1er juin 2008: Mon expérience aux Jeux du Québec 2007 - Sept-Îles, par Charles Blanchet-Lévesque

JOUR 1: Est-ce qu'on arrive bientôt?!

Après plusieurs heures de téléphones, de «gossage» de supports à vélos et surtout, d'attente, le temps était enfin venu de quitter la ville en direction de la Côte Nord, pour Sept-Îles plus précisément. Sans oublier toutes les recommandations reçues de parents afin que leur «petite puce» ou «petit chaton» passe un séjour magnifique! Pas besoin de vous décrire l'ambiance qui régnait dans l'autobus. En fait, seuls nous, les cyclistes, étaient fébriles car les «tireux de flèches» et les skieurs nautiques ont posé la tête sur l'oreiller dès leur arrivée dans l'autobus afin de poursuivre leur nuit de sommeil. Ils m'ont inspirés à faire de même car j'avais passé une partie de la nuit à essayer de trouver le sommeil…au Dagobert!

Après un arrêt à Baie Saint-Paul pour «ramasser» deux athlètes et un coach, une escale à Baie-Comeau pour dîner, un visionnement de film très éducatif («Nos voisins d'Hantsu», de Réal Béland) et plusieurs «pets», il était temps de sortir de l'autobus bondé d'odeurs pour aller prendre notre photo et recevoir notre accréditation. Ce «passeport pour les Jeux» était plus qu'important car il donnait accès au transport, à l'hébergement, au repas, aux douches…et au village des athlètes!


Bienvenue à bord Érick!

Une fois le souper digéré, le temps était venu de se déguiser en «région 03» à l'aide des vêtements prévus à cet effet. Une paire de culottes courtes rouges, un gilet manches longues rouge et blanc ainsi qu'une casquette beige constituait ce fameux déguisement. Sans oublier toutes ces épinglettes, ces petits et gros drapeaux et ces trompettes du Carnaval qui requièrent un cours accéléré afin de faire le plus de bruit possible pour «challenger» Chaudières-Appalaches et leurs *?$& de chaudières!!!

La parade d'ouverture des Jeux nous a fait défiler pendant 3 km dans les rues de Sept-Îles pour finalement s'accoster au bord du Fleuve où plusieurs discours d'ouvertures, de chansons et de chorégraphies nous attendaient. Mais le clou du spectacle resta les magnifiques feux d'artifices pour clore la soirée en beauté.


Oh, un coach déjà fatigué…Les jeux ne font que commencer!

Enfin il était temps de dormir après cette longue journée dans l'autobus. J'ai réussi à «marchander» avec Érick et Jonathan (les autres entraîneurs de la région) de rester surveiller les jeunes pendant qu'eux allaient à la réunion des entraîneurs. Le temps est venu de dormir et tous s'endorment rapidement…

JOUR 2: Aujourd'hui, il faut battre la montre!

«Hein, c'est quoi cette sonnerie quétaine là?! Ah ok, c'est la sonnerie d'alarme du téléphone d'Érick pour nous réveiller. Bon, ok, ferme-là vite parce qu'on est TOUS réveillés et maudit qu'elle m'énerve» Voici ce à quoi tous les athlètes ont pensé vendredi matin à leur premier réveil à vie (pour la grosse majorité) en sol Septilien! Une fois s'y être pris à 4 pour sortir Thomas Néron de son lit, le petit déjeuner nous attendait. Parlez-en à Tom, son «sleeping» est plus précieux que son vélo pour lui. En fait, il est défendu de lui dessiner sur le corps par peur de salir l'intérieur de son précieux «sac de couchage»!


Thomas dans son précieux "sleeping"!!!

Ma première tâche de la journée était de surveiller les athlètes afin qu'ils/elles ne mangent pas ce délicieux bacon dont je me gavais à pleine bouche pendant qu'ils étaient consignés aux céréales et rôties de blé entier! Une fois cette «séance de torture» improvisée chose du passée, l'autobus nous attendait avec notre sac des Jeux et du matériel pour la journée.

Deuxième tâche de la journée, s'assurer que tous les athlètes aient tout ce dont ils ont besoin (casque, gants, cuissard etc.) sans oublier le matériel pour prendre leur douche ensuite car les athlètes ne se lavent pas au même endroit que leurs entraîneurs. Croyez-le ou non, nous avons fait un sans faute! Aucun des coachs n'a eu à prêter ses gants, son casque ou son cuissard (!) a un endormi (majoritairement un gars) qui l'avait oublié dans la classe transformée en dortoir pour l'occasion.


