Triathlon des bois avec le club Nage Roule Rêve

La fin de semaine du 30 août 2014, le Lac Delage a été l’hôte d’un nouvel événement, la course XTERRA QUÉBEC, qui a allumé pas mal de cyclistes de montagne sur l’existence de ce sport. En entrevue avec nous, deux participants à l’épreuve inaugurale : Joanne Johnston, coureuse de haut niveau depuis toujours en vélo en vélo de montagne et entre autres choses entraîneure au sein du club Subway Sigma, ainsi que Christian Saint-Pierre, cycliste de montagne qui courait avec nous dans le temps, qui a switché au triathlon sur route il y a quelques années et qui vient de switcher au Triathlon des bois.


Gilles: Allons-y d’abord avec Christian. Ai-je bien résumé ta carrière?

Christian: C’est pas mal ça, je garde d’ailleurs d’excellents souvenirs de ces années de compétition en vélo de montagne ! C’est à cause d’une blessure que je m’étais remis à la natation puis… au triathlon ! Par contre le goût de la montagne était resté et j’attendais impatiemment le moment où un XTERRA serait accessible au Québec pour me racheter une nouvelle monture!

Gilles: Qu’est-ce qui caractérise le triathlon des bois ?

Christian: Le triathlon des bois est un mixte parfait entre des communautés qui autrement n’ont pas grand-chose à voir entre elles… Et je nomme les gens du triathlon, ceux de la course en sentiers (X-Trail) et ceux du vélo de montagne. En plus de se passer en pleine nature, cette nouvelle discipline brouille complètement les cartes, car il est très difficile de prédire si le pur triathlète qui nage comme un poisson saura conserver son avance sur le pur cycliste de montagne ou le pur coureur des bois ! À moins qu’on ne voit une génération se spécialisant dans les trois tout comme l’a fait l’athlète de Québec JP Thibodeau!

Gilles: Parlons-en de l’élite des coureurs. Des coureurs québécois initiés par le XTERRA QUÉBEC ont participé cette année au prestigieux championnat du monde XTERRA à Hawaii?

Christian: En effet, le XTERRA Québec a offert 15 places pour les championnats du monde cette année. Chaque première place de chaque division se méritait un certificat permettant de s’inscrire au championnat (j’ai terminé 3e %#*! Mais ce n’est que partie remise ;-)). Quelques bons athlètes en groupe d’âge ont donc pris part aux championnats, mais un athlète de Québec, Jean-Philippe Thibodeau s’est taillé une place chez les pros suite à sa participation à Québec. JP a terminé 27e overall à Maui cette année, ce qui n’est pas rien!

Gilles: Soulignons aussi la superbe performance de Stéfan Desfossés : 12e chez les M45-49 ans en 3:24:48. Le XTERRA QUÉBEC sera de retour en 2015, c’est une belle occasion de s’initier, y a-t-il d’autres épreuves du genre prévues pas trop loin?

Christian: Le XTERRA Québec est le seul événement de la série XTERRA au Québec qui permet de se qualifier pour les championnats du monde à Hawaii (un peu le pendant du championnat du monde Ironman). Par contre il y a plusieurs autres événements au Québec, comme par exemple la série Ultranza dont quelques courses ont eu lieu dans les Laurentides cette année. Pour en rajouter, Triathlon Québec a décidé de partir une série «Coupe des bois» qui consistera en une série provinciale axée sur le triathlon des bois, à la façon coupe du Québec.

Gilles: Il existe des ressources pour quelqu’un qui voudrait s’essayer à ce sport?

Christian: Actuellement, les ressources sont assez limitées au Québec, c’est pourquoi le nouveau club de triathlon Nage Roule Rêve lance un volet «Triathlon des bois»! Nous avons des experts en triathlon qui peuvent enseigner tous les rudiments, mais aussi des experts en vélo de montagne qui viennent compléter le tableau!

Gilles: Le club semble avoir une philosophie pas full compétition? Il s’adresse à qui?

