Le raid Bras du Nord a connu un succès appréciable à sa première année l’an dernier. Loin de s’asseoir sur leurs lauriers, les organisateurs ont pris le pouls des coureurs et apporté quelques correctifs à leur formule. Ils nous reviennent avec un événement encore plus gros.
Voici tous les détails que vous devez savoir, recueillis lors d’une entrevue avec Dominic Prescott, Président de la Chambre de Commerce de Saint-Raymond, fortement impliqué dans l’organisation avec les gens du Club Vélo Extrême.
Gilles: Monsieur Prescott, vous avez dû remarquer que suite à la première édition du Raid Bras du Nord qui a été marquée par des pluies abondantes, votre Raid avait été rebaptisé Raid Brun du Nord. Pensez-vous officialiser cette nouvelle dénomination et si oui, on pourra s’entendre sur mes redevances pour droits d’auteur?
Dominic: Ha! Ha! Ha! En passant, laisse faire le Monsieur, je cours encore chez les seniors 19-29. Pour répondre à ta question, disons que « Raid Brun du nord » n’est pas officialisé, mais ça fait tout de même partie des conversations et commentaires que nous entendons ici et là dans le milieu du vélo de montagne. Pour plusieurs, l’événement fût une véritable montagne de bouette, alors que pour d’autres, ça a, sans contredit, été l’occasion de se surpasser étant donné les conditions rendues difficiles dues à la pluie. Je lève d’ailleurs mon chapeau à tous ceux et celles qui ont terminé le Gros Bras, vous êtes des machines. S’il pleut autant et si c’est aussi bouetteux cette année, on va peut-être l’officialiser Raid Brun du Nord, pour l’instant ça reste Raid Bras du nord, faque t’auras pas une cent de droits d’auteurs, c’tu clair?
Gilles: C’est noté, merci de votre générosité. Allez-vous l’appeler Marathon Bras du Nord, en ce cas? C’est la mode, tu sais. Tout le monde se marathonise. C’est cool de s’appeler Marathon.
Dominic: Nous on se sent plus « old school » à ce niveau, et on préfère le terme « Raid » à « marathon ». Notre événement est pour ceux et celles qui désirent relever un défi, qui souhaitent rider en gang, qui veulent un événement différent et amical. Bref, nous le faisons pour les trippeux de vélo de montagne, c’est bien sûr compétitif mais avant tout pour l’amour du sport. Ilme semble que « Raid » cadre mieux avec notre philosophie, trouves-tu?
Gilles: Wof, je m’en coïsse. Dis-moi, la rivière Sainte-Anne débordait lors du raid Abemasic, elle s’emportait lors du raid BDN, et elle inonde encore régulièrement la municipalité de Saint-Raymond. Non mais c’est quoi, vous avez un micro-climat de pluie, ailleurs au Québec il n’a presque même pas mouillé, enfin presque?
Dominic:Non, mais sérieux, j’y comprend rien moi non plus! Tout le monde a sa petite théorie là dessus. Il y a une chose qui est très claire, la rivière Sainte-Anne a un problème d’écoulement et il va falloir que ça se règle. Il faut dire, par contre, que les médias en mettent plus que le client en demande. L’accumulation de 1 pied d’eau dans une seule rue de la Ville fait autant jaser qu’un tsunami qui fait plus de 200 000 victimes. Enfin, si c’est le prix à payer pour mettre St-Raymond sur la carte, on l’accepte. Si ça peut en rassurer plusieurs, il n’y aura plus de traverse de rivière Ste-Anne cette année. Le Bras du Nord de 57 km n’aura donc plus de traverse de rivière et le 97 km en aura seulement une. En fait nous traverserons la Bras du Nord, avec les mesures de sécurité que nous avions l’année dernière, version améliorée.
Gilles: Malgré la température, tout le monde a bien apprécié votre Raid. L’organisation était sans faille, même si c’était la toute première édition. Comment faites-vous pour réunir autant de bénévoles et les organiser si efficacement?
