Tour d’Afrique, bis: Un brin de causette avec Catherine Corne

Un copier-coller de l’entrevue que nous avions avec Huberte la semaine dernière, cette fois-ci avec Catherine, ça donne ceci:


Gilles: Catherine, tu pars dans un mois pour aller rouler 11900 kilomètres en 99 jours. AS-TU LA MOINDRE IDÉE DE DANS QUOI TU T’EMBARQUES????
Catherine: Ben… à peu près. Il n’y a qu’à lire les journaux des participants des autres années, pour se rendre compte que… y’en aura pas de facile !

Gilles: Quel est ton âge/occupation?
Catherine: 41ans, directrice d’une agence de relations publiques.

Gilles: Le Tour d’Afrique c’est une « Race-Expedition ». Es-tu du type « race » ou du type « expédition »?
Catherine: Je suis surtout du style expédition car j’en ai déjà fait pas mal, seule et en autonomie complète (tente, réchaud, sacoches et tout le tralala), au Chili, Argentine, Mexique, Belize, Québec. Je suis en forme et bien préparée. Si je me rends compte que je peux entrer dans la course, alors je prendrai un profil race-expédition.

Gilles: Parmi ces voyages à vélo, lequel fut le plus long ou dur??
Catherine: Je crois que c’était le Chili-argentine, car il y avait beaucoup de cols a franchir dans les Andes, souvent sous une pluie battante qui durait toute la journée, et en plus il faisait froid car nous étions en automne.

Gilles: Hey tu me rappelles de bons souvenirs toi-là, le Chili et sa pluie, l’Argentine et son vent. Quel fut votre itinéraire? Tu as fait le Camino Austral?
Catherine: Non, je ne suis pas allée aussi au Sud. En fait, j’ai pédalé aux côtés de Chrystine Roy, La Descente des Amériques: Alaska-Terre de Feu, 25000 km). On est parties de Temuco au Chili et nous avons rejoint Puerto Montt en passant par les Andes et la Patagonie Argentine. Le Camino Austral est plus bas…

Gilles: T’as déjà fait des courses à vélo, des raids?
Catherine: Non, pas de raid à velo, mais en voiture, genre Rallye des Gazelles.

Gilles: Oui, oui, le rallye des gazelles, c’est la course en jeep en équipes de filles ousque tu traverses les dunes du désert et tu pèses sur le gaz jusqu’à ce que tu sois embourbée dans les sable jusqu’aux essieux pis ensuite tu te winches après un chameau?
Catherine: Heu… c’est un peu de ça mais pas mal schématisé quand même ! C’est une course d’orientation à l’ancienne, sans GPS, qui consiste à rallier des points de contrôle avec le moins de kilomètres possibles. On est larguées dans le désert avec une carte et une boussole et il faut trouver ces points de contrôle… une vraie chasse au trésor ! C’est donc du hors piste avec beaucoup de franchissements, de la stratégie, beaucoup de stratégie, et de très longues heures au volant donc beaucoup d’endurance. Et puisqu’il faut aller le plus possible en ligne droite, on franchit de grosses dunes, des grosses montagnes, et parfois on reste pris dans le sable ou dans les roches !


Rallye des Gazelles, réfugiée dans la tente-restaurant car la tempête de sable a arraché littéralement ma petite tente!

Gilles: Tu as donc déjà visité l’Afrique?
Catherine: Je suis née et j’ai grandi au Sénégal jusqu’à l’âge de 16 ans. J’ai été plusieurs fois au Maroc pour faire le Rallye des Gazelles. J’ai été une fois au Kenya faire un safari en montgolfière.

Gilles: La grosse question-cliché quétaine: Que vas-tu chercher dans cette expérience?
Catherine: Une pause de vie, une pause professionnelle, une aventure hors norme, trouver mes vraies limites, vaincre mes peurs, et mesurer la force de mon mental. Découvrir l’Afrique de L’Est, prendre un grand bol d’air, me ressourcer, me retrouver, faire du sport et être toujours dehors. Et pour donner un sens à tout ça, j’organise une levée de fonds pour Équiterre. J’invite les gens à acheter les kilomètres, et je m’engage à pédaler chaque kilo acheté. Voir tous les détails sur mon blogue.


Route de Punta Allen au Mexique.

Gilles: Comment t’est venue l’idée de participer à cette aventure?
Catherine: Je suis toujours à la recherche de nouvelles aventures un peu extrêmes et toujours hors normes.

