Des maillots sublimes

Une nouvelle option existe maintenant à Québec pour les équipes désireuses de faire fabriquer des maillots. Pierre Gendron a fait enquête et nous livre ses impressions:


Maillot-vélo.

Pour les administrateurs de club de vélo, janvier est un mois critique pour ce qui est du maillot du club. Si le club n’a pas changé de commanditaires et si le maillot a fait l’unanimité auprès des membres, l’affaire est ketchup, mais il arrive que le club doive refaire l’opération et c’est assez onéreux en temps et $$$$.

Mais le cyclisme ne peut se passer du maillot.

Le maillot du cycliste c’est tout d’abord un vêtement qui est de plus en plus confortable. On est loin du maillot de laine d’antan. Il est maintenant confectionné avec des tissus qui aspirent la sueur, la rejettent à l’extérieur et coupent le vent. Sa coupe aide aussi à l’aérodynamisme de son porteur en diminuant la résistance à l’air. Parlant d’air, il ne faut pas négliger de plus que cette même coupe met en valeur l’esthétique de son porteur le cas échéant (je n’en veux comme preuve que le débat du « one piece suit » au sein du club RDI) et met aussi en valeur ce qui devrait être caché. (les pistes cyclables en sont garnies).

Le maillot c’est aussi un coffre d’outils, un portefeuille, un garde manger, une poubelle (power gel vides) et même un réchaud (je porte toujours un maillot de vélo sous mon coupe vent lors de mes sorties de ski de fond ).

C’est aussi un panneau-réclame où s’affichent tous les collaborateurs et commanditaires. Et comme chacun tente d’y avoir une visibilité importante en créant un impact visuel, le choix des couleurs ,des logos, le positionnement de ceux-ci, tout devient important. Il s’en suit une pléthore de motifs , de designs qui font que la première course de l’année est un régal pour les yeux…lorsque les maillots sont livrés à temps!

Exemple d’une suggestion
de motif pour un maillot

Dans le but de mieux connaître cette facette de notre sport, nous avons visité un endroit où on fabrique ces maillots. Comme le moment de la visite correspondait au grand gel de mi-janvier , que l’usine de St Aug est assez loin à vélo et que je n’ai pas le courage des ukatakeurs , j’ai opté pour une petite entreprise naissante sise près de chez moi à Québec, rue de l’Espinay, en face du parc Cartier-Brébeuf ; son nom est Sublim.

Son sympathique proprio m’a fait faire le tour et m’a montré ce qui se fait.

Lors de ma visite il était en train de faire le costume de l’équipe nationale de ski d’Israël (oui, vous avez bien lu!). Il m’a dit que l’équipe ne s’entraînait pas dans leur pays et que l’option avec pare-balle (qu’il peut faire!) ne lui a pas été demandée.

Un peu partout dans l’atelier il y a des t-shirts, des projets de maillots de vélo, des bannières, des plaques de métal, d’arborite, des blocs-notes, etc qui ont une caractéristique qui les distingue de tout ce je connais à date : l’originalité du design et des couleurs.
Le proprio m’a expliqué que cela tenait du fait qu’il est avant tout un graphiste qui fait des maillots (et non l’inverse) et aussi parce que le procédé de sublimation permet de faire sur du tissu ou autre support qui supporte le chaud tout ce qu’on peut faire sur du papier.

On a tous appris un jour que la sublimation décrit le passage d’un corps de l’état solide à l’état gazeux.(Le Carnaval va nous montrer bientôt une variante : la sublimation éthylique chez les humains—le passage de l’état solide à l’état vaseux)

Ainsi, un dessin de maillot (couleurs, disposition des logos, assemblage des différentes composantes du maillot, etc) est imprimé sur un carton spécial à l’aide d’encres spéciales. Ce carton est mis sur le tissu à être imprimé et est placé dans une grosse presse. Sous l’effet de la chaleur (autour de 500 degrés) et de la pression, l’encre solide se vaporise et polymérise les fibres de polyester (molécule par molécule) en leur donnant une couleur sans altérer les propriétés du tissu. Le dessin n’est pas collé sur le tissu comme pour les t-shirt traditionnels.

La plupart des maillots que nous connaissons sont faits ton-sur-ton., c’est à dire que les maillots sont pleins de couleurs qui ne se superposent pas, il n’y a pas de dégradés (une couleur changeant lentement vers une autre) . Le ton sur ton ne permet pas, par exemple, l’utilisation de la photographie sur un maillot.
Mon hôte m’a montré que chez lui grâce à la sublimation c’était possible. D’ailleurs en voici la preuve.

J’ai vu cette photo reproduite intégralement
sur des tissus de maillot,
de veste et même de serviette

Une fois le tissu imprimé, il est découpé et les composantes du maillot sont assemblées par des couturières expertes. Il en va de même pour les coupe-vents et les cuissards.

Il existe un site internet intéressant qui illustre et explique très bien le procédé de fabrication d’un maillot, la machinerie utilisée et les superbes possibilités de designs sur maillot. (www.reviwear.com) .
Une visite à sa section « contract sublimation » est suggérée.

En visitant SUBLIM j’ai été exposé à du neuf dans le domaine du maillot de cycliste et l’alternative m’a plu.

Il ne reste plus à cette entreprise qu’à fabriquer des maillots avec poches latérales pour me conquérir.

Merci aux gens de SUBLIM (418-525-6789—sublim@videotron.ca) pour leur précieuse collaboration.

Pierre Gendron