2 Octobre 2007: Cyclotourisme en Alsace, par Luc Naud

Contexte

Qui? Luc, un cycliste engagé ayant fait sa première expérience de cyclotourisme à Cuba quelques mois auparavant.

Quand? Août 2007.

Durée? 1 semaine.

Pourquoi l'Alsace? Pour la Route des vins d'Alsace, pour la géographie de la région, pour son histoire, pour l'architecture de ses villages mais aussi pour limiter les risques de subir une canicule en août!!

Vélo? Un vélo de montagne ajusté pour l'occasion, avec sacoches arrière seulement.

Planification? À l'aide du " Guide Vert Michelin - Alsace Lorraine, Escapades en Forêt Noire, 2006 ", de la carte régionale " Michelin - Alsace Lorraine (#516) " et de quelques recherches web.

Ce que vous trouverez dans les pages qui suivent? Un récit sommaire du voyage, quelques faits cocasses, quelques observations pour faire mieux une prochaine fois, et un échantillon de 17 photos choisies parmi plus de 300 prises dans la semaine!

Pourquoi ce compte-rendu? Pour partager l'expérience, quelques images, ainsi que les «pros» et les «cons» qui pourraient servir à d'autres éventuellement.

Note : Liens Google Maps des itinéraires quotidiens à la fin du compte-rendu.

11-12 août 2007: Montréal à Paris par les airs
Paris à Strasbourg par TGV
Apéro vélo dans Strasbourg et aux environs (59 km)

Départ en fin d'après-midi de l'aéroport P.E.T. de Montréal le 11 août sur les ailes de Corsair Fly qui accepte les vélos à son bord sans surcharge monétaire. Arrivée à Paris le 12 août vers 6h30, heure locale.

Le temps de récupérer mes sacoches et la boîte contenant mon vélo, d'acheter un billet de métro, d'attraper l'Orlyval (petit train automatique faisant le relais entre Orly et la station de métro la plus proche), de faire le trajet jusqu'à la Gare de l'Est pour y prendre un TGV pour Strasbourg, il était près de 9h00.

À l'embarquement sur le TGV de 10h24 vers Strasbourg, bien que le préposé de la Société nationale des chemins de fer (SNCF) qui m'avait vendu mon billet une heure plus tôt m'avait assuré que ma boîte de vélo comptait comme un bagage simple et qu'aucune surcharge n'était nécessaire, j'ai eu droit à un sermon du contrôleur de bord. M'ayant d'abord menacé de laisser ma boîte sur le quai (non mais… un instant!) parce qu'elle prenait trop d'espace, on m'a finalement laissé embarquer ma boîte … mais seulement après un échange verbal assez musclé, disons!! Ceci dit et bien honnêtement, les grosses boîtes de vélo trouvent difficilement leur place dans les TGV français; il est plus simple d'avoir un vélo assemblé et de réserver un rangement-vélo à bord.

Arrivé en début d'après-midi à Strasbourg, le temps de réassembler mon vélo et Hop!, en selle pour la semaine à venir. :-)

Traversée par l'Ill, une rivière qui donne lieu à des berges étroitement urbanisées, fleuries et étonnamment paisibles malgré l'affluence touristique présente, Strasbourg est superbe. Qui plus est, l'Ill parcours la ville et est bordée de pistes cyclables aménagées sur pratiquement tout son long, ce qui occasionne une balade fort agréable et guide le cyclotouriste de sites d'intérêt en sites d'intérêt. À cet égard, si vous passez dans le coin, ne ratez pas l'église Notre-Dame de Strasbourg (http://architecture.relig.free.fr/strasbourg.htm), une beauté gothique qui a suscité un fort intérêt pour un gars qui à la base n'est habituellement que très peu porté vers ce type de bâtiment.


À Strasbourg, les berges de l'Ill sont étroitement aménagées.


Sur un pont à proximité de l'église Notre-Dame de Strasbourg, vue sur l'Ill, ses berges et
l'église protestante St-Paul avec ses flèches jumelles de 76 mètres de hauteur.

Le soir venu, une première nuitée dans une chambre d'hôte (similaire à nos B&B québécois) à Pfettisheim, petit village à 12 km au Nord-Ouest de Strasbourg via la route D31. Une réservation faite à la Maison du Charron avant mon départ de Québec m'assurait une première couche sans encombre. Simple, belle, très propre et peu dispendieuse. Une cour intérieure où, de leur enclos en retrait, trois chevaux islandais très chevelus vous accueillent. Bon petit-déjeuner et, au surplus, les hôtes Marie-Célestine et Gérard sont d'une extrême gentillesse (http://www.maisonducharron.com).

