Chantal Lachance et Patrice Drouin au Temple de la renommée

Chantal Lachance et Patrice Drouin furent intronisés hier au Temple de la renommée du cyclisme québecois. C’est une première pour des gens de vélo de montagne. En fait, y’a eu Marc Lemay, qui a fait de grandes choses pour la cause du vélo de montagne, mais qui fut honoré pour « l’ensemble de son oeuvre » qui touche aussi beaucoup la route. Voici donc comment ils furent présentés, lors du gala du mérite cycliste. Les textes sont de Pierre Gendron.


Patrice Drouin

Pendant longtemps au Québec le vélo était un moyen de transport ou un sport qui se pratiquait sur les routes par quelques athlètes un peu fous. De grandes courses et de grands athlètes ont émerveillé les amateurs de cyclisme. Le Temple de la Renommée est plein de noms de ces grands athlètes. Mais la pratique cycliste sportive n’était pas assez répandue.

Vers les années 80, aux USA apparaissait une nouvelle forme de cyclisme : le vélo de montagne.

Immédiatement un groupe de maniaques issus de la route, du ski de fond ou tout simplement d’autres sports ont eu la piqûre se sont acheté des lourds vélos à gros pneus et se sont mis à monter et descendre les montagnes.

Des commerces de vélo se sont adaptés ou même sont nés pour satisfaire à cette demande croissante.

Puis comme pour tout sport, des compétitions sont apparues. Elles étaient de deux ordres et visaient à valoriser différents volets du cyclisme: pour l’endurance il y avait les épreuves de cross country et de montée ; et pour l’habileté il y avait des épreuves de descente et de trials.

En quelques années la passion est devenue folie.

Certains visionnaires (nous en honorons deux aujourd’hui) ont reconnu cet engouement et ont décidé d’en faire une carrière.

Patrice Drouin, né un 6 novembre, était à la tête d’un groupe qui a tout fait pour mettre le sport en vie:

  • Il a organisé des courses dans des centres de ski qui ne demandaient que d’être visités durant leur saison morte.
  • Il a créé des règlements qui assuraient une légitimité sportive au vélo de montagne.
  • Il a publicisé le sport dans ce qui est l’ancêtre des publications québécoises dédiées au vélo de montagne : Le Hors-Route (qui existe encore);
  • Il a créé une association (AVMQ) qui encadrait tous les aspects du sport : courses, formation des officiels, publicité, commandite, rédaction de règlements, échanges avec d’autres associations à travers le monde.

Puis au fil des années les ouvriers de la première heure ont pris d’autres chemins mais Patrice a continué sur sa lancée.

  • L’association dont il assumait la présidence s’est joint à la FQSC.
  • Il s’est associé avec Chantal Lachance (qui à ce moment était devenue commissaire internationale) pour créer Gestev. Gestev a été instrumental dans la mondialisation du vélo de montagne.
  • Il a transféré cet enthousiasme pour le sport au niveau national en se joignant à l’ACC.
  • Il a fait reconnaître par l’UCI (autrefois la FIAC) le sport de vélo de montagne et a co-rédigé les règlements internationaux de ce sport.

Depuis 1991 et ce, sans arrêt, le circuit de la Coupe du Monde débarque au Québec et y tient toujours la totalité des épreuves (cross-country, descente, four cross) de ce championnat. Ce que peu de sites dans le monde peuvent afficher.

Depuis l’an dernier Patrice Drouin est co-responsable du circuit Coupe du Monde de l’UCI.

Mesdames et messieurs j’ai l’honneur de vous présenter le premier membre du temple de la renommée issu du monde du vélo de montagne.

Patrice Drouin est un grand bâtisseur et il le fait discrètement depuis plus de vingt ans.


Chantal Lachance

Ce qui nous frappe quand on rencontre Chantal Lachance c’est son sourire, ses yeux rieurs et son empathie réconfortante. Quels atouts pour celle qui est passée du statut d’ami d’athlète, à bénévole lors des premières courses de vélo de montagne au Québec, à officielle à ces dites courses, à commissaire nationale et enfin à commissaire internationale. Si vous ne le saviez pas, elle était commissaire en chef à la course de vélo de montagne lors des Jeux Olympiques de Sydney et les amateurs se souviendront qu’elle a pris une courageuse décision face à des plaintes d’obstruction portées contre la médaillée d’or.

Mais Chantal n’est pas seulement commissaire, elle est surtout celle qui a aidé à bâtir le sport du vélo de montagne. Pour ce faire elle a travaillé avec, malgré, en présence, en l’absence de Patrice Drouin. Leur entreprise, Gestev, a organisé le premier Championnat du Monde en 1992. Ce Championnat du Monde qui provoquait la naissance officielle de Gestev avait été précédé par un tentative fructueuse de Coupe du Monde au Mont Ste Anne en 1991.

Depuis ce temps Chantal et Patrice parcourent le globe pour implanter et consolider le vélo de montagne.

Pour bâtir un sport international il faut l’encadrer dans des règles et Chantal y a mis la main de façon significative:

  • Elle a contribué à la rédaction des premiers règlements de vélo de montagne du temps de l’Association québécoise du vélo de montagne
  • Chantal Lachance a été la première femme commissaire en vélo de montagne au monde

D’ailleurs c’est à ce titre qu’elle s’est retrouvée en Italie comme commissaire et son expérience (dont elle va nous parler nous l’espérons) l’a convaincu de créer des règles internationales.

Elle les a mises en force à ce premier Championnat du monde qu’elle a co-organisé en 1992 à Bromont.

Tous les grands noms du cyclisme de montagne ont fait et continuent de faire des pieds et des mains pour ne pas rater les Coupe du Monde du Mont Ste Anne. La qualité de l’organisation y est pour quelque chose certes, mais il y a aussi ce petit plus qui fait qu’ils retournent chez eux avec des souvenirs que quelques fois ils préfèrent oublier. Chantal est la spécialiste des parties d’après course qui sortent de l’ordinaire.

Cette présence de l’élite mondiale a contribué au fil des années à créer cet engouement pour le sport ici dans la province et partout dans le monde . Chantal a déjà co-organisé une course en Chine.

Qui n’a pas en mémoire lors d’une course pilotée par Chantal, son efficacité, son charme, sa compétence et son attention aux détails.

Mesdames et messieurs j’ai l’honneur de vous présenter madame Chantal Lachance, la première bâtisseure intronisée au Temple de la Renommée en vertu de son immense implication dans le vélo de montagne.