Christian: Le club s’adresse avant tout aux débutants et aux familles, mais aussi aux personnes plus expérimentées qui veulent faire du triathlon un mode de vie, et qui ont soit des horaires compliqués, soit ont voulu laisser la fibre «compétitive» de côté. Ça ne veut pas dire que personne n’est compétitif, mais on est une famille qui est là avant tout pour s’amuser, partager nos passions en groupe, réaliser nos objectifs, etc.

Gilles: Y’a des cyclistes de montagne de la région sur le club?

Christian: Oui ! Nous sommes heureux de compter parmi les entraineurs du club des passionnés et férus du vélo de montagne, j’ai nommé Joanne Johnston que tu as présentée tout à l’heure ainsi que Martin Roy et Dominic Jean, deux athlètes du volet compétitif de Sport Olympe qui performent sur le circuit régional, et moi-même qui essaye de les suivre… (c’est pour ça qu’on m’a donné le rôle d’entraineur-chef ahah ;-))

Gilles: Parle-moi un peu de Geneviève, présidente, fondatrice, conjointe, je suis impressionné par son enthousiasme communicatif?

Christian: On pourrait en parler pendant des heures autour d’une bière… C’est une histoire assez exceptionnelle car tout ça est arrivé par une série d’événements heureux. Il y a quelques années que Geneviève voulait fonder un club de triathlon pour les jeunes, mais il n’y avait pas de catalyseur. Avec sa participation cette année au Ironman 70.3 d’Augusta en Géorgie (É-U), elle a partie un blogue (Nage-Roule-Rêve), qui est vite devenu une communauté, qui est devenu un club de triathlon et le tout s’est enchainé de cette façon-là.


Gilles: À ton tour Joanne de nous livrer ton vibrant témoignage. Tôt cet été, tu m’as confié être un peu inquiète face au défi du XTERRA courte distance, vu que ton appréhension à nager avec les poissons? Conte-nous donc ta vie dans le détail deux trois fois, particulièrement ta préparation à l’événement.

Joanne: Effectivement, nager avec des poissons me semblait inimaginable, même impossible. En décembre 2014, j’étais incapable de nager ½ longueur de piscine! Heureusement, avec l’aide de Christian, j’ai rapidement progressé. Mon baptême de nage en lac fut une autre étape cruciale pour vaincre ma peur de me faire attaquer par les poissons et entortiller dans les algues mais Geneviève Savard a été patiente avec moi et c’est certain qu’un wetsuit aide énormément à se sentir à l’aise dans l’eau. Heureusement pour la portion vélo de montagne il ne restait qu’à rouler le parcours (plusieurs fois), la partie la plus trippante du Xterra 😉 Je me souviens de la 1ère fois que j’ai fait le parcours de la portion course…ouf 3 grosses montées casse pattes.

Gilles: Et la course, comment ça s’est passé?

Joanne: Xterra…ce qui m’apparaissait impossible est devenu une des plus belles expériences sportives! Ma stratégie était de ne pas me noyer: check! Ride smart: check! Course à pied: Run Forest Run!: check! Que du plaisir du début jusqu’à la fin et j’ai terminé avec un gros sourire!!! Résultat: je suis accro au Triathlon des Bois.

Gilles: Es-tu accro au point de tout faire les épreuves qu’il y aura au Québec l’an prochain? Et même sortir du Québec?

Joanne: J’ai encore des croûtes à manger mais c’est tentant de placer 1 ou 2 épreuves supplémentaires; qui sait peut-être un jour le XTERRA East Championship à Richmond en Virginie.

Gilles: Au delà de cet exploit d’avoir vaincu tes peurs et réalisé ton objectif de la saison, qu’est-ce qui t’accroche dans le triathlon des bois au point de vouloir répéter ainsi l’expérience?

Joanne: Ce qui m’accroche le plus c’est le fait d’ajouter 2 nouvelles disciplines soit la natation et la course en sentier au vélo de montagne. Un réel défi!

Gilles: Qu’en est-il des courses de vélo de montagne, vas-tu en faire à nouveau? Tu sais, nous avons maintenant des parcours full hot, avec plein d’obstacles excitants.

Joanne: Ish…je pense que je ne suis pas de calibre pour faire ces nouveaux parcours full hot. Je fais du vélo de montagne pour m’amuser, pas pour me péter la gueule 😉


Merci Christian et Joanne et bonne saison 2015