Les bâtisseurs de la Vallée Bras du Nord

Les travaux d’aménagement se sont poursuivis l’été dernier à la Vallée Bras-du-Nord, près de Saint-Raymond de Portneuf. Après une année de planification et deux années de travaux, le réseau de sentiers de vélo de montagne commence à prendre forme. Dans le secteur Shannahan, une quinzaine de kilomètres de singletracks sont à la disposition des cyclistes. Ajoutez à cela une boucle sur chemins forestiers et sentiers plus larges, la David, qui fait 28 km. Une autre boucle encore plus longue se rajoutera l’an prochain, appelée Goliath. Ça va faire un beau parcours d’entraînement pour les raideurs.


Photo: Pierre-J Barbeau

Parlant de raideurs, ceux qui ont participé au Raid Bras-du-Nord l’été dernier ont eu un avant-goût du réseau, empruntant une section de la Barbe à Gendron, suivie du Boulevard à Gérald, puis d’un grand bout de la Chute à Gilles, pour finir avec l’étourdissante descente du cratère.

Le réseau à Shannahan tel quel est suffisant pour s’y amuser une journée. Voici la carte des sentiers, que vous pouvez imprimer et amener avec vous. Vous y trouverez aussi une description des sentiers et quelques suggestions pour enchaîner le tout, selon le temps dont vous disposez.

Un autre secteur est actuellement en développement, tout près de Saint-Raymond. Il s’agit du Centre de ski, le Mont Laura, que les coureurs de la région connaissent car on y tenait des courses du circuit régional dans le bon vieux temps d’avant le Raid Bras-du-Nord. La ville et la Vallée ont annoncé cet été un investissement commun de 117 000$, pour y développer une vingtaine de kilomètres de sentiers, qui serviront aussi bien aux piétons qu’aux cyclistes. Contrairement au Secteur Shannahan, où les sentiers sont sur les terres de la couronne, les sentiers du Mont Laura sont situés sur des terrains appartenant à la ville et à des citoyens, qui ont accepté gentiment qu’on passe chez eux.

Le maire de Saint-Raymond, M. Rolland Dion (à droite) signe l’entente en compagnie du Président de la Vallée Bras-du-Nord, M. Jean-Claude Lafrenière. Monsieur le maire entend faire de Saint-Raymond une «Vélo-ville». C’est bien parti pour ça. J’en reviens pas de voir comment tout le monde là-bas rame dans la même direction. Élus, commerçants, chambre de commerce, résidents, propriétaires terriens, tous collaborent avec enthousiasme, et c’est essentiel pour le succès du projet. On leur doit donc une fière chandelle.

On ne peut passer sous silence le travail bâtisseur en chef, le directeur de la Coopérative Vallée Bras du nord, Fredéric Asselin. C’est un visionnaire, rien de moins. Depuis qu’on lui a montré à mettre son casque à l’endroit, depuis qu’on l’a mis sur un bon vélo et amené dans du beau singletrack, M. Asselin a compris c’était quoi le trip et c’était quoi la prochaine étape pour la Vallée, déjà bien équipée pour les autres volets du plein-air, pour qui le vélo assurera un achalandage encore plus grand. M. Asselin est d’ailleurs habitué à recevoir ce genre de marque de reconnaissance, la Vallée étant citée en exemple et récompensée régulièrement par toutes sortes de prix et de mentions. Pendant que M. Asselin va sur le stage avec sa petite cravate en cuir pis du gel dans les cheveux ramasser les honneurs pour la Coop, d’autres travaillent dans l’ombre… à l’ombre des épinettes et des érables, loin dans le bois. C’est à EUX qu’il faut rendre hommage aujourd’hui. Ce sont eux les vrais bâtisseurs, ces gars et ces filles qui passent leurs étés sur le terrain, à construire des sentiers. Beau temps, mauvais temps, moustiques ou pas de moustiques, (pas de moustiques, ça arrive vraiment?) ces ouvriers sont sur place, pelles et pioches à la main, défrichant et aménageant mètre par mètre.