13 août 2007: Pfettisheim à Mont Ste-Odile (59 km)

Comme Strasbourg, Pfettisheim se situe dans la plaine d'Alsace, soit une bande de terre d'environ 20-25 km de largeur bordée à l'Est par le Rhin (fleuve) et à l'Ouest par les Vosges (certains alsaciens prononcent " vôge " mais la plupart disent " vosh "), un complexe montagneux qui s'étend du Nord au Sud. De Strasbourg, donc, il faut traverser la plaine d'Alsace avant d'atteindre la Route des vins qui, elle, s'étire du Nord au Sud à la jonction de la plaine et des Vosges.

Quittant Pfettisheim au matin, quelques kilomètres sur la route D31 direction Nord-Ouest puis Sud-Ouest sur la route D30 vers Molsheim. Au fur et à mesure que la route défile, les Vosges apparaissent de plus en plus nettement, le paysage se défini vallonné par une suite de coteaux où poussent pinot gris, pinot blanc, gewurztraminer et autres cépages. Heureux spectacle.

Arrêté à Molsheim pour dîner, à l'intérieur des fortifications de la ville se cache la place du marché où marchands alimentaires de toutes sortes s'affairent depuis le levé du jour, en plus de la boulangerie, pâtisserie, des restaurants et autres commerces ayant pignon sur rue. Un marché en plein air facilite les provisions quotidiennes de fruits, fromages et pains. Enfin, pour dîner, ce fut un excellent sandwich, dessert et café qui ont retenu l'attention à la boulangerie de la place.

Après le dîner, un passage obligé juste au Sud de Molsheim: 4 ou 5 kilomètres sur la route D500 qui ressemble plus à une autoroute qu'à autre chose, passage obligé afin de rejoindre la route D35 et poursuivre paisiblement la Route des vins. À vélo, l'autoroute n'est pas accueillante, alors aussi bien y passer le moins de temps possible! Un détour de plusieurs kilomètres est possible pour éviter ce bout d'autoroute, mais potentiellement trop long à mon sens. Ceci dit et mis à part une auto qui m'a klaxonné l'air de dire «…mais que fais-tu là à vélo!!», aucun danger particulier n'y a été encouru.

Un peu plus loin, sur la Route des vins, le village de Rosheim, puis Boersh…


Entrée du village de Boersh. Comme presque tous les villages du coin, une porte d'entrée au cœur du
village, des fortifications témoignant du passé militaire de la région, un clocher d'église qui s'étire
pas très loin, la nature en arrière-plan, le tout formant un décor très accueillant.

Après Boersh, le village d'Ottrott est surplombé de deux points d'intérêt: les ruines du Château d'Ottrott et le Mont Ste-Odile. Sur carte, on constate que deux chemins différents atteignent ces deux points distincts, mais aucun ne semble faire le relais direct entre eux en montagne. Pour en avoir le cœur net, la solution du moment fut d'interroger des résidents locaux, lesquels m'ont appris l'existence d'un sentier praticable afin de faire le pont entre le Château d'Ottrott et le Mont Ste-Odile sans devoir redescendre à Ottrott puis remonter. Option retenue.

Très mal balisée, la montée vers les ruines du Château d'Ottrott s'est faite à tâtons. D'abord asphaltée, on doit ensuite deviner (!) où se trouve le chemin forestier pour terminer l'ascension vers les ruines. Un randonneur m'a heureusement guidé à ce moment. De plus, les embranchements dans ce chemin forestier ne laissent aucune évidence de direction, les décisions d'orientation ayant alors été fonction de l'aspect des chemins, choisissant alors ceux qui semblaient les plus fréquentés.