Le fameux dortoir…là où le linge de vélo occupe toute la place!

Une fois la remorque dépouillée de ses compagnons de voyage (les vélos!), nous avions un petit 30 minutes afin d'ajuster les vélos modifiés pour les besoins du transport. Incroyable de constater les vélos de qualité (sans oublier les entraîneurs!) que les athlètes possèdent à cet âge. Avouons-le, ils sont gâtés!

Après avoir complété deux tours du parcours de contre-la-montre, il était temps d'entendre les commentaires/critiques des coureurs. Et de là commence le travail pour «convaincre» l'athlète que le parcours est bien même si dans notre for intérieur, nous sommes légèrement en accord avec lui!

Érick, Jonathan et moi avions convenu que pour les études de parcours je m'occupais des Pee Wee, Jonathan de Minimes et Érick des Cadets. Puis, je devais m'occuper de l'échauffement de tous les athlètes ainsi que de me transformer en patère pour ramasser leurs manteaux avant le départ et des les redistribuer à leur arrivée! Jonathan et Érick, quant à eux, étaient placés dans le parcours afin de donner les temps intermédiaire ainsi que les écarts entre les coureurs.


"Nanane, Laulo et Fredy" prêtent pour attaquer le parcours!

C'est sans surprises que nos athlètes ont «écrasé» le parcours et amassé bien des médailles. Huit athlètes sur douze de la région sont montés sur le podium en cette première journée de compétition et les quatre autres ont fait le «top 5». Pas besoin de vous dire que nous, les entraîneurs et les parents présents, étions tous très fier de nos athlètes.

Dès le souper terminé, il était temps de se faire beau/belle pour aller au village des athlètes, là où se trouvait la disco. des athlètes et les athlètes des autres régions! Sans oublier que ces sportifs sont accompagnés de coachs féminins donc, je l'avoue, j'ai jeté moi aussi un petit coup d'œil dans le miroir avant de quitter la classe! Pour ceux dont la danse n'est pas aussi attirante que leur bicyclette (et je les comprends!), le village des athlètes leur réservait une salle multimédia, des tables de ping-pong, de «miss.» et de billard, une piscine et surtout, une cantine où il y avait toutes sortes de «cochonneries» sucéres afin qu'ils performent en vélo! Croyez-moi chers parents, l'argent donné à vos enfants afin qu'il/elle s'achètent un souvenir des Jeux est passé au complet à la cantine! Il y avait aussi une salle de repos mais, elle fut plus utilisée par les coachs qui manquaient de sommeil. Et vous comprendrez pourquoi dans les lignes qui suivent…

Après avoir fait la «police» pour s'assurer que les athlètes s'endorment, il était temps de visiter un endroit dont les athlètes étaient privés d'accès! Eh oui, c'était le fameux «bar des coachs»... :-D Nous avons convenus, entre entraîneurs, que ce qui s'est passé à l'intérieur de cet endroit devait y rester donc je me contenterai de dire que la soirée fut des plus agréables mais que la nuit fut très courte, et je dis bien, très courte!

JOUR 3: Aujourd'hui les athlètes, on se lève tard !!!

Enfin, nous pouvions nous réveiller un peu plus tard qu'à l'habitude en ce samedi matin car nous avions l'avant-midi de libre. Je crois que ce sont nous, les entraîneurs, qui ont apprécié le plus ces quelques heures de sommeil supplémentaires étant donné notre escapade de la veille qui se termina aux petites heures du matin!

Après le déjeuner, nous avions quelques heures à écouler avant l'entraînement prévu en après-midi donc, l'heure était venue de jouer à «Guitar Hero» au Village des Athlètes! À ma grande surprise, c'est Anne-Sophie Néron (Pee Wee) qui a «clanché» tous les gars en présence et qui est sortie grande gagnante du mini-tournoi organisé par les athlètes.