Dominic: La clé du succès c’est l’implication, le travail et les contacts de tous les membres du comité. Les quelques 80 bénévoles ont vraiment embarqués dans l’événement et ont été aussi sérieux que nous dans la démarche. Par ailleurs, St-Raymond a toujours été reconnu pour l’implication bénévole de la population. En passant, un gros merci à tous ceux et celles qui s’impliquent de près (comité + bénévoles + commanditaires, etc.) ou de loin (propriétaires terriens + prestataires de services, etc.) à la réussite de l’événement.
Gilles: Les gens ont bien aimé le parcours, sauf peut-être pour la dernière partie, rendue difficile par la pluie ininterrompue. Je parle du boutte de marde fraîchement bûché avant la montagne Ouellet, de la glissante Montagne Ouellet elle-même, de la haute traverse à gué de la rivière Sainte-Anne et du bouetteux Petit Sainte-Foy. À sec, c’eut été tripant, mais tout d’un coup qu’y mouille encore cette année, que cé qu’on fait avec ça?
Dominic:Suite aux commentaires reçus des participants, nous avons modifié le parcours afin de l’adapter aux différentes améliorations suggérées. Nous avons donc modifié les 13 derniers km pour les rendre plus roulants. En fait, il n’y aura pas de traversée de la rivière Ste-Anne et nous ne passerons pas dans le fameux boutte de marde pour reprendre ton expression. Fini la montagne des Ouellet et le Petit Ste-Foy.
Nous allons plutôt prendre direction sud après le dernier ravito et aller vers le « Cap de glaise » (single track boisé et chemin agroforestier roulant et trippant). C’est ainsi que nous reviendrons au centre-ville, qui constitue le point de départ/arrivée.
Gilles: Ce nouveau point de départ/arrivée sera-t-il aussi pratique que le Mont Laura auquel nous sommes habitués?
Dominique: Tous les services qui sont nécessaires au point de vue organisationnel y sont. Si nous avons changé, c’est par choix et c’est pour améliorer les services aux coureurs. Nous avons des douches disponibles sur le site. Nous avons le meilleur terrain de camping au centre-ville (terrain de balle). Nous avons des infrastructures sportives de la Ville sur le site (terrain de Volleyball, location de canot, etc.). Il y a un abri immense en cas de pluie (on ne sait jamais). De plus, le centre-ville et sa panoplie de services s’y trouvent. Nous désirons ainsi que les gens arrivent avant, afin que les retombées économiques soient plus importantes pour la collectivité. Ça reste un objectif important de notre organisation.
Gilles: La FQSC vous a offert de demander la certification UCI E2 pour votre événement. C’est une marque de confiance certaine, allez-vous accepter et faire du RBDN un événement international, attirant les foules de partout sur le continent?
Dominic:En fait, nous avons décidé d’y aller avec une progression constante de l’événement. Nous souhaitons bâtir un événement récurrent et nous avons encore du chemin à faire avant d’arriver avec un événement international. Nous sommes bien reconnaissant à l’effet que cette sanction nous a été offerte, mais en réalité, nous avons encore des croûtes à manger avant d’en arriver là. Par ailleurs, les avantages à faire un tel événement n’étaient pas nécessairement très importants. Avant de prendre la décision finale, j’ai pris les commentaires et suggestions de quelques spécialistes du domaine et, à l’unanimité, leurs suggestions étaient d’y aller avec une sanction inter-provinciale cette année, ce que nous avons demandé.
Gilles: Sentez-vous que la tenue de cet événement a réussi à répondre à votre objectif premier, faire connaître le potentiel récréo-touristique de la Vallée Bras du Nord?
Dominic:Ça va au delà de la Vallée Bras du Nord. Nous croyons qu’en déplaçant des gens chez-nous pour un événement, ça permet à plusieurs personnes de mieux connaître la région et ainsi d’en apprécier les valeurs et les beautés (diversité commerciale, touristique, paysages, les gens, etc.).
C’est certain que nous souhaitons que la Vallée Bras du Nord se développe et c’est le cas. De plus en plus de gens la fréquente, que ce soit pour venir y coucher en refuge, faire de la raquette, descendre la rivière en canot, randonnée pédestre, randonnée équestre, etc.
