Lors de la conférence TransRockies de mercredi dernier, Michel LeBlanc était responsable du matériel pédagogique et il a préparé un document qui fut remis aux participants. C’est une liste de conseils à suivre pour bien préparer une telle course. Certaines choses sont applicables pour d’autres courses ou d’autres raids et nos raideurs québécois pourraient y trouver des conseils pertinents. Les Chroniques de Gilles ont donc acquis à grands frais les droits de diffusion de ce document et vous proposent cette version électronique.
TransRockies 2003
Café de la Vie Sportive / Novembre 2003
Présenté par Michel LeBlanc et Gilles Morneau
TransRockies 2004
8 au 14 août 2004
www.transrockies.de
· 7 jours
· 600 km.
· 12000 mètres de dénivelé
· Fernie à Canmore
· Équipes de 2
· 80 équipes partantes en 2003, 68 équipes finissantes
· Voir prix plus bas
TransRockies Economy
– Entrance to the 7 day race
– Flash 5 energy bars and energy drinks at all control points
– Road book
– Complete set of route maps
– TransRockies t-shirt
– TransRockies finisher t-shirt (finishers only)
– Handlebar start numbers
– Result list for each team
– Adidas sport bag
Economy Pricing (per person)
Participants Friends (December 1) $1000
Early Bird (January 1) $1200
Regular Price $1350
TransRockies Classic
– Entrance to the 7 day race
– Evening meal breakfast at each stage
– Accommodations/tent assembly and tear down
– Flash 5 energy bars energy drinks at all control points
– Road book
– Complete set of route maps
– TransRockies t-shirt
– TransRockies finisher t-shirt (finishers only)
– Handlebar start numbers
– Result list for each team
– Transport of travel bags and bike box from start to finish
– Bike service (cost of parts not included)
– Transfer of luggage to each stage
– Sport bag (82cm x 28cm x 36cm)
Classic Pricing(per person)
Participants Friends (December 1) $1250
Early Bird (January 1) $1400
Regular Price ` $1600
TransRockies Deluxe (to be introduced in January 2004)
TransAlp 2004
8 au 14 août 2004
www.transalp.upsolutmv.com/en/
· 8 jours
· 650 km.
· 21500 mètres de dénivelé
· Allemagne, Autriche et Italie
· Équipes de 2
· 400 équipes inscrites en 2003, soit 800 coureurs, 764 finissants
· Inscription pour 2004 : 1 décembre 2003, 500 équipes, 30 pays
· 5000 demandes d’inscription d’équipes
· Inscription réglée en 2 jours
· 1100€ par équipe (1705$CAD)
La Ruta De Los Conquistadores
Costa-Rica
14,15 et 16 nov 2003
www.adventurerace.com/ruta1.html
· 3 jours
· 410 km.
· «coast to coast»
· 9 à 12 microclimats différents
· course individuelle
· jr 1 : 0 à 1200m.
· jr 2 : 1200 à 3000m.
· jr 3 : 2700 à 0m.
· 650$US /occupation double (environ 910$CAD)
Cape Epic
Afrique du sud
28 février au 6 mars 2004
www.cape-epic.com
· 8 jours
· 80 à 120 km. par jour
· Knysna à Cape Town
· Équipes de 2
· 1340€ par équipe (environ 2077$CAD)
Conseils en vue du Raid TransRockies
Avant le raid
· Négocier ses «air lousses» avec son conjoint ou sa conjointe.
· Se trouver un partenaire avec qui vous vous entendez bien et dont le niveau de forme ressemble au vôtre.
· Inscrivez-vous le plus tôt possible pour bénéficier des rabais d’inscription.
· Se trouver un marchand de vélo qui vous donnera un coup de main pour votre vélo et vos pièces.
· S’informer du maximum des caractéristiques de ce raid (ancien participant, site internet de l’épreuve). Autrement dit : «Savoir dans quoi l’on s’embarque !».
· Faire le maximum de choses au moins une semaine avant votre départ afin de ne pas trop vous fatiguer physiquement et mentalement dams la dernière semaine.
· Prévoir quelques rencontres de préparation logistique avec votre équipier.
· Prévoir l’achat de vêtements ou d’accessoires nécessaires pour différentes conditions climatiques (vent, pluie, neige, chaleur intense).
· Faire vos réservations d’avance pour vos hôtels, auberges ou «bed and breakfast» ainsi que pour votre navette de l’aéroport de Calgary à Fernie.