Gilles: Quelle partie du trajet te fait les plus peur?
Catherine: Éthiopie – Kenya. L’étape 3.

Gilles: Pour quelle raison?
Catherine: À cause du dénivelé et des conditions de route. Il paraît que dans le Nord du Kenya, la route est faite de roche volcanique et on crève à chaque 10 km…

Gilles: Oh, voilà qui va intéresser nos lecteurs qui adorent les discussions pneumatiques. Tu es bien entraînée pour changer les crevaisons? Que t’a-t-on recommandé chez Gervais et chez MEC comme set-up anti-crevaison?
Catherine: c’est Joël Paquin de MEC et Chrystine Roy qui m’ont aidée dans ma préparation. À vrai dire, il n’y a pas vraiment de set up qui garantisse que l’on ne crèvera jamais car les conditions de route sont vraiment épouvantables pour le vélo !! Cependant Joël m’a donné quelques trucs pour aider les pneumatiques à ne pas trop souffrir.La première chose à faire est d’adapter ses pneus au terrain que l’on s’apprête à pédaler. Au briefing du soir, on sait à quoi s’attendre le lendemain et on peut alors changer ses pneus s’il le faut. Je vais prendre des pneus slick et des pneus de montagne. Ensuite, il faut adapter la pression des pneus au terrain. Du sable, on dégonfle au maximum, de la roche, on dégonfle un peu de l’asphalte, on gonfle à fond. Ne pas oublier son manomètre !!Ensuite, pour augmenter la résistance des pneus, on glisse des bandes de Mr Tuffy entre le pneu et la chambre à air. Ne pas oublier des patchs à pneus… Pour les rustines de chambres à air, Joël m’a donné des boîtes de patch Rema, et plusieurs tubes de colle en plus. Sans oublier des clés à pneus de rechange, une quinzaine de chambres à air, une bonne pompe que l’on peut caler sous les pieds, etc… Et après, tout est une question de doigté !

Gilles: Décris-nous ton vélo.
Catherine: Specialized Stumpjumper M2. Jantes Mavic. Dérailleur XTR. Fourche Judy rock shock. Pédales à clip. Selle Italia Ldy. Poignées de triathlon. Réglages faits par Gervais Rioux.

Gilles: Penses-tu couvrir toute la distance à vélo ou prendre un lift à l’occasion?
Catherine: Mon défi est de tout couvrir à vélo !

Gilles: La question à choix multiple. L’inscription à cette course coûte 8800$ U.S., soit l’équivalent de 10,188.45 beaux dollars canadiens. Pour avoir amassé cette somme…

  1. Tu as dû faire les pires bassesses
  2. Tu as gagné à la Loto
  3. Tu es commanditées
  4. Tu as été convoquée à la Commission Gomery
  5. Tu as pas payé encore et dit que le chèque était dans la malle
  6. Tu as vendu du matériel de plein air que tu n’utilisais plus
  7. C’est pas de tes affaires
  8. Non mais quelle question cave
  9. Toutes ces réponses
  10. Aucune de ces réponses

Catherine: D’abord, j’ai travaillé!! Et puis j’ai vendu plein de matériel de plein air que je n’utilisais plus, ce qui m’a permis de faire du ménage dans mes affaires. Je suis aussi commanditée en matériel: Cycles Gervais Rioux (réglages et beaucoup de matériel), Adidas ( lunettes ), et MEC pour presque toutes les pièces de rechange et beaucoup de matériel de plein air.

Gilles: Que fais-tu comme entraînement pour te préparer? Par exemple, activités physiques des 7 derniers jours?
Catherine: Piscine, rouleau, jogging, étirements. Enfin quand j’ai le temps ! Depuis la tempête du 16 décembre, je suis presque tous les jours sur les pistes de ski de fond. D’ailleurs, je crois que je vais privilégier le ski dans la montagne au rouleau dans mon sous-sol…

Gilles: Avec le nom que tu portes, tu dois être comme moi une fan du groupe Korn?
Catherine: Ben oui, bien sûr, depuis leur naissance !

Gilles: Attaboy, quand ça sera trop dur, tu n’auras qu’à chanter ces paroles, tirées de la toune Helmet in the bush :

Want to give it up, no I can’t escape from my painful situation…
Want to give it up, no I can’t escape please God save me.

N’oubliez pas de suivre les aventures de Catherine sur son blogue!


Holbox,Mexique