À proximité des ruines du Château d'Ottrott (finalement inaccessibles pour des raisons de sécurité), un résident fort courtois ayant sa demeure à proximité m'a indiqué le chemin à prendre pour aller au Mont Ste-Odile par les sentiers avant de me dire «(…) c'est surtout un sentier pédestre en fait (…) certains y viennent en vélo… mais le font généralement en sens inverse de ce que tu veux faire!». Fier cycliste de la région de Québec, il n'y avait alors qu'une option: relever le défi malgré un vélo pas du tout préparé pour ça!!! Une aventure pénible et pas du tout rassurante s'en est suivie: sentiers en lacets ascendants plutôt abrupts, pierres et racines, des portages obligés dans des passages impossibles à rouler, mais surtout aucune indication. Après environ 1 heure, environ à mi-parcours et après plusieurs décisions en fonction de l'aspect des sentiers (faute de signalisation), j'ai eu le plaisir de croiser des randonneurs qui 1) se demandaient bien ce que je faisais là avec mon vélo et mes sacoches et 2) m'ont permis de confirmer la direction et les sentiers empruntés jusque-là. Soulagement…


Sentiers en lacets ascendants entre les ruines du Château d'Ottrott et le Mont Ste-Odile. En bas à droite,
le bout de lacet précédent. En bas au centre, le 180 degrés typique d'un lacet. À gauche,
le lacet ascendant suivant…

Arrivé au Mont Ste-Odile en fin d'après-midi, j'y ai découvert avec plaisir un superbe point de vue, un site historique d'intérêt, ainsi qu'un ancien couvent converti en hôtel modique où j'ai finalement logé, bien que non planifié. Arrêt pour la nuit, donc.


La chapelle du Mont Ste-Odile, construite en montagne et sur un cap
surplombant la plaine d'Alsace. Superbe point de vue.

14 août 2007: Mont Ste-Odile à Riquewihr (82 km)

Au petit matin, le restaurant du Mont Ste-Odile offre un très bon et généreux déjeuner dans une salle donnant vue sur la plaine d'Alsace, le tout à prix plus que raisonnable.

Deux routes partent du Mont Ste-Odile, toutes deux déficitaires en signalisations elles aussi: l'une vers l'Est qui mène à Ottrott (Est-Nord-Est du Mont Ste-Odile), l'autre qui part vers l'Ouest et mène à Barr… au Sud-Sud-Est! Plutôt embêtant lorsqu'aucune indication n'est présente. Souhaitant aller à Barr, ce sont finalement des touristes arrivés d'Ottrott par la route la veille qui m'ont permis de faire le bon choix.

Le labeur d'ascension du jour précédent a résulté en une descente grisante vers Barr : route pavée en lacets, pratiquement aucune voiture, quelques points de vue superbes… croisés trop rapidement dans cette descente, d'ailleurs! :-) À terme, Barr vous accueille, superbe et ceinturée de champs de vignes en coteaux, preuve du retour sur la Route des vins. Un peu plus au Sud, l'arrivée au village d'Andlau permet un superbe coup d'œil sur la morphologie de cette magnifique campagne alsacienne.


En arrivant à Andlau…

Au fur et à mesure que la Route des vins défile vers le Sud, les Vosges semblent de plus en plus imposants, la route elle-même est de plus en plus vallonnée, le tout changeant le coup d'œil du cycliste… et le coup de pédale nécessaire pour faire les kilomètres. Tout à fait agréable. Les châteaux et ruines de châteaux semblent aussi de plus en plus abondants, à tout le moins de plus en plus visibles, trônant sur les montagnes, ayant l'Allemagne à l'œil (vers l'Ouest), témoignant d'une autre époque.


Du village de Scherwiller, vue sur des coteaux plantés de vignes et des ruines de châteaux en montagne,
paysage usuel dans cette partie de la Route des vins d'Alsace.

Dans cette région se trouve notamment le village de Ribeauvillé où s'active l'une des coopérative agricole les plus importante de la région : les Caves de Ribeauvillé. Cette coopérative viticole constituait un arrêt planifié et le village lui-même s'avère superbe et chaleureux. Aux Caves de Ribeauvillé, hors des heures de visites guidées, le site est organisé de telle façon qu'il soit possible de faire une tournée autoguidée des lieux. Pratique. Par ailleurs, le comptoir dégustation permet de goûter tout l'éventail des produits Ribeauvillé, soit quelques dizaines de bouteilles différentes… mais la modération à bien meilleur goût, même à vélo! :-)


Centre-ville de Ribeauvillé: commerces fleuris surplombés par les ruines d'un château.

Quelques kilomètres au Sud de Ribeauvillé, le village de Riquewihr m'accueillera ce soir-là et pour la nuit, à la chambre d'hôte Chez Schmitt, tout à fait recommandable.