· S’entraîner de façon spécifique : longue montée sur le vélo et en dehors du vélo et s’entraîner sous la chaleur.
· Avoir un vélo en excellent état.
· Faire poser une transmission neuve (plateaux, chaîne et cassette) au plus tard 2 semaines avant l’épreuve.
· Le vélo double suspension semble être un avantage pour ce genre d’épreuve; à tout de moins les «Tubeless» sont fortement recommandés pour accroître le confort avec moins d’air dans les pneus.
· Faire monter votre roue arrière avec des rayons un peu plus gros.
· Prévoir de l’argent liquide pour toute réparation durant le Raid.
· Bien protéger le vélo en vue du transport dans l’avion.
· Bien s’hydrater dès votre arrivée à Fernie afin de diminuer l’effet de déshydratation causé par l’altitude.
· De plus, manger un peu plus salé.
· Arriver à Fernie deux jours avant le départ. Ceci vous permettra d’essayer votre vélo et de faire un peu de reconnaissance du parcours.
· Prévoir que le volume total de vos bagages, qui seront transportés à chaque jour par l’organisateur, doit être contenu dans un seul sac de dimension maximale de 82cm x 28cm x 36cm. Votre coussin isolant peut être transporté à l’extérieur du sac.
· Avoir en sa possession lors de votre enregistrement sur place à Fernie une photo noir et blanc de type passeport.
· Prévoir les liquides énergétiques et/ou les aliments pour chaque étape.
· Prévoir des liquides de récupération ainsi que la nourriture pour après chaque étape.
· Apporter tout le matériel exigé dans la liste de matériel obligatoire de l’organisateur. Vous gérerez son utilisation sur place.
Pendant le raid
· Développer une routine quotidienne.
· Coucher sous la tente durant le raid le plus souvent possible, à moins que l’hôtel soit très près du site départ/arrivée.
· Préparer votre vélo et tout votre matériel pour la prochaine étape avant d’aller vous coucher.
· Entre autres, faire le choix de vos pneus en fonction du parcours du lendemain et de la température et préparer votre «Camelbak» et bidons. Pour le choix des pneus, repérer rapidement une personne/ressource qui a participé à une édition précédente afin de vous conseiller.
· Disposer votre matériel dans un sac prévu à cet effet que vous utiliserez à chaque jour.
· Aller au lit tôt.
· Aller chercher votre vélo avant d’aller déjeuner afin de vérifier s’il n’y a pas de crevaison.
· Déjeuner à la première heure d’ouverture de la cafétéria, vous aurez de la marge de manoeuvre pour les imprévus (ex. toilette) avant le départ.
· Faire un très court échauffement (5-10 minutes) avant le départ. Ceci vous permettra d’essayer votre vélo.
· Mettre de l’huile sur sa chaîne.
· Convenir d’une heure précise de rencontre à l’entrée de l’aire des coureurs pour votre enregistrement.
· Attention de ne pas trop se vêtir au départ. Vous devriez avoir froid «quelque peu».
· Utiliser le cardiofréquenciomètre (avec altimètre) pour mieux gérer votre course.
· Adopter un rythme semblable à celui d’un très long entraînement.
· Porter un «CamelBak» de 3 litres.
· S’hydrater (100-200 ml/15 min) et manger (30-60 gr/kg/hr) en quantité suffisante durant toute l’étape.
· Rouler en de ça de votre vitesse maximale lors des descentes (ex. 8 sur 10).
· Rester «doux et poli» avec vos changements de vitesse.
· Ne pas s’obstiner pas trop à vouloir monter à tout prix sur votre vélo une montée abrupte : débarquer et pousser le vélo.
· Mettre des chambres à air plus robustes dans vos jantes ordinaires (ex. Hutchinson).
· Regarder autour de vous les paysages magnifiques et ne pas hésiter à prendre quelques photos.
· Rouler près de votre partenaire le plus souvent possible.
· Éviter de vous retourner dans une descente pour vérifier si votre partenaire est toujours là. C’est la principale cause d’accidents au TR. Garder le contact verbal lorsque possible.
· Utiliser les adversaires à votre avantage à chaque fois que vous pouvez le faire.
· Faire vos réparations mécaniques à deux durant l’étape.
· Rouler à l’ombre lorsque vous le pouvez.
· Dès que l’étape est terminée, commencez à refaire le plein en glucides. Idéalement 1,5 gr/kg dans les 30 premières minutes, à toute les 2 heures et ce jusqu’à 4 heures après l’épreuve.
