Un brin de causette avec Mathieu Toulouse

Comme vous l’aurez sûrement lu plus tôt cette semaine, Mathieu Toulouse termine en beauté une saison plutôt poche. Pas de sa faute, il fut victime en juillet d’une fulgurante attaque de hoquet qui ne l’a pas lâché. Mais c’est chose du passé et Mat a retrouvé la forme et le voilà qui décroche la deuxième place des Championnats panaméricains de Camboriu, au Brésil. Bravo, c’est hot.

Le communiqué officiel dit: « Après un départ plutôt lent, Toulouse a augmenté la cadence pour avaler les compétiteurs les uns après les autres. Il n’a toutefois pas été en mesure de rattraper le Colombien Hector Paez Leon, sixième aux derniers Championnats du monde. «Compte tenu de ma mauvaise saison, je n’avais pas une place de choix sur la grille de départ. Je n’ai donc pas pu voir ce que faisait le Colombien».

Je réponds à cela: « Mais où donc était Michel LeBlanc, coach en chef, qui aurait dû le garder informé de sa position? Parti prendre son Bovril? » Celui-ci aura à défendre sa cause devant les amateurs dès son retour parmi nous.

« Les montées et les descentes étaient très abruptes, c’est ce qui fait que malgré ma mauvaise position de départ, j’ai pu dépasser plusieurs coureurs. J’ai très bien géré ma course. Je dirais même qu’au dernier tour, il me restait beaucoup de punch. En fait, c’était une course parfaite », a résumé Toulouse très satisfait de sa prestation.

Le mécano de l’équipe canadienne, Jérôme Sanfaçon, a quand à lui moins mâché ses mots, qualifiant le parcours de « très décevant » et « difficile de faire pire ». Les sections « abruptes » dont parle Mathieu, elles se montaient soit sur la granny, soit à pied. Les gars sont pas habitués à ça. Max Plaxton a demandé à Jay de lui installer une granny, car il a couru toute la saison sans.

On a demandé à Mathieu comment il trouvait les Q-Rings, ces nouveaux plateaux elliptiques qu’on commence à voir pas mal sur les circuits, tant en route qu’en montagne.

Q-rings. C’est vrai, je les utilise. J’ai commencé a expérimenter avec en vtt au stxc de la finale Norba, puis aux championnats du monde. Je les ai aussi utilisés en cyclocross et ici aux panams. C’est intéressant. Il faut prendre le temps de s’habituer, mais je crois bien que ça marche. De là à être capable de quantifier l’amélioration des performances, il y a tout un pas à franchir. J’imagine que ça demanderait du testing avec du matériel de mesure high-tech. Je pourrai t’en parler plus longuement quand j’aurai passé plus de temps dessus.

On aura l’occasion d’en reparler, le distributeur pour l’Amérique des plateaux ovales O’Symetric Harmonic, ayant eu vent de l’affaire, nous ayant contacté pour nous en proposer l’essai. Ceux-ci sont différents des Q-Rings car leur forme n’est pas parfaitement ovale. Elle est même &*#%! bizarre. C’est à suivre itou.

Pour terminer en beauté, Mathieu nous a ramené une désopilante anecdote brésilienne:

« Notre interprète a décidé qu’il voulait essayer de faire le parcours de 4-cross pour voir de quoi ça avait l’air. Il s’est cassé la gueule en percutant un iguane géant qui avait décidé de traverser le parcours au même moment. »

Pour faire plus beau, nous ajoutons une photo de Mathieu en pleine action.


Le voilà en train de ramasser de précieux points dans la game de fers
qui se déroule en pleine compétition. Les riders Oakley lancent leurs lunettes,
essayant de les enfiler autour d’un poteau dans un bac à sable,
technique que Mathieu a pu raffiner lors d’un stage au camping Domaine du rêve,
à Sainte-Angèle de Monnoir, durant sa convalescence suite à sa crise de hoquet.


Mat a pu s’entraîner sérieusement en compagnie de Erica Van Den Einhorseshoe,
entraîneure des grand champions.


Érica a elle-même gagné de prestigieux tournois, la voici en action au Championnat
du monde à Red Deer en 2004. Que de bons souvenirs.


Tout comme ce moment de détente particulièrement apprécié par Mathieu, car il faisait contraste avec un début de saison marqué
par la discipline et les entraînements rigoureux. Rien ne vaut une danse en ligne en agréable compagnie pour vous changer
les idées et permettre de focuser à tête reposée sur un des aspects techniques les plus importants quand on joue aux fers:


Hé oui, la technique de savoir se pencher sans que la chemise sorte de ses pantalons. Technique bien maîtrisée par Brian Simmons,
champion du monde de 2002, lui aussi commandité par Oakley, comme en témoignent les sandales Smoke qu’il porte fièrement,
et qui sont spécialement conçues pour le tir du fer de 2 livres et demie.

Le champion du monde 2004, Alan Francis, a réglé le problème différemment.


Il fut surpris par ces damnés paparazzi en attente de passer en finale au prestigieux US Open de Pocatello, Idaho.
Son idée de se duct-taper la raie lui a valu la plus lucrative commandite jamais vue sur le circuit professionnel américain,
3M faisant de lui le Tiger Woods du fer à cheval, ce qui lui a valu le surnom de Iron Horse, traduction libre de Fer à cheval.
Et ce qui soulève la grande question: vaut-il mieux être un Tigre de bois qu’un Cheval de fer?