La station Stoneham accueillait dimanche une tranche du circuit régional, mais on y reverra des vélos de montagne très bientôt. Déjà, le 8 juin, Stoneham sera le point d’arrivée du Raid Abemasic, qui part de La Tuque et où les équipes parcourront plus de 180 kilomètres en forêt, sur trois jours. Elles seront confrontées à des épreuves de vélo de montagne, de trekking, de canoë, de bike & run (deux vélos pour trois coureurs) ainsi qu¹une descente en rappel de 55 mètres.Les 5 et 6 juillet, ce sera au tour de la série Raid The North de s’arrêter à Jambon de Pierre. Martin Beaulieu, cycliste de montagne du club Durand Sport, est un adepte de ce genre d’épreuve et il nous décrit le format de course: « Une course d’aventure, comme tu te l’imagines, est une épreuve d’endurance qui peut s’échelonner de quelques heures à quelques jours. Ces courses sont composées de plusieurs épreuves mais généralement nous y retrouvons du vélo de montagne, de la course à pied, du canot et quelques sections de corde (rappel, tyrolienne, etc.). Le tout accompagné d’orientation à la boussole tout au long du parcours. À titre d’exemple, le Raid Ukatak est une course d’aventure de plusieurs jours. La série Raid The North est une série canadienne très populaire au canada anglais depuis quelques années. Il s’agit de courses d’un durée de 36 heures entre le vendredi soir minuit et le dimanche midi. Pour initier les gens à ce genre de course, Raid The North a développé une série qu’il appelle Salomon Adventure Challenge. Ce sont des courses d’une dizaine d’heures, échelonnées entre 8h00 le matin et 18h00 le soir. Cette série fut un très grand succès ces dernières années et prépare très bien les gens à une future participation aux Raid The North, qui eux préparent très bien à un Raid The North extrême (plusieurs jours) ou à un raid du genre Ukatak. D’ailleurs, il suffit de regarder le profil des équipes qui ont participé au Raid Ukatak 2003, pour s’apercevoir que la majorité ont passé par les Raid The North avant de s’aventurer dans Ukatak. »
C’est une bonne idée cette progression dans la difficulté des épreuves. Ça évite (enfin presque) que des « touristes » ne s’inscrivent à Ukatak. Martin a vécu deux de ces courses d’aventure de la série Salomon Adventure Challenge, une à Tremblant et une en Ontario, avec ses coéquipiers Patrick et Julie. Ils ont vraiment « trippé »: « C’est physique, c’est mental et ça prend une cohésion d’équipe incroyable. Contrairement à un raid de vélo de montagne, le mal change tout le temps de place. Je m’explique : quand ça fait 3 heures que tu pédales sur ton vélo, t’es bien content de voir ton canot. Quand ça fait trois heures que tu rames dans ton canot, t’es bien content de voir tes espadrilles, et ainsi de suite. »
Si on demande à Martin quel est le plus grand défi dans une épreuve de ce genre, il n’hésite pas: « C’est l’équipe. À moins d’avoir une équipe parfaitement équilibré, il y a toujours un membre qui traîne de la patte dans une section. Exemple, ma force c’est le vélo de montagne, j’aimerais bien pousser un peu et dire à mes coéquipiers de pédaler plus, mais je dois respecter leurs limites et m’adapter. Dans la section course à pied, ça sera peut-être à moi de traîner de la patte. Voici un autre mise en situation ou la cohésion de l’équipe est très importante : ton équipe et toi, êtes dans la séries Raid The North 36 heures. Vous êtes partis le vendredi soir minuit. Vous avez parcouru toute la nuit de vendredi à samedi, toute la journée de samedi, et vous vous retrouvez dans la nuit de samedi à dimanche en plein milieu du bois entre Stoneham et le Lac Beauport, perdu à 2h00 du matin (après 26 heures de course), il pleut à boire debout, vous êtes fatigués, ça fait 1h00 que vous tournez en rond. Pas besoin de te faire un dessin pour te dire, que même les meilleurs amitiés du monde seraient misent à dure épreuve! »
Non, effectivement, pas besoin de me faire un dessin non plus pour me faire comprendre que le dégré de masochisme nécessaire est plus élevé pour ce genre d’épreuve que pour un Raid. Les cyclistes de montagne ont-ils suffisamment de guts pour se lancer dans une telle aventure? Le défi est lancé, d’autant plus qu’il n’y a pas de course au programme cette fin de semaine-là. Souhaitons que cet événement soit un succès.
Quant à Martin, on ne peut même pas lui souhaiter bonne chance, ses deux équipiers ont décidé de se marier cette fin de semaine-là et il sera garçon d’honneur, donc pas de Raid! Fait cocasse, la réception a failli avoir lieu à Stoneham! Au cours de ce week-end, ils auront sûrement une petite pensée pour Stoneham.