· S’asurer que votre boisson de récupération contienne des protéines (ratio glucide/protéine en gramme de 3 : 1, ex. lait au chocolat).
· Trois «must» après l’étape : la douche, la sieste et la séance d’étirement.
· Toujours se méfier de la giardia. Les bouses de vaches séchées sont partout : dans les sentiers, dans la boue et les cours d’eau, sur les sites de camping. Se laver les mains souvent et faire attention où on dépose objets ou vêtements.
· Faire l’entretien sur son vélo en vue de l’étape du lendemain.
· Laver son linge tôt dans la journée afin qu’il sèche pour le lendemain.
· Manger suffisamment durant le souper.
· Socialiser avec votre entourage.
Après le raid
· Festoyer et relaxer.
· Téléphoner sa douce moitié.
· Se poser la question si l’on recommence l’an prochain.
Matériel à traîner avec soi à chaque étape (par personne)
· Huile
· Bonbonne Co2 (2)
· Adaptateur
· Chambre à air (2)
· Cuillère (2)
· Patte de dérailleur arrière
· Caméra jetable
· Coupe vent
Matériel à traîner avec soi à chaque étape (par équipe)
· Dérive chaîne
· Pompe
· Dérailleur arrière
· Multitool
· Petite section de pneu et duct tape pour réparer fissures importantes.
Matériel général
· Glacière pliable
· Débarbouillette
· Serviette
· Sandales
· Caméra jetable
· Réchaud
· Combustible
· Ustensile
· Bol
· Nourriture déshydratée
· Gel
· Produit énergétique et de récupération
· Lampe frontale
· Lanterne
· Sac de couchage 3 saisons
· Matelas de sol autogonflant
· Bouchons
· Crème pour l’arrière-train
· Crème solaire
· Pristine (traitement d’eau)
· Cuissard de grande qualité (4)
· Imperméable
· Couvre-chaussures
Matériel vélo
· Porte-bidons neufs (2)
· Gros bidons (4)
· Garde-boue avant et arrière
· Extension de guidon
· Couvre-selle
· Jeu de pneus de rechange (un semi cramponné et un cramponné)
· Chaîne
· Pièces que vous jugez pertinentes et que vous pourrez traîner dans votre sac de transport
Budget (par personne)
· Inscription 1600$
· Vélo avant 200$
· Vélo pendant 100$
· Vélo après 200$
· Avion 750$
· Navette (aller retour) 100$
· Hôtel (1 soir avant) 50$
· Repas (jours avant) 40$
· Produits énergétiques et de récupération 80$
· Nourriture déshydratée 50$
· Caméra et développement 30$
· Achat spéciaux (équipement ou linge) 200$
· Trousse premiers soins 10$
· Imprévus/consommations au party d’adieu 100$
Total : 3510$
Le «Short-Roping»
La première fois que j’ai entendu parler de l’expression «short roping» c’est dans le récit de John Krakauer «Into thin air» relatant la tragédie survenue en 1988 (?) sur l’Everest ou 8 personnes (?) y ont perdu la vie. Il est de pratique commune en haute montagne de littéralement tirer quelqu’un de moins fort physiquement vers le sommet. La technique est simple. La personne la plus forte devant tire à l’aide d’une corde de 2 à 3 mètres la personne plus faible derrière. Faut dire que lorsque vous payez 70,000$US pour voir votre nom inscrit sur la liste de ceux qui ont réussi, tous les moyens sont bons.
La technique s’est transposée dans les raids d’aventures, dont le plus populaire de tous : l’Éco Challenge. Chaque équipe de 4 personnes font des segments à vélo pouvant durer plusieurs heures. Inévitablement, il y a un plus faible dans le groupe. Afin de progresser le plus rapidement en équipe, on a intérêt à lui donner un coup de main. On sort la corde ! Certaines équipes vont même jusqu’à tous s’attacher un à l’autre. Vu de l’extérieur, certains diront que les athlètes manquent de détermination ou de cœur au ventre. Cependant le «short roping» est la façon de faire si l’on veut à l’arrivée le plus rapidement possible.
L’équipe gagnante en duo H-F sont les maîtres de cette technique. Avec à peine 30 minutes de course de fait le premier jour, ils ont sorti la corde. Avouez que ça surprend. Les équipes qui ont terminé tout juste devant et derrière nous au CG ont aussi utilisé la corde et ce à tous les jours. Durant le Transrockies, Gilles et moi avons clairement exprimé notre opinion au fait que jamais on ne se «short roperais» un et l’autre. C’est vraiment trop gai de se tirer ainsi. De toute façon, nous n’avions même pas de corde.
