Psychologie du raideur

Les organisateurs sont en train de préparer les parcours du Raid Bras du Nord 2011 et je me retiens de ne pas tout vous dire tout de suite. Sachez simplement que ça va être écœurant. Pour éviter les décisions pouvant potentiellement décevoir des coureurs, j’ai pensé leur rappeler (et pourquoi pas partager avec notre distingué lectorat) certains principes de base liés à la subtile psychologie du raideur. Je commence à le connaître, le raideur. Ça fait depuis le premier Raid Pierre Harvey en 1993 qu’il me raconte les péripéties de sa course à l’arrivée.

Voici donc 10 préceptes fondamentaux à ne pas oublier. Si j’en ai oublié ou si je suis dans le champ par rapport à vos perceptions, engueulez-moi sur le groupe de discussion, svp.

  1. Le raideur aime ça quand c’est DUR… mais pas trop.
  2. Le raideur aime ça quand c’est LONG…mais pas trop.
  3. Le raideur aime ça quand le départ permet un certain réchauffement, un effort PROGRESSIF.
  4. Le raideur aime qu’il ne manque RIEN à la zone de ravitaillement, surtout pour les derniers. L’importance de l’abondance du stock sur les tables est directement proportionnelle au rang du coureur. Les premiers s’en sacrent, les derniers en ont vraiment besoin.
  5. Le raideur aime que le parcours l’amène LOIN dans la belle nature sauvage.
  6. Le raideur n’aime pas tourner en rond. Il aime aussi rouler à SON RYTHME, ne pas se faire pousser dans le dos ni être pris dans le trafic.
  7. Le raideur aime qu’on lui donne l’HEURE JUSTE le long du parcours. Le raideur haït qu’on tente de l’encourager avec des informations fausses ou approximatives. Vos bénévoles, s’ils ne sont pas absolument, totalement, entièrement, intégralement et complètement sûrs des informations qu’ils donnent (style «dernière côte avant l’arrivée» ou «Y te reste juste 5 km… à peu près») dites-leur qu’ils sont mieux de FARMER LEU YEULES.
  8. Le raideur commence à bonker et à CRAMPER au 60e kilomètre (pas pour rien qu’on l’appelle «raideur»). Ceci implique les deux clauses suivantes:
  9. Le raideur aime les bolus de SINGLETRACK, et la fenêtre idéale pour les lui administrer se situe entre le 15e et le 60e kilomètre, sinon, il y a risque de rejet par l’organisme.
  10. Le raideur aime les fins de parcours FACILES. Si jamais on lui offre du singletrack pour finir, il doit être facile, roulant, et dilué par du chemin roulant.

Bonne planification à tous!