Ribeauvillé et Riquewihr sont superbes et visiblement très courus par les touristes, lesquels encombraient ces deux villages au point de rendre difficile la circulation à vélo dans certaines zones. Malgré ce bémol, ces sites sont enchanteurs et valent la peine d'être vus et, même, d'y demeurer quelques heures pour s'imprégner de l'ambiance et du décor souriant. Quelques centaines de touristes en moins et ce serait parfait!!


Centre-ville de Riquewihr

Après une douche à la chambre d'hôte Chez Schmitt investie vers 14h00, retour à Ribeauvillé afin de réaliser la visite planifiée aux Caves de Ribeauvillé. Après une intéressante dégustation des produits de Ribeauvillé, la destination suivante fut Bennwihr (au Sud de Riquewihr) pour une visite guidée de champs de vignes par un propriétaire-récoltant membre de la coopérative viticole de Bestheim. Malgré un ton un peu grave car l'été 2007 fut exécrable en Alsace (fortes grêles en juin ayant détruit environ 50% de la récolte, en plus d'un été généralement pluvieux et froid ayant altéré la santé des ceps), cette visite gratuite fut très intéressante et suivie d'une petite dégustation des produits Bestheim, forts bons.

Au retour à Riquewihr, souper et ballade à pied dans le village où, vers 20h00, l'affluence touristique s'était passablement estompée, donnant un tout autre aspect au cœur du village.

15 août 2007: Riquewihr à Colmar avec détour par la route des crêtes (89 km)

Après un excellent, généreux et très agréable déjeuner Chez Schmitt en compagnie d'un couple de français et d'un couple de belges qui y logeaient aussi (déjeuner très intéressant animé de discussions et d'échanges à propos des réalités socio-économiques des pays représentés par les logeurs), retour à vélo pour une journée dans les Vosges, direction Col du Bonhomme. Quittant Riquewihr et après un petit arrêt à Bennwihr pour faire les provisions du jour, la route D4 vers l'Ouest permet de découvrir Kayserberg, l'un des plus beaux villages vu au cours de cette semaine en Alsace. Il eut même été agréable d'y passer quelques jours pour sa proximité à la Route des Crête et à la Route des vins, la richesse viticole avoisinante (Ribeauvillé et Riquewihr notamment) et son décor féérique, petit village chaleureux campé au pied des Vosges.


En ce jour férié du 15 août, la fanfare des sapeurs pompiers de Kayserberg s'apprêtait à battre la mesure
au cœur du village sous l'œil amusé des touristes… et d'un cyclotouriste. :-)

De Kayserberg, la route D415 mène au Col du Bonhomme. Une affiche mentionnant " Col du Bonhomme : OUVERT " me laisse alors croire que l'hiver doit parfois rendre ce passage vers la Lorraine difficilement praticable. S'ensuivra un peu plus de 10 kilomètres d'une ascension marquée par une fausse joie alors qu'on atteint le village Le Bonhomme environ 6 kilomètres avant le sommet du Col de même nom! Ceci dit, cette montée soutenue en vaut la peine alors qu'au sommet nous attend un très beau coup d'œil vers l'Ouest sur les Vosges et la Lorraine. Très bel endroit où s'arrêter pour faire comme les vaches autour : casser la croûte et profiter du soleil, du vent et du paysage.


Le bonheur: une petite heure pour casser la croûte (fromages, pain, mirabelles)
en plein air au Col du Bonhomme en compagnie des vaches, vent rafraîchissant,
soleil, vue Ouest vers la Lorraine. Ce fut un moment de plénitude marquant
au cours de cette semaine vélo.

Du Col du Bonhomme, la Route des Crêtes (D148) vers le Sud mène au Col de Louchpach puis au Col du Calvaire. Il eut été possible de continuer alors vers le Sud sur la D148, magnifique d'ailleurs, mais l'intention était pour moi de dormir à Colmar le soir venu, donc de revenir dans la plaine d'Alsace. Au col du Calvaire, donc, embranchement sur la route D48 vers la plaine, une longue et grisante descente en lacets dans les Vosges qui fait oublier tout l'acide lactique accumulé quelques heures plus tôt dans l'ascension vers le Col du Bonhomme : pur plaisir, la vitesse rendant l'exercice technique malgré le pavé parfait. Dans cette descente, un court arrêt aux abords du Lac Blanc pour jeter un coup d'œil aux falaises plongeantes qui le bordent… puis la descente continue…

Un peu plus loin, la route croise le village de Trois-Épis où, en cette fête de l'Assomption (le 15 août est férié en France) un groupe de musiciens avait investi la place de la mairie pour entonner la Marseillaise et autres pièces du folklore français. Très joyeux.