Ne s’improvise pas qui veut un bon «short ropeux». Ça prend de la pratique pour s’attacher et se détacher. Il faut de plus garder une certaine tension dans la corde pour éviter de donner des coups ou que la corde ne s’enmêle dans le vélo. Il faut être vigilant afin de ne pas mettre les autres équipes dans le trouble avec la corde quand le sentier devient plus étroit et que l’on se fait dépasser. Mais le plus difficile à gérer, c’est celui ou celle qui fait la locomotive à l’avant. Le danger réside dans le fait qu’en déployant une plus grande puissance, le risque de flancher est très présent. Il faut bien doser son effort pour arriver à bon port sans y laisser sa peau, car la prochaine fois, c’est vous qui aurez besoin d’être «short ropé». À qui le tour ?
La technique «pousse vélo/freine, marche, pousse vélo/freine»
J’avoue que l’appellation sonne bizarre, mais il n’y a pas de nom officiel ou plus court pour décrire cette technique utilisée dans le Transrockies. Greg Rains de l’équipe Gears racing (3ème au CG) nous avait prévenu qu’il y avait plusieurs longues sections très abruptes pour lesquelles il nous était impossible de pédaler. Vous savez quoi? c’est vrai !
Lors de la 2ème journée, il y avait beaucoup de section de «power line». D’un sommet à l’autre, on pouvait y voir toute la section de descente assez abrupte ainsi que le mur qui nous attendait de l’autre côté. C’est évident qu’on ne peut le pédaler, on marche à côté du vélo. Courir est une option à laquelle on ne pense même pas. Après quelques minutes d’effort à pousser notre monture dans une pente de plus en plus abrupte, sur un sol friable, sous un soleil de plomb avec les fréquences cardiaques en plein orbite et un dos et des mollets très tendus, il nous est difficile d’avancer rapidement. On a l’impression qu’on fait du sur place. Chaque pouce est gagné avec beaucoup d’effort.
J’ai l’impression de vivre la même sensation d’effort qui nous est rapporté par les alpinistes lors de déplacements effectués à très haute altitude (7000 mètres et plus). Un pas, une pause pour reprendre son souffle, un pas, une pause…. et ce avec 8 biscuits sodas dans la bouche !
C’est à ce moment que la fameuse technique intervient. Elle est très simple. On pousse le vélo devant soi, on applique les 2 freins, on fait un pas pour arriver à égalité du vélo, on pousse le vélo devant soi à nouveau, on applique les 2 freins, on fait un pas et ainsi de suite. Dans certaines sections, j’ai dû le faire 12-15 fois sans arrêt. À cette vitesse, la montée semble interminable. On voit des cyclistes devant soi avec 10 mètres d’avance et on a l’impression qu’il sont à 1 kilomètre.
Qui aurait dit un jour qu’on pourrait se servir des freins dans une montée !
Le travail d’équipe : don’t leave home without it !
Le règlement l’exige : se déplacer à deux en tout temps sur toute la durée de l’épreuve…. pénalité à l’équipe dont les co-équipiers seront séparés de plus d’une minute. L’objectif est légitime : la sécurité.
Le gros bon sens l’exige : penser et fonctionner à deux en tout temps, sur le vélo et hors du vélo. L’objectif est légitime : avoir du plaisir et franchir la ligne d’arrivée le plus rapidement possible sans avoir dépensé trop de munitions durant l’étape.
Le travail d’équipe a été un des éléments de réussite pour Gilles et moi. Toutes nos actions durant les étapes à vélo et le temps passé en dehors du vélo ont été faites en pensant «1 équipe de 2» et non «2 équipes de 1». Il ne faut pas perdre de vue que l’on doit passer la ligne d’arrivée ensemble pour faire arrêter le chrono.
Nul besoin de montrer sa supériorité envers l’autre. Ceci était clair avant le départ pour Gilles et moi. En cas de difficulté, on ajuste notre rythme en fonction de cette personne et on la supporte positivement. Rien de négatif. Si quelqu’un faut une erreur de navigation, pas d’engueulade, on essaie de retrouver le bon chemin. On ne revient pas sur le problème, on trouve des solutions. Au campement, si quelqu’un va remplir ses bidons, il emporte ceux de son partenaire. Si j’emporte mes bagages et que je peux en prendre plus, je prends ceux de mon partenaire. Si un des deux gèle la nuit, l’autre le réchauffe…. non mais quand même. Il faut penser à 2 tout l’temps. À la longue, c’est payant !
