts pour la dernière descente hyper technique ! moi qui venait de dire à Sophie que les descentes n’étaient pas trop techniques… des fois je passe des fois je passe pas… et notre Hardi qui veut faire du zèle, Laurel et moi lui disons non. Le sale gamin hésite et pour une fois dans sa vie, nous écoute, ouf, pas de clavicule pour cette fois. Le tout est d’arriver en bas en un seul morceau n’est ce pas ?

Le col de la Forclaz est en vu, les touristes aussi… nous descendons tranquillement le chemin dans le bois au dessus de Trient, ça sent la fin, mon coeur se ressert. Je regarde le col de Balme en face, notre première « bavante » du tour, j’ai envie de repartir dedans et d’y retourner. Encore et encore et encore…

Arrivés au relais du Mont-blanc, nous posons nos vélos et retrouvons notre ami Alain, qui avait pris la poudre d’escampette. Comme il se sentait bien, il a décidé d’aller au bout de son « trip », et pourquoi pas ? en tous cas, ça nous rassure de le voir là et pas parti sur la route en direction d’Annecy comme il le prévoyait … non mais y en a quand même qui sont timbrés, non ? pas assez de 160 km de vélo, 40 km de portage et 6100 m de dénivelée pour un total de 25 heures d’effort sur 3 jours ? Monsieur Michel Blanc avait encore envie de rouler…. non mais franchement ! tout ça parce qu’il n’avait pas conclu peut-être ?

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Que de douleur dans ce tour mais que de bonheur pour toujours,
que de poids chaque jour mais que de joie sur le parcours,
que de doux souvenirs,
que de grands éclats de rire,
et pourquoi les moments si bons
nous paraissent toujours si peu longs ?
et pourquoi faut-il se replonger le lundi matin
dans le train-train quotidien
alors que la vie est à porté de mains ?

A nous de changer notre vie
pour qu’elle ressemble au TMB
et à tous ces instants de folies
qu’on ne se permet hélas, pas assez souvent dans nos journées….

CoCo, dit la « Gastonne »…
Un gros merci à nos « pacsés » Michel et Christian, pour ce week-end inoubliable,
à Alain, notre Michel Blanc du week-end qui s’est fait embarquer dans ce tour de folie,
et à l’emblème québécois du TMB, mon ami Jacques, le banquier …

TMB, 14, 15, 16 et 17 juillet 2005