La Vallée Bras-du-Nord est une coopérative, rappelons-le, et une de ses missions est l’insertion socio-professionnelle. Un beau mot pour dire que c’est des jeunes de la région aux prises avec «diverses problématiques de vie», autre beau mot pour dire qu’ils ne l’ont pas eu facile, souvent depuis qu’ils sont tout petits. Violence, décrochage, toxicomanie, délinquance, etc., souvent un cercle vicieux dans lequel ils se sont empêtrés à divers degrés. Pour eux, travailler un été à bâtir les sentiers, c’est souvent la première job où ils réalisent de quoi de concret, de quoi qui amène quelque chose à la société. Et ça marche! Travailler dur au milieu de la nature, ça défoule et ça fait réfléchir. Ça leur enseigne la patience, le travail d’équipe, la persévérance. Le programme comprend aussi des expéditions en nature, de la formation et l’encadrement par un psychologue. Les trois quarts des jeunes ayant travaillé pour la Vallée sont retournés aux études ou au marché du travail, après nous avoir laissé un héritage permanent. Leurs sentiers, ils sont beaux. Ils sont solides, ils sont tripants à rouler, ils sont faits avec amour! Depuis 2002, ils ont construit 70 km de sentiers pédestres en plus des sentiers de vélo. Ils méritent tout notre respect et j’aimerais vous les présenter.

Les équipes changent à chaque année, changent même en cours d’année, c’est dommage qu’on ne puisse rendre hommage à tous. Voici donc la dernière équipe en poste, ou du moins ceux qui étaient sur le terrain au Mont Laura par cette journée froide de novembre où nous leur avons rendu visite. Faudrait pas non plus oublier les braves qui ont travaillé les années précédentes et plus tôt cette année. Un gros merci!

Voici un bref portrait de chacun, accompagné de leur Totem, du moins celui qu’on leur aurait donné si ils avaient été dans les scouts.


Mickaël Doyon – Renard combatif
«Très travaillant, un de nos hommes de confiance, toujours souriant, belle maturité.»


Kassy Deroy – Porc-épique persévérante
«Très motivée, prévoit un retour aux études, adore la nature, n’a pas peur de grand chose.»


René Trottier – Taupe débrouillarde
«Notre mécano, l’as de la pelle mécanique, une ressource indispensable, il est un ancien participant.»


Etienne Beaumont – Bélier rassembleur
«Directeur adjoint, en est à sa 5ème gang de jeunes dans ces projets là, guide professionnel et intervenant jeunesse, bachelier plein air et tourisme d’aventure, la sagesse et la diplomatie dans une shape de XXXXX»


Pamela Carpentier – Perroquet énergique
«Fille énergique, déplace de l’air, aime le travail forestier, imite à merveille le cri de l’orignal en rut.»


Gézu Plamondon – Étalon tenace
«Guide accompagnateur, chef d’équipe du projet, manoeuvre terrain, le plus ancien travailleur de la Vallée, a participé à chaque kilomètre de la Vallée Bras-du-nord.»


Jessy Bourgeois – Singe attachant
«Un de nos leaders, positifs, optimiste, c’est un petit guerrier, sensible et honnête, un très bon travailleur, belle maturité.»


Sarah Thibault – Louve pensive
«Une travailleuse acharnée, très optimiste, bonne attitude, intelligente, prévoit un retour aux études, très déterminée.»


Antoine Lebeau – Loup endurant
«Coordonnateur du projet, guide pour les expéditions, bachelier en plein air et tourisme d’Aventure.»


Bobby Daigle – Raton-laveur jovial
«Gars fiable, honnête, pas de malice, adore le projet, persévérant.»


Nicolas Fillion – Ours grognon
«Bon travailleur, 2ème projet avec nous, c’est notre homme fort, des fois bougonneux, mais très attachant.»


Éric Morin
Écureuil agile – «Travailleur efficace et très physique, gars de défi, aime le projet, très social.»


Des cyclistes passeront bientôt ici en criant de joie. C’est du beau travail que vous faites, la gang, vous pouvez être fiers.