Musique en plein air à Trois-Épis

En fin d'après-midi, arrivée à Colmar où l'on retrouve un coup d'œil similaire à Strasbourg notamment parce que Colmar est traversée elle aussi par une rivière, soit la Lauch. Colmar est aussi le lieu d'importantes activités marchandes en matière de vins ainsi que d'une Foire aux vins se tenant annuellement en août et qui fêtait d'ailleurs son 60ième anniversaire en 2007. Colmar vit aussi naître et grandir Auguste Bartholdi, sculpteur qui fut notamment père de la Statue de la Liberté. Très belle ville.


Colmar est traversée par la Lauch.

Une réservation faite deux jours plus tôt à l'Hôtel Colbert de Colmar assurait un toit pour cette nuit-là. Hôtel correct, sans plus. Une prochaine fois, la nuitée sera ailleurs…

16 août 2007: Colmar à Mulhouse (63 km)

Après avoir fait des provisions au marché de Colmar, direction Ouest pour revenir sur la Route des vins pour poursuivre vers le Sud. Plusieurs villages superbes furent croisés cette journée-là encore mais, après les beautés des jours précédents, l'émerveillement est de moindre ampleur.

Un court passage au pied des Vosges permet de prendre un peu d'altitude et d'avoir un bon coup d'œil vers l'Est sur la plaine d'Alsace et les collines de la Forêt noire en Allemagne.


De Husseren-les-Bains, vue vers l'Est sur la plaine d'Alsace et les montagnes de la Forêt noire en Allemagne
(à environ 30 km de là).

Pour se rendre à Mulhouse, les ingénieurs routiers français ont visiblement favorisés les autoroutes. Pour pouvoir pédaler tranquillement et sans trop d'achalandage ni de trop importants détours, donc, il faudra revenir vers le centre de la plaine dès Issenheim et transiter par Ensisheim et Kingersheim pour finalement entrer à Mulhouse. Ceci dit, il eut facilement été possible dans ce relais Colmar - Mulhouse de retourner en altitude dans les Vosges pour voir d'autres cols (via les routes D10, D27 et D431), abondants dans ce secteur où se trouve le Parc naturel régional des Ballons des Vosges. Une prochaine fois… coup sûr!!

Mulhouse, un peu comme Colmar, a tout d'une ville, chaleur architecturale et sociale en prime. Une réservation faite trois jours plus tôt à l'Hôtel St-Bernard à l'aide du guide Michelin a donné lieu à une situation rarement vécue: tourner les talons pour cause de malpropreté. Hôtel à éviter, donc. Après une visite au centre touristique de Mulhouse et quelques appels, ce sera finalement l'Hôtel Bristol de Mulhouse qui m'accueillera: superbe, impeccable et offrant un déjeuner-buffet peu dispendieux, généreux et plus qu'excellent au petit matin. Qui plus est, l'Hôtel Bristol est à quelques pas de la Place de la Réunion, cœur touristique et commercial de Mulhouse.


Sur la Place de la Réunion de Mulhouse, le Temple St-Étienne
et ses flèches gothiques ajourées.

17 août 2007: De Mulhouse, aller-retour à Neuenberg (Allemagne) à vélo (45 km), puis TGV pour Paris en après-midi

Mulhouse se situe dans une zone où la plaine d'Alsace est plus large et se situe à environ 20 kilomètres de route du Rhin et de la frontière allemande. Au levé du jour et afin de permettre l'aller-retour avant d'attraper un TGV en début d'après-midi pour le retour à Paris, deux barres granos et une bouteille d'eau suffiront pour aller mettre les pieds en Allemagne. Pour s'y rendre au plus court, la route D39 n'offre pratiquement rien à voir sinon un paysage fort différent des derniers jours : une route droite sur un terrain relativement plat et boisé. À quelques kilomètres de la frontière franco-allemande, les terres sont à nouveau cultivées, les collines de la Forêt noire s'imposent au loin, puis le Rhin apparaît, tranquille, cheminant vers le Nord.