Sur le vélo, il nous était plus facile de voir pour qui le travail d’équipe semblait moins évident. Combien de fois a t’on vu des co-équipiers rouler à plus de 100, 200 voir même 500 mètres d’écart ou de rouler côte à côte et ce sur plusieurs kilomètres. Au diable l’économie d’énergie en s’abritant derrière son partenaire. Une autre situation : un des 2 co-équipiers roulant 20-30 mètres devant sans se retourner derrière pour s’apercevoir que son co-équipier fait le travail seul devant un groupe de cycliste derrière profitant de la situation. Je disais à la blague à Gilles que s’il nous avait mis dans ce genre de situation, il aurait mangé une bonne claque derrière la tête. Ça n’a pourtant jamais été le cas, heureusement.
La récupération
Le plan de récupération que Gilles et moi avons mis en place lors du TR a probablement fait la différence à long terme. Vous devez être rigoureux et discipliné à cet égard car vous ne savez jamais quand la machine vous laissera tomber.
Primo : refaire le plein en glycogène. La fenêtre de temps optimale afin d’assurer à notre corps de refaire ses réserves en glycogène est dans les 30 premières minutes après l’épreuve. Ceci ne veut pas dire qu’il faut ingérer toute la quantité de glycogène nécessaire pour le lendemain dans l’espace de 30 minutes, mais plutôt de commencer à le faire. Il est préférable de prendre ses glucides sous forme liquide. Plusieurs boissons dites de «récupération» sur le marché existent. La différence avec les boissons «énergisantes» utilisées en course, c’est qu’elles contiennent des protéines afin d’assurer la réparation des fibres musculaires endommagées lors de l’épreuve. Le ratio d’apport calorique glucide/protéine devrait être de 3 glucides pour 1 protéine (ex. 25 gr. provenant des glucides et environ 6-8 grammes provenant des protéines. À cet égard, le lait au chocolat est un choix économique respectant ce ratio.
La quantité totale de glucides à ingérer est de 1,5 gr. par kilogramme de poids dans les 30 premières minutes, à toutes les 2 heures et ce jusqu’à 4 heures après l’épreuve. Par exemple, une personne de 70 kilogrammes aura besoin d’ingérer un maximum de 105 grammes de glucide de 0-30 minutes après l’épreuve, un autre 105 grammes deux heures après l’épreuve et finalement un autre 105 grammes 4 heures après l’épreuve.
Dès notre arrivée, les boissons de récupération nous étaient disponibles en plus d’un bon sandwich à l’occasion. Après une bonne douche, nous mangions chacun un repas lyophilisé que nous préparions nous même avec un réchaud de camping que nous avions emporté. Après une petite sieste et une séance d’étirement passif nous mangions la nourriture fournie par l’organisateur sous le chapiteau avec les autres participants.
Secondo : l’hydratation. Il faut essayer de reprendre la quantité d’eau perdue dans la journée. Normalement, 1 litre d’eau est requis pour chaque kilogramme de poids perdu. Nous n’avions pas de balance sur place, mais nous nous assurions de boire suffisamment. Une urine claire et une fréquence élevée de déplacement vers le petit cubicule vert étaient des bons indices d’une bonne hydratation.
Tersio : la douche. Elle n’a probablement pas un grand effet physique de récupération mais comment agréable psychologiquement. Pas besoin de vous faire un dessin pour vous expliquer comment l’on se sent après une douche. Celles-ci était très «basic», soit les deux pieds dans un petit baril de plastique sous une poche d’eau à peine réchauffée par le soleil suspendue à un 2 par 4 entouré d’une bâche. Frais et inconfortable sur le coup mais combien agréable par la suite. On se sent comme un neuf.
Quatro : la petite sieste ou «power nap».Un incontournable, voire obligatoire ! Pas trop longue cependant, car elle risque d’affecter votre sommeil durant la nuit. 20 à 30 minutes suffiront.
Cinquemo : la séance d’étirement. 10-15 minutes d’étirements passifs suffisaient. Gilles et moi profitions de ce moment pour revenir sur la journée et préparer celle du lendemain ou pour tout simplement déconner.
