C’était la Randonnée du silence avant-hier et pour une fois, j’ai pu me libérer pour y aller. J’ai invité les enfants à me suivre. Pour Zac, la perspective de rouler une heure sans parler était, je cite, «insupportable»; il est donc resté à la maison. Léa, par contre, était curieuse de voir ce rassemblement et elle a amené son appareil photo pour nous faire un petit reportage. Tirons-lui les vers du nez.

Gilles: | Une dame t’a parlé avant le départ, qu’est-ce qu’elle t’a dit? |
Léa: | Elle m’a demandé si j’étais la plus jeune ici. J’étais gênée, j’ai répondu que je croyais que non, il y a des bébés dans des remorques. Elle m’a dit «je vais te faire une confidence: je crois que je suis la plus vieille». |
Gilles: | Et tu crois qu’elle disait vrai? |
Léa: | non, elle n’était pas si vieille. |
Gilles: | Qui était le plus vieux, tu crois? |
Léa: | Heu… toi? |
Gilles: | Grrr, non… quand même, Jean Charest, le monsieur frisé sur le stage, est plus vieux que moi (de au moins deux mois et 6 jours).![]() ![]() ![]() |
Léa: | Je crois que le plus vieux, c’était le monsieur qui nous a dit de garder la minute de silence. |
Gilles: | Louis? C’est vrai qu’il est pus jeune lui non plus. |
Léa: | Non, un curé, plus petit… |
Gilles: | Ah! Le père Boulay. Il est pas grand mais c’est un grand homme. As-tu trouvé qu’il y avait beaucoup de monde? |
Léa: | Oui, c’était full plein, des milliers, tout partout.![]() |
Gilles: | La fédé dit 1500, le Soleil dit 1000, à l’œil, je dirais que ça tournait autour de 1876 approximativement. As-tu aimé ta randonnée? |
Léa: | Oui, j’aimais ça quand ça allait vite, mais moins quand on arrêtait et il fallait avancer très lentement.![]() |
Gilles: | Par où on est passés? |
Léa: | Je sais pas, je suivais le groupe. Je sais qu’on est partis de l’Université Laval et j’ai reconnu quand on est passés devant le comptoir à crème glacée à côté du Pizzamag. |
Gilles: | T’as pas eu trop de misère à garder le silence? |
Léa: | Heu, non, on s’est quand même parlé tout bas. Toi tu parlais tout le temps. |
Gilles: | Ben, il faut bien saluer les amis, et on dirait qu’ils étaient tous là… On a rencontré Dean Bergeron, notre champion paralympique qui s’entraîne pour le triathlon de Montréal et attend sa nouvelle chaise de montagne pour pouvoir enfin goûter aux sensations du vélo de montagne.![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Léa: | Y’avait un champion du monde, avec un maillot comme maman. |
Gilles: | C’était pas un vrai de vrai, je lui ai demandé. C’est une réplique achetée en solde chez Louis. Un jour, il en aura un vrai.![]() |
Léa: | Y’avait un monsieur habillé en croque-mort sur un grand bi.![]() |
Gilles: | Y’avait toute sorte de monde, finalement. Des jeunes, des vieux, des vites, des lents, des riches, des pauvres, mais tous des cyclistes qui réclamaient la même chose. Qu’est-ce qu’ils réclamaient, t’en souviens-tu? |
Léa: | Oui, plus de prudence pour les autos pour qu’il y ait moins d’accidents. |
Gilles: | Crois-tu que ça va fonctionner? Que les automobilistes vont maintenant nous respecter plus après ce défilé? |
Léa: | Je sais pas, le monsieur de St-Hubert, en tout cas, y’était pas content. |
Gilles: | C’était Rotisserie Benny, mais raconte. |
Léa: | C’était St-Hubert… |
Gilles: | Benny. |
Léa: | St-Hubert, je te dis. Il attendait devant notre file de vélos et a demandé au monsieur qui bloquait la rue, un monsieur du club pour la sécurité, tsé… |
Gilles: | Les sentinelles… |
Léa: | Oui! les Sentinelles de la route! Le livreur était fâché, il a demandé «Des biciks, y va en avoir pour combien de temps encore?» Le sentinelle a répondu «je dirais 4-5 minutes encore». Le livreur était découragé et y’a dit un gros mot: «Ah, Tabar…» |