Trouvez l’erreur

J’ai reçu mon nouveau Vélomag cette semaine. Mâtin ce qu’il est beau, avec en couverture un beau Xprezo Wuuu! Et en petit dans le haut, après des décennies d’absence, un vélo Marinoni!!

En feuilletant les pages, j’ai remarqué cette pub de Sports-J’espère présentant un cycliste en peine action, chevauchant un Nakamura double-supension à quadruple pivot virtuel inversé et fourche avant XCT, dérapant sur un sentier à Warp Speed, laissant derrière lui une traînée de lumière et mettant le feu au sous-bois.

Au bas de l’annonce, on peut lire en petits caractères : «Si nous découvrons des erreurs ou omissions dans cette publicité, Sports Experts fera les corrections nécessaires et en avisera les consommateurs le plus rapidement possible.» Des erreurs et omissions, le grand public à qui s’adresse cette publicité n’en verra point. Par contre, l’oeil averti en décèlera quelques unes. Nous nous garderons d’en aviser directement les principaux intéressés, je ne voudrais pas être responsable de la banqueroute de Vélomag en cas de retrait de cet annonceur.

Rassurons quand même nos annonceurs, cette pub est loin du standard dans le domaine, la fameuse pub Canadian Tire avec la famille qui roulait avec des fourches montées à l’envers, gagnante de multiples oscars.

Amusons-nous au jeu des huit erreurs. Essayez de les trouver toutes avant de lire la solution au bas.

  1. Les running shoes. La composition de l’image dirige l’oeil directement à la chaussure gauche du cycliste, garnie d’une belle espadrille flambant neuve, dont la rigidité de la semelle évoque la poignée de main de ma grand-mère. Les longs lacets de ces chaussures auront tôt fait se s’agripper au gros plateau et de bloquer le pied de notre pauvre cycliste. Don’t try this at home!
  2. Les pédales avec des réflecteurs, c’est OUT.
  3. Le poil sur les jambes, c’est définitivement de mauvais goût, ça me fait penser aux toisons disgracieuses de Michel LeBlanc ou de Pierre Harvey et je réprime un haut-le-coeur. Woups! y vient de me monter un petit motton qui goûte sûr, je ravale.
  4. Les lunettes. En fait, l’absence de lunettes. Comment peut-on descendre ainsi à Warp Speed sans porter de lunettes? Notre pauvre cycliste va attraper une conjonctivite et c’est encore une fois notre système de santé qui va payer pour ça, les listes d’attente vont s’allonger, les ophtalmologistes surmenés vont s’en aller travailler aux USA, etc…
  5. Non mais, c’est quoi ces petits gants de route à doigts courts, c’est totalement OUT et totalement gai. En montagne, on porte des gants longs, même si on crève de chaleur dedans l’été.
  6. Le freinage à deux doigts, c’est totalement OUT itou. Ça dénote un manque de puissance… pauvre cycliste, arrêtera-t-il sa course folle à temps?
  7. Le choix de vitesse. Apparemment, notre cycliste a oublié sa chaîne sur le petit plateau après avoir gravi la haute montagne. Pas une bonne idée quand vient le temps de descendre à Warp Speed… la chaîne ballote au gré des cahots, comme en fait foi l’image, à moins que cette bête ne soit équipée d’un chain guide.
  8. (A-B-C) La position du cycliste. A) Son pied gauche ne touche pas à la pédale. Quand on descend à Warp Speed, vaut mieux garder les deux pieds sur les pédales. B) La jambe droite trop tendue laisse croire que la hauteur de selle est mal ajustée. Celle-ci devrait être descendue d’au moins 1 millimètre, rien de moins. C) la position du bras droit laisse deviner qu’il pousse sur le guidon pour tourner, sans freiner. Comme la main gauche est occupée à freiner en panique à deux doigts et que la roue avant est déjà croche, on devine la suite… pauvre cycliste… pas facile la job de figurant pour des photos de pub… Il aura bien besoin du service après-vente efficace et complet Pro-Service.