18 janvier 2007: L'arthrose: trop jeune pour en souffrir. Vraiment ? (1 de 2) L'arthrose ou ostéoarthrite, aussi connue comme la dégénérescence des articulations, est la plus connue des formes d'arthrite. On entend trop souvent dire : «je fais de l'arthrose, ça doit être de famille car tout le monde en fait chez moi». Détrompez-vous, bien que la génétique contribue à 50% de la susceptibilité à l'arthrose2, une grande partie de ce pourcentage est attribuable aux habitudes de vie. Au contraire, il est plutôt possible de prévenir l'arthrose et ses effets néfastes en modifiant ces dites habitudes. L'arthrose apparaît au niveau des articulations du corps quand le cartilage est endommagé ou totalement disparu et que les os commencent à subir des changements anormaux1. Les articulations ont pour mandat de fournir flexibilité, support, stabilité et protection aux différents membres du corps humain. Ces fonctions, essentielles pour des mouvements normaux et non douloureux, nécessitent du cartilage et du synovium. Le cartilage est un tissu qui recouvre les surfaces en contact entre les os et le synovium est une membrane qui entoure les articulations en entier. Le synovium produit un fluide lubrifiant (synovie) qui apporte les nutriments et l'oxygène au cartilage. Ce dernier est constitué d'eau et de collagène de façon à former une matrice souple et lisse. Cette combinaison d'eau et de protéines crée une couche protectrice dans l'articulation qui résiste à la compression et à la friction entre les os lorsque les muscles se contractent. Quand le cartilage d'une articulation se détériore, l'arthrose se développe. Dans le premier stade de dégénérescence, la surface du cartilage devient plus enflée et il y a perte de tissu. Des fissures et des trous apparaissent dans le cartilage. La dégénérescence progresse, le cartilage s'amincit encore plus ce qui entraîne la diminution de son élasticité. Il est alors vulnérable aux dommages causés par les mouvements répétitifs et les chutes1. Ensuite, l'os se remodèle selon les nouvelles forces en présence. Il se forme alors ce qu'on appelle des ostéophytes (protubérances osseuses). Ces protubérances vont progressivement restreindre le mouvement de l'articulation et peuvent occasionner des frictions ou même la compression des tissus environnants (les nerfs par exemple).
Lorsque les vertèbres et les différentes articulations ne sont pas dans une position optimale, il se produit une usure prématurée de celles-ci, puisqu'elles frottent alors les unes contre les autres inégalement3. Pour illustrer le tout, imaginons que vous faites de la raquette dans la neige poudreuse. Si votre contact au sol est important grâce à de belles grosses raquettes à l'ancienne, vous flotterez sur la neige. Par contre, si vous prenez les raquettes étroites de votre copine, votre poids sera réparti sur une plus petite surface et vous vous enfoncerez jusqu'à la taille. C'est ce qui se produit lorsque les surfaces articulaires ne sont pas parfaitement alignées, la surface de contact diminue et le taux de force par unité de surface augmente. Il en résulte une fragmentation et une usure plus rapide du cartilage. Si on ajoute à cela un surplus de poids, un déséquilibre musculaire, une hypermobilité, l'inactivité ou encore l'excès d'activité physique, on offre un terrain propice au développement de l'arthrose et de ses conséquences sur la qualité de vie2,4,5,27. À la différence de d'autres types d'arthrite telle que l'arthrite rhumatoïde, l'arthrose se concentre dans une ou plusieurs articulations de façon asymétrique. Elle est fréquemment localisée dans les petites articulations des pieds et des mains, ainsi que dans les articulations supportant le poids du corps tel que les genoux, le bassin et la colonne vertébrale. La colonne vertébrale n'est donc pas épargnée par l'arthrose. Lors d'atteinte du rachis, il en résulte une perte progressive du mouvement articulaire ce qui, par son effet sur les mécanorécepteurs (mouvement) et les nocicepteurs (douleur), peut déclencher des aberrations dans le système nerveux sous forme de boucles réflexes24,25,26. C'est en partie ce qu'on appelle le complexe de la subluxation vertébrale dans le domaine chiropratique. Ces interférences produisent tôt ou tard des spasmes musculaires indolores qui deviendront progressivement douloureux ainsi qu'une modification du système proprioceptif (sens de la position). L'efficacité des manipulations vertébrales pour diverses conditions suggère que ces interférences pourraient entraîner ou contribuer au développement des douleurs lombaires, des douleurs au cou, des engourdissements20, des désordres organiques (otites16,21, trouble auditif12,13, asthme14,15,17, colique infantile22,23 etc.), de la fibromyalgie18 et des déficits d'attention19 pour n'en nommer que quelques-uns. L'arthrose affecte 80% des gens de plus de 75 ans2. C'est la pathologie la plus fréquentes ciblant les articulations et la deuxième cause d'incapacité au travail chez les hommes de plus de 50 ans2. Vivre avec l'arthrose Perdre du poids Les gens souffrant d'arthrose peuvent diminuer les impacts sur leurs articulations en perdant du poids. Les genoux, par exemple, subissent des impacts correspondant à trois ou quatre fois le poids corporel lors de la descente d'escalier. Conséquemment, une perte de seulement cinq livres peut réduire d'au moins 20 livres l'impact sur les articulations7,8. Plus la perte de poids sera importante, plus grands seront les bénéfices. Faire de l'exercice Les articulations ont besoin de mouvements afin de demeurer en santé. De longues périodes d'inactivité ont pour conséquences la raideur des articulations et l'atrophie des tissus environnants. L'exercice aide à diminuer la douleur et la rigidité, à augmenter la flexibilité, la force musculaire, l'endurance et la sensation de bien-être11. Cependant, les sports qui occasionnent des impacts tels que le jogging et le tennis devraient être évités27,28. Des exercices de renforcement incluant les exercices isométriques (tirer ou pousser contre une force statique) et les exercices d'étirement sont bénéfiques8,11,33. Comme dans le cas des lombalgies, l'effet bénéfique de l'exercice suit une courbe en cloche. Peu d'exercice, peu de bénéfice; un peu plus d'exercice régulièrement entraîne beaucoup de bénéfice, et de l'exercice intense trop souvent entraîne peu de bénéfice, au contraire28. Sachez toutefois que les blessures et les impacts sont une cause beaucoup plus importante d'arthrose28. En somme, il faut respecter son corps et augmenter progressivement la charge de travail27,28. Chez une personne dont les genoux sont très atteints par l'arthrose, la position sur le vélo prend une importance capitale. Consultez toujours un professionnel de la santé lorsque vous désirez entreprendre un nouveau programme d'exercices33. Habitudes de vie Une fois que l'arthrose a été diagnostiquée, les impacts sur les articulations devraient être évités. Ceci pourrait effectivement accélérer le processus dégénératif. Les gens dont l'emploi nécessite des mouvements répétitifs ou qui causent des stress importants devraient rechercher des façons de diminuer les traumatismes aux articulations. Les sports hautement répétitifs comme le vélo exigent des considérations particulières. Ceci implique, tel que dit plus haut, une position optimale mais aussi le bon choix de braquet pour diminuer les forces de compression aux genoux27.
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