Une fois rendus sur le site de compétition, il était temps de bichonner les vélos afin de les dépouiller du sable accumulé lors de la journée précédente. Les entraîneurs se sont occupés, en majeure partie, de cette tâche car nous traitions nos athlètes «aux petits oignions»! Une fois la chaîne bien lubrifiée, les vitesses ajustées, les pneus à la pression requise, nous pouvions partir à l'assaut du parcours de cross-country afin d'en connaître tous les petits recoins avant la course prévue le lendemain seulement.


Derniers préparatifs avant l'étude de parcours…qui veut de l'huile sur sa chaîne?!

Après avoir étudié les parcours de fond en comble pendant deux heures, les douches attendaient les athlètes pendant que nous, les entraîneurs, tentions de regagner quelques heures de sommeil à la salle de repos! Puis, il était déjà l'heure de souper.

Comme la course avait lieu le lendemain, les athlètes se devaient de conserver leurs forces en ce samedi soir. Donc, l'activité choisie fut le «bowling»! Fait cocasse, en se rendant à la salle de quilles, notre endormi national (Thomas Néron) a retrouvé une perruche, qui chantait sur une galerie, égarée par son propriétaire! Même avec un cours de «quilles 101» donné par une âme charitable entre deux parties, nos athlètes performent bien mieux lorsqu'ils sont assis sur leur vélo! C'en était presque pitoyable de les voir s'exécuter, dalots après dalots, sur le parquet de bois franc. Vite, sortons de cette salle de quille avant que l'on nous reconnaisse et allez vous coucher!

Cependant, les entraîneurs eux, n'ont pas suivi leurs athlètes et sont retournés au bar des entraîneurs…et sont encore une fois rentrés 75 min. avant que le réveil matin d'Érick sonne!

JOUR 4: 30 secondes, 15, 5…PARTEZ !!!

Dès notre arrivée sur le site, il était temps pour nous les coachs de bien vérifier les vélos de nos athlètes avant leur course et de les ajuster en conséquence. Faut dire que nous étions peut-être pas dans le meilleur état pour réparer un vélo mais nous avons fait notre possible! Après avoir revérifié les «lignes» à prendre au départ, la pression des pneus, la bonne vitesse à utiliser pour «clancher» au départ, il était temps pour les athlètes d'aller s'échauffer. Tel était le rituel pour tous les athlètes de la délégation. Chaque catégorie avait leur heure de course à eux, ce qui fut très apprécié par les athlètes!


Les dernières instructions avant le départ; le "lap" est à gauche et l'arrivée à droite!

Érick était placé au «feed zone» pour la journée, Jonathan était quant à lui placé dans le parcours pour donner les écarts et j'étais consigné au départ pour cueillir les manteaux des athlètes et les motiver. J'ai ainsi eu la «meilleure job» de la journée car une fois la course lancée, mon travail état terminé!

Mais soyez sans crainte, j'ai couru dans le bois pour encourager le plus d'athlètes possible et donner quelques écarts et conseils en même temps. Le tout effectué avec le peu de voix qu'il me restait… En passant, la prochaine fois que vous croiserez Jonathan, demandez-lui qu'est-ce qu'il faut apporter avec soi lorsqu'on va encourager nos athlètes dans le bois à Sept-Îles ?!


Les drapeaux des régions présentes aux Jeux

Nous avons eu droit à une autre belle récolte de médailles de la part des athlètes de Québec. À la fin de cette journée, la première place au classement des médailles était «presque» assurée pour la région. Cependant, pendant que les athlètes nous attendaient avec impatience à bord de l'autobus (!), Érick, Jonathan et moi étions à nous creuser les méninges à la réunion des entraîneurs afin de déterminer l'ordre de départ de nos coureurs pour le traditionnel Relais du lendemain.

Une fois l'autobus arrivé au Village des athlètes, ils/elles avaient rendez-vous avec les douches tandis que nous, les entraîneurs avions rendez-vous avec…les magnifiques coussins présents à l'intérieur de la salle de repos!

Après un excellent souper, je croyais que les athlètes allaient nous forcer à sortir à «leur» disco. étant donné que nous en étions à notre dernière soirée sur la Côte-Nord dans le cadre des Jeux. Cependant, leur niveau d'énergie qui baissait sans cesse (enfin!) les força à opter pour une soirée plutôt «relaxe» dans la classe. Quelques-uns écoutaient de la musique couchés sur leur lit, d'autres jouaient aux cartes tandis que Guillaume Larose-Gingras tentait d'attirer le plus de personnes possible au pied du lit de Nicolas Tremblay. Guillaume aimait bien les orteils très particuliers de Nicolas et il voulait les «montrer» à tout le monde qui passait par là!