Elle est peut être seulement un peu plus connu de la part des adeptes de vélo de montagne, mais en fait, si nous voulons la faire connaître, ça passe aussi par des événements comme celui-là. Ça permet aussi de faire aller le bouche-à-oreille et de positionner la Vallée pour plusieurs. En réalité le monde du plein air, ça reste un petit monde au Québec. Les gens gagnent à découvrir la VBN. www.valleebrasdunord.com
Gilles: Le Petit Raid aura lieu encore cette année? Des nouveautés de ce côté-là?
Dominic: Nous aurons trois parcours. Le Gros Bras de 97 km pour les « adultes », le Bras du Nord de 57 km et le Mini Bras de 30 km pour les plus jeunes et attirer une nouvelle clientèle. Nous voulons initier des nouveaux adeptes et faire en sorte que les gens y prennent goût et graduent d’année en année. Le Mini Bras sera donc accessible maintenant pour les 15 ans et plus.
Gilles: Vous avez pas aussi un plus petit parcours pour les minimes?
Dominic: Ouais, nous avons un mini parcours de 15 km pour les minimes. En fait, ça prend de la relève pour éventuellement remplacer les Morneau, Harvey, Vezina de ce monde. Nous voulons donc que les jeunes puissent participer à notre événement. Ce sera le parcours du 30 km, mais au lieu de faire deux boucles, les minimes feront une boucle. Je pense que les jeunes vont bien aimer ce parcours, pas trop technique, assez roulant et trippant. Vive la relève!
Gilles: Belle tentative de basse flatterie que de mettre mon nom à côté de légendes comme Pierre et Jocelyn. Faudrait y ajouter celui de Jean-Arthur Tremblay, qui a gagné l’an dernier de façon magistrale. Faudrait aussi rappeler que Marie-Hélène Prémont avait participé à votre Raid, en préparation pour Athènes l’an dernier. Est-ce qu’elle revient cette année?
Dominic: Effectivement, Marie-Hélène avait participé à l’édition 2004. Est-ce qu’elle sera de retour en 2005? Bonne question! Elle n’a pas confirmé qu’elle serait de la partie, mais elle n’a pas confirmé qu’elle n’y serait pas non plus. Nous souhaitions l’avoir comme présidente d’honneur, mais étant donné le calendrier international très chargé, les entraînements et les nombreuses représentations qu’elle doit effectuer, elle ne pouvait nous garantir sa présence.
Je comprends tout à fait la situation et j’espère simplement qu’elle performera à son meilleur toute la saison. Disons que c’est parti en grande avec une première place en Coupe du monde à Spa. Yé! Good Job MHP! Si vous la croisez au Raid dans la côte à Ti-Oui, continuez, vous êtes bien partis.
Gilles:Est-il question d’éventuellement faire une version du RBDN en deux étapes ou plus?
Dominic: Pour l’instant non, mais le territoire est là, l’expertise est là, l’engouement du comité est aussi là. Par contre, la question se pose à savoir si nous pouvons offrir une telle qualité aux coureurs sur deux jours ou plus, étant donné le bénévolat nécessaire et primordial à notre organisation. Pour cette année, nous y allons toujours avec la formule une journée.
Gilles: Combien de gens ont participé l’an dernier aux deux volets? Combien en attendez-vous cette année?
Dominic: L’an dernier nous avons eu 235 participants. Cette année nous en attendons 5000. Non c’est pas vrai, 350 c’est l’objectif. Pourquoi? Parce que nous avons ajouté un volet de 30 km pour les plus jeunes. Nous en sommes à notre deuxième année et l’événement a été fortement apprécié l’année dernière. Notre événement ne tombe pas en même temps que la Coupe Québec à St-Félicien qui attire quand même pas mal de cyclistes et l’engouement pour les Raids est en croissance.
Gilles:Rappelle-nous la date, s’il te plait.
Dominic: C’est le dimanche 14 août 2005, le dimanche il ne mouille pas à St-Raymond, pis en plus on part à l’heure de la messe. En passant, nous avons une visibilité innovatrice pour nos commanditaires, si vous êtes intéressés: 1-800-321-4992, autres infos: www.raidbrasdunord.comINDEX