Sixmo : la séance de massage. Elle est très à propos mais elle cause problème, elle est honnéreuse. 20$ pour 10 minutes. J’ai passé mon tour et j’en ai souffert quelque peu, surtout du haut du corps. Gilles y est par contre allé quelques fois. Il l’appréciait. Nous nous sommes à quelques occasions massé mutuellement, mais à ce titre j’aime mieux les mains de ma blonde.
Setzio : le sommeil. Nous nous couchions systématiquement après que toutes nos choses étaient prêtes pour lendemain, soit vers 22h00. Pas trop de social avec les autres participants et pas trop de parlotte avant de s’endormir On s’endormait en moins de 5 minutes pour se rendre jusqu’à 5h45 lendemain matin. Obligatoire : un bon sac de couchage 3 saisons et un matelas de sol autogonflant.
Huitio: éviter le plus souvent de rester debout. En restant assis ou couché, vous économisez vos énergies pour le lendemain et vous donnez un repos à vos jambes.
Neuffifiolito : la routine. C’est bien beau tous ces trucs mais encore faut-il les appliquer. En étant à deux, nous nous rappelions constamment des les faire. Et vous savez quoi, ça marche !
Choisir son coéquipier
Sans aucun doute, l’élément le plus important. Si après une telle épreuve vous voulez encore le faire avec votre partenaire, c’est que le «match» était bon. Pensez-y 2 secondes, vous aller investir temps et argents pour votre préparation pendant des mois pour aller constater après 2 ou 3 jours que si c’était à refaire ce ne serait pas avec lui ou elle. Pour notre couple, ça été loin d’être le cas. Au contraire, je crois sincèrement que ça l’a renforcé nos liens d’amitiés.
Je vous dirais que pour avoir du plaisir avant toute chose durant toute l’épreuve et par surcroît espérer performer, il faut trouver un partenaire dont le niveau de forme et de performance en course est sensiblement le même que soi. Si ce n’est pas le cas, le plaisir au fil des kilomètres disparaîtra graduellement allant même jusqu’à délaisser ou carrément changer d’équipier durant la journée et ou l’épreuve. Croyez moi, c’est arrivé.
Une fois l’équipier de rêve choisi, il faut assez rapidement identifier l’objectif de chacun. Tous les objectifs sont louables : gagner, espérer terminer, voir du pays, connaître d’autres passionnés comme vous, être en vacances, tester ses limites, etc. Vous devez l’exprimer clairement pour éviter de créer de fausses attentes envers son partenaire. «Cordonnier mal chaussé» vous direz mais nous n’avons jamais échangé à ce sujet. Je crois que tous deux intrinsèquement, on voulait performer et aller au bout de nos capacités.
Vient ensuite la préparation. À mon avis 80% du succès d’une telle aventure réside dans la préparation (logistique, physique, technique, psychologique et matérielle). C’est probablement une impression de «déjà vu» ou «déjà entendu» pour vous, mais c’est ce qui fait la différence.
À cet égard, Gilles et moi avons départagé les tâches logistiques et de matériel afin d’être équitable un envers l’autre et d’avoir le sentiment de faire partie d’une équipe, une équipe gagnante. Avec notre expérience respective, nous savions comment nous préparer au niveau physique, psychologique et technique.
Un autre aspect important que nous avons fait avant le TR, est d’avoir identifié et échangé sur nos forces et nos faiblesses en regard d’une performance d’équipe anticipée. En mots clairs, on s’est dit où on penserait avoir besoin de l’autre. En faisant de la sorte, soit en mariant nos forces, nous savions comment nous comporter pour former une équipe gagnante. Le but ce n’est pas de montrer sa supériorité envers l’autre mais bien de l’aider pour aider l’équipe.
Un exemple de ceci est le fait que j’ai un peu de difficulté psychologiquement et physiquement à donner la «pace» sur un chemin forestier large. J’aime définitivement plus les «single track». Dans ces sections, plus souvent qu’autrement Gilles était devant moi pour donner ce «pace». Un autre exemple, est le fait que Gilles est un peu plus lent que moi dans les descentes techniques. À l’occasion, j’allais devant pour lui montrer la ligne sans trop ouvrir la machine. À d’autres occasions, j’allais derrière sans lui mettre de pression pour lui laisser imposer lui même la vitesse pour qu’il puisse être à l’aise et ne pas penser qu’on perd du temps à cause de lui. En regardant fonctionner d’autres équipes surtout à vélo, je ne suis pas certain qu’il travaillaient vraiment en équipe.
Avez-vous l’équipier de rêve ? Le mien n’est pas à vendre….. !
Bon Raid TransRockies !
Gilles et Michel