Cela semblait top beau pour être vrai; tous les athlètes en train de relaxer et calmes dans la classe. Ça en prenait un pour partir le bal, en occurrence Jérôme Tremblay, quand il décida qu'il enfilait un bikini d'une athlète de 11 ans…imaginez! Comme M. Tremblay ne possède que deux pectoraux en développement, il s'aida de deux ballons de volley-ball qui traînaient dans la classe pour parfaire son corps de revue... Et quel corps il avait! Sans oublier ses deux Corn Pops placés à l'intérieur de son maillot en guise de mamelons. Donc, Jérôme se devait de le partager avec les athlètes des autres délégations. Il le fit avec plaisir lors de la collation du soir, dans la cafétéria, debout sur les tables pour être certain que tous ceux qui étaient présents pouvaient le voir…Quel spectacle nous avons eu!


Après Jérôme, au tour de Guillaume d'essayer le costume!

Enfin, c'était l'heure de dormir… et non, les coachs ne sont pas sortis cette soirée là! Il faut dire que les «munitions» ($) commençaient à se faire rare !!!

JOUR 5: Le Relais !!!

Enfin, dernier déjeuner à la cafétéria de l'école. Non, la bouffe n'était pas mauvaise mais j'avais hâte de retourner au déjeuner de l'athlète: céréales Vector, bagel blé entier et bananes! Après avoir tout vidé la classe et surtout, passé un bon coup de balai pour ramasser toutes les «cochonneries» accumulées au long du séjour, l'autobus nous attendait pour aller au Lac des Rapides.

En cette belle journée, l'atmosphère était des plus détendue. Vous auriez dû voir les athlètes! Au lieu de faire leur routine habituelle pré-compétition (ajustement de vélo, les lignes à emprunter etc.), ils se relançaient l'un l'autre à trouver le déguisement le plus "dégeu" pour être certain de se faire remarquer dans le Relais.


Voilà ce à quoi ressemble un entraîneur lors de la dernière journée des Jeux

Jérôme Tremblay a fourni un bel effort avec son «bib» par dessus son maillot, avec la belle ligne de bronzage bien en évidence grâce à son cuissard remonté mode années 1980! Cependant, la palme revient à Andréane Lanthier-Nadeau avec son tutu et son t-shirt 100% coton inscrit à l'arrière: «Essaie donc de me suivre»! En effet, elle et les autres minimes de la région de Québec ont été durs à suivre ;-) Il ne faut pas en vouloir à Thomas Néron de ne pas s'être déguisé car je crois qu'il n'a pas encore compris la thématique au moment ou vous lisez ces lignes :P


Andréane et son déguisement avec la Sylvie, la missionnaire de Québec pour le V.M.

Malheureusement, lors du Relais des Pee Wee, Laurie Boucher cassa sa chaîne deux mètres après le départ ce qui la força à faire le tour en entier à la course. Chapeau à Laurie pour cette performance et non, tu n'a pas privé la région d'une autre médaille car tu as plutôt gagné la médaille du courage en cette journée!

Les cadets, eux aussi, se sont très bien distingués en remportant à leur tour la médaille d'or. Oui, nous les entraîneurs avions d'excellentes stratégies mais le mérite revient aux athlètes…Après tout, c'est eux qui poussaient sur les pédales!

Je comprends maintenant les parents qui sont stressés lors des courses de vélo. En tant qu'entraîneur, je l'étais moi aussi énormément en attendant d'apercevoir un coureur de la région sortir du bois! En fait, j'étais même beaucoup plus stressé qu 'avant une course de vélo…ouf!

Finalement, après une dernière douche au village des athlètes, un dernier roupillon dans la salle de repos, un dernier souper à la cafétéria, un dernier «merci pour tout et à la prochaine», il était temps de mettre le cap sur Québec. C'est bien beau jouer aux entraîneurs dévoués pendant 5 jours mais nous aussi, nous sommes des athlètes après tout! Et tout comme nos athlètes, Érick, Jonathan et moi étions bien fier du travail accompli et avons bien hâte au prochains Jeux du Québec. :-)

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