Neuenburg, le village frontalier allemand visité ce matin-là, était fleuri mais tranchait significativement des paysages français vus au cours des derniers jours de par son architecture, les voitures meublant ses rues, le style terne de son église et le calme plat de ses rues en ce matin d'août. Étonnant, mais ce n'est qu'un village en Allemagne, alors rien pour juger de tout un pays! Malgré tout, divers aménagements dans le village sont sympathiques aux cyclistes.


Aux abords du Rhin, côté Allemagne (Rhein, en allemand), une signalisation sympathique.

De retour vers 10h00 à l'Hôtel Bristol de Mulhouse, douche, brunch et quelques coups de pédale dans Mulhouse compléteront la matinée avant de rejoindre la Gare centrale pour attraper un TGV réservé à Colmar (deux jours plus tôt). Cette fois-ci, un billet réservé pour un passager et un espace-vélo, moyennant un supplément de 10 Euros… mais évitant une nouvelle prise de becs!!


Espace-vélo à bord d'un TGV français.

Chose intéressante, le TGV Mulhouse - Paris transite par Strasbourg, remontant donc la plaine d'Alsace du Sud au Nord en environ 60 minutes, soit l'itinéraire inverse de la dernière semaine. Ceci permet non seulement de visualiser la plaine et les Vosges sous un autre angle, de deviner au loin les villages et ruines de châteaux traversés dans les jours précédents, mais aussi de voir évoluer ce complexe montagneux dont la topographie générale est changeante.

18 au 25 août 2007: trekking urbain à Paris :-)

Une semaine de trekking urbain à Paris avant le retour au Québec. Non commentée ici car n'ayant pas de caractère cyclo… sinon le dernier jour.

26 août 2007: retour au Québec

La veille du vol de retour, soit le 25 août, une information importante est découverte: les vélos sont interdits à bord des wagons du métro parisien! Deux options: a) faire ce jour-là l'aller-retour à l'aéroport afin d'obtenir à l'avance les sacs de transport pour démonter puis emballer mon vélo, ou b) se rendre à vélo à l'aéroport d'Orly à vélo au matin du départ, l'horaire de vol le permettant. Option retenue: b.

Pour ce faire, quelques notes prises sur le web afin d'identifier l'itinéraire le plus précisément possible, soit environ 25 kilomètres de ville et banlieues. Malgré cela et à l'image de la semaine passée sur les routes d'Alsace, il fut nécessaire d'interroger quelques parisiens sur la route afin de pallier à une signalisation défaillante. L

À l'aéroport d'Orly, les lacunes du service de bagages hors-format (non standard) de Corsair Fly a engendré une course de dernière minute pour attraper le vol de retour. En effet, bien qu'en temps pour obtenir mon billet électronique et enregistrer les bagages, le vélo devait, lui, transiter par le comptoir hors-format… où l'agent de Corsair ne s'est présenté qu'après avoir insisté à plusieurs reprises et fait quelques rappels. En dernière minute, l'agent est arrivé, mon vélo embarqué, puis un jogging dans l'aéroport fut nécessaire pour arriver au comptoir d'embarquement environ 10 minutes avant l'heure d'envol. Pas commode.

Quelques observations…

  • Dans la campagne d'Alsace, les automobilistes sont très courtois avec les cyclistes.
  • Une carte routière détaillée (Michelin #516) fut très utile en Alsace car la signalisation routière est souvent défaillante.
  • Petit fruit absent au Québec, les mirabelles : hummm! que c'est bon.
  • Les routes sillonnées étaient en excellente condition, je dirais même des «billards» pour au moins 95% des km faits. L'accotement est suffisamment large pour rouler en sécurité sans incommoder la circulation. Rien pour s'ennuyer du Québec, donc!
  • À faire avec quelques jours de plus : la Route des Crêtes, petite route sinueuse en montagne qui sillonne les Vosges… de crête en crête. Le petit bout fait était magnifique, d'ailleurs.
  • Kayserberg serait un village d'accueil tout indiqué pour rayonner dans ce secteur 2 ou 3 jours.
  • Pour respirer l'ambiance alsacienne, loger en campagne dans des chambres d'hôtes est tout indiqué.
  • Les chambres d'hôtes (moins chères que les hôtels, beaucoup plus sympathiques et toujours enrichissantes au plan humain) sont présentes en campagne mais absentes dans les villes (Colmar et Mulhouse notamment), malheureusement.

Itinéraires quotidiens :

INDEX