Des nouvelles du brésilien Guido Visser

C’est fait, Guido est marié à Jacqueline, sa blonde brésilienne. Bientôt citoyen brésilien, Guido peut à nouveau penser aux olympiques, au sein d’une équipe où les standards sont moins drastiques qu’au Canada. Avouez qu’il serait ironique de voir Guido participer aux olympiques de Vancouver sous les couleurs du Brésil. Bravo aux tourtereaux et on leur souhaite une longue carrière!


« Nouvelles du Brésil d’un gars avec les cheveux longs jaunes »

Je me sens un peu mal de vous écrire les lignes qui suivent en provenance du Brésil. Surtout parce que je suis confortablement assis dans un hamac avec la piscine d’un côté et une demi-douzaine de « micos » (petits singes (excusez mon accent portugais entre guillemets) qui se nourrissent des fruits de bananiers de l’autre côté.

D’abord, une explication rapide du « por qué » que j’en suis arrivé là. Lors d’un souper au restaurant après la Coupe du Québec de vélo de montagne à Baie-St-Paul (juin 2003), Michel Leblanc (entraîneur aux Championnats Pan Américains la fin de semaine précédente en Colombie) me demande si je peux héberger une cycliste brésilienne se cherchant un logement à prix modique lors de la Coupe du Monde de vélo de montagne au Mont-St-Anne. Un peu plus de 16 mois plus tard, me voilà en train d’attendre cette même brésilienne à l’autre bout de l’allée centrale d’une église au Brésil! Nous nous sommes donc mariés à Belo Horizonte, la ville natale de Jaqueline Mourao, la 3e plus grande ville du pays avec ses 4 millions d’habitants. Puisque nous sommes à 400 kilomètres de Rio de Janeiro (les vagues les plus proches), les brésiliens (toujours en manque d’adrénaline) ont troqué leur « prancha de surfe » pour un « mountain bike ». La raison d’être de cet éloignement de la mer est la présence élevé de minerais dans le sol (même la compagnie Alcan a plusieurs usines dans le coin), mais surtout de minerai de fer (ce qui explique la poussière rouge sur les pneus après une « rolé » dans les « trilhas »). Nous habitons donc à proximité de la capitale du vélo de montagne en Amérique du Sud au beau milieu d’une « mar de montanhas » dont les sommets sont dénudés avec seulement quelques cocotiers ici et là, entrecoupée de vallées où pousse une forêt tropicale dense.

La compétition de vélo de montagne la plus prestigieuse en Amérique Latine (www.ironbiker.com.br) se déroule tout près d’ici avec plus de 1200 athlètes au départ. Le parcours couvre 150 kilomètres en 2 jours, un genre de Raid Pierre-Harvey brésilien, mais avec beaucoup plus de « singletracks », des sections dans la jungle et d’autres portions sous le soleil plombant à plus de 40 degrés Celsius. Dans la dernière descente, il faisait si chaud que j’avais l’impression qu’il y avait un séchoir à cheveux géant qui me soufflait dessus. À l’arrivée, je me sentais comme un français de France perdu dans une foule de Québécois, Coup donc! Y parlent pas comme y écrive icitte!!! Avec mon portugais de « gringo », j’essayais de me renseigner sur ma position finale et quelqu’un disaient qu’un gars avec les cheveux longs jaunes avait occupé la première place avant d’avoir un « furo de pneu » (crevaison). Finalement j’ai fini 2e parmi les 180 coureurs de la catégorie des 30-34 ans (19e au total) et j’ai été présenté sur le podium comme étant le chum de Jaqueline Mourao.

Ici, les athlètes sont des héros. Jaqueline a gagné l’épreuve chez les femmes pour une 5e fois de suite, et avec sa participation aux jeux olympiques, elle est aussi vedette dans sa méga-ville que moi je peux l’être dans mon petit village de St-Ferréol-les-Neiges. Trois chaînes de télévision (mes excuses à Marc Durand pour avoir omis de l’inviter) et cinq journalistes sont venues assister à notre mariage et des photos de notre mariage on été présentés dans le magazine le plus populaire au Brésil, le « Caras » (similaire au Paris Match).

Avec cette première étape de franchie (mariage), il ne me reste plus qu’à travailler mon portugais pour être sur la bonne voie afin de faire du ski à Vancouver en 2010 tout en arborant les couleurs jaune, vert et bleu. En même temps, je garde la forme en essayant de suivre mon épouse partout en vélo, cette même formule gagnante m’a valu des résultats pour le moins surprenants l’été dernier!

Finalement, on revient au Québec à la fin du mois de mars, alors gardez-nous un peu de neige.

Tchau meus amigos do Quebec,

Guido Visser