Chanson pour Lance

Luc Proulx a pondu hier un texte touchant à l’attention de Lance, ce pauvre Lance qui se retrouve dans l’eau bouillante après la divulgation du dossier de l’USADA. Ça vaut la peine de vous le copier, avec les fautes corrigées gratuitement:


Grand combattant à la dureté du mental sans pareil, je tiens à te rendre hommage. Ton combat contre le cancer et la fondation qui en a découlé ont été de très beaux exemples et sources d’inspirations pour beaucoup de gens malades. Pour moi, cela vaut mille fois 7 victoires au TDF!

Que peut-on dire aussi? 7 victoires au TDF, et cela, suite à une rémission de cancer… WOW! Quelle force il faut pour accomplir cela. Vraiment, tu es le plus grand des champions.

Je suis heureux pour toi que tu possèdes toutes ces belles qualités. Après toutes ces années de gloire et de victoires, retraité, tu sembles encore avoir le feu sacré du sport en continuant le triathlon et le vélo de montagne.

Hors voila, ces jours-ci j’apprends que ça ne va pas bien du tout. Oups, un autre cancer te ronge on dirait. Mon cher ami, je te souhaite sincèrement beaucoup de support de la part de la fondation LIVESTRONG parce que le cancer que tu as aujourd’hui est le plus terrible de tous. Ce cancer a la fâcheuse caractéristique de ne pas guérir. Mais je tiens à le préciser, consoles-toi, il ne tue pas. Alors, tu vivras donc très vieux.

C’est vrai, tu es très riche et puissant, j’oubliais. Dommage, cette fois-ci, tu ne pourra pas guérir à coup de millions et de mensonges et de technologies hors de prix. Maintenant, il y a un seul remède pour ton cancer et il se trouve au fond de toi.

Réfléchis mon cher Lance. Réfléchis. Pense à tous ces jeunes athlètes à qui tu as brisé la santé et la carrière avec tes cochonneries. Tous les mensonges que tu as dit les bras bien haut dans les airs en embrassant tes trophées. Pense à ton si beau sport que tu as pourri pendant presque deux décennies. Penses-y Lance. Regarde (il y en a des milliers sur internet) les photos de tous tes podiums et touche toutes tes médailles. Penses-y mon gars.

Penses-y parce que la clef est là, mon homme. La recette miracle pour te guérir de ton cancer est là, dans ta pensée. Tu es chanceux, tu pourras rester riche, elle ne coûte rien, cette solution. Tu veux que je t’aide? Trop facile ti-gars, tu as juste à affronter tous les gens à qui tu as menti pendant vingt ans et leurs dire : J’AVOUE M’ÊTRE DOPÉ ET JE VOUS DEMANDE PARDON. Bien sur, ça c’est la base. Tu devra être plus loquace que moi. Et plus tu le seras, meilleure sera ta guérison.

Sincèrement, même si je ne t’aime pas du tout (!!!) je te souhaite bonne chance, car tu en auras besoin. Je te souhaite aussi une très très longue vie.

Bon cancer,
Luc.


Voilà qui est bien dit. J’ajouterais: « Pense à tes enfants ». Si tu veux un jour pouvoir les regarder dans les yeux, tu leur dois bien cela.

Pour délier la langue de Lance, il faudrait lui envoyer Alain Gravel. Je suis sûr que ça doit le démanger de prendre l’avion pour aller à Austin.

Comme dans le cas de Geneviève Jeanson, l’affaire Armstrong m’a inspiré une tite chanson. C’est sur l’air des Talons Hauts, de Robert Charlebois. Vous l’aurez entendue à Rock Détente chez le dentiste, j’espère que vous vous souvenez de l’air et que vous fredonnerez avec moi.

Escusez-la, comme dirait l’autre.


L’IDOLE

C’était l’idole du Tour de France, et tous les fans étaient en transe
Lorsqu’il revenait au mois de juillet, parader sur les Champs Élysées
Et il montait sur le podium, en mâchant une grosse gomme
Il embrassait les petites cocottes, fier comme un coq

Il avait mis son casque Giro, son linge Nike et ses Oakley
Un maillot jaune sur sa poitri-iii-ne
Il est devenu un héros, il était fort, il était beau
C’était une sacrée belle machi-iii-ne

Par un beau jour, manque de bol, y’a attrapé l’cancer des chnolles
Il a lutté, il a gagné, il est devenu un symbole
Pour mousser sa réputation et se donner une mission
Il a créé une fondation qui porte son nom

Il est remonté sur son vélo, s’est entrainé, il a eu chaud
Un vrai modèle de discipli-iii-ne
Il a préparé son retour, le Tour de France il a ciblé
Avec l’aide de la médeci-iii-ne

Y’était pas fou, y’avait compris, que pour gagner, faut mettre le prix
Il est devenu un bon ami, du fameux Docteur Ferrari
Qui lui fournissait un programme, mais surtout des produits
Ils se voyaient en catimini, il l’appelait Shumi!

Il lui a prescrit de l’E.P.O., d’la cortisone pis de d’la testo
Et pis des transfusions sangui-iii-nes
Il s’injectait dans l’autobus, dans son appart, dans chambre d’hôtel
Peut-être même chez sa voisi-iii-ne

Y’était puissant, y’était méchant, dans le peloton, on l’appelait le boss
Lorsqu’est passé Simeoni, il est parti rien que sur une gosse
L’a rattrapé, l’a enguelé, l’a menacé, l’a humilié
Lui a montré que ça se faisait pas, briser l’omerta!

Il a envoyé des textos, l’a fait barrer pour le Giro
Il l’a roulé dans la fari-iii-ne
Il avait pris trop de testo, de GH et pis d’E.P.O.
Et trop de transfusions sangui-iii-nes

Pendant sept ans, y’a dominé, il en sacré des volées
Dans les cols comme les Contre-la-montre, y’avait pas moyen d’l’accoter
Tout un team il s’était monté, leur a montré à s’entraîner
C’est pourtant pas si compliqué, il les a tous dopés!

Y’avait d’la dope dans son frigo, dans un thermos, dans son bureau
Peut-être même dans sa pisci-iii-ne
Il en cachait dans son piano, dans le nombril de Sheryl Crowe
Partout mais pas dans son uri-iii-ne

La la la la, La la la la, La la la la, La la la la….