Gilles: Salut Alain. Pis ?
Alain: Salut Gilles. Ça a été une bonne semaine bien que j’ai eu un peu de difficulté à conjuguer travail et entraînement. Ayant passé quelques jours à l’extérieur, j’ai été forcé au repos mercredi, jeudi et ça n’a été que vendredi soir que j’ai pu faire un petit 20 km.
G: Et le parcours des équerres ?
A: Ça c’est le bout intéressant et le moment fort de ma semaine. Malheureusement, ça a dû attendre au dimanche de la fête des mères en raison de l’anniversaire de mon plus vieux qui fêtait ses 13 ans en fin de semaine. Il tenait à ce que je joue au fameux «TAGBALL» avec lui pour sa fête. Ce qu’un père ne ferait pas pour son gars. Je suis allé joué deux heures, c’est complètement fou c’t’affaire là. J’en suis sorti trempe de la tête au pied et pas parce que j’étais tombé dans l’eau. J’étais littéralement brûlé. Je me suis couché tôt.
Le lendemain matin à 9h, André était à ma porte et il avait décidé que les vents de 40 km heure qu’il faisait alors ne nous empêcheraient pas de faire le trajet des équerres que tu m’as proposé. Nous sommes donc partis vers 9h30 et avons affronté ce vent nord-est pas évident et avons remonté le boulevard Valcartier jusqu’au flash où nous avons tourné vers Tewkesbury. Il faisait un vent à déplumer une oie !!!
G: À déplumer une oie ?
A: Ben Gilles, on était à Tewkesbury quand même. Tu ne savais que l’automobile est à St-Raymond, ce que l’Oie est à Tewkesbury ??? Quoie qu’il en soie (deux fois le mot Oie ici),
G: Pardon de t’interrompre, mais au risque d’anéantir cet élan de calembours débridés, je dois te préciser que c’est pas de l’oie, c’est du dinde.
A: Oups! À déplumer une dinde d’abord. Tu sais que la dinde est à Tewkesbury ce que….
G: Ok, continue avec les équerres stp…
A: Hum, bon… où j’en étais… Ah oui, après avoir parcouru les quelques équerres qui sillonnent le grand Valcartier, nous arrivâmes au pied d’une première pente, puis d’une deuxième, puis d’une autre, et d’une autre encore. J’ai trouvé ça pas mal plus difficile qu’en auto. Je ne me rappelais pas qu’il y en avait tant. André arrivait à me tenir à une vingtaine de mètres de distance, j’en revenais pas. Mais il a soudainement ralenti, blessé à l’aine…
G: C’est André qui s’était pété une côte l’autre jour, ça? Pas chanceux, André. Vous en étiez où sur le parcours ???
A: Nous en étions à peine à mi-parcours. Je pensais qu’il allait devoir arrêter mais il a pu continuer lentement en faisant attention. Il croyait qu’il s’agissait d’une vieille blessure qui refaisait surface. Aujourd’hui, je lui ai parlé et il m’a expliqué que c’était plutôt un spasme musculaire car il allait déjà mieux le lendemain et il ne ressent plus rien depuis.
G: J’allais sortir mon bouquet de fleurs virtuelles! Le reste du parcours s’est bien déroulé ?
A: Disons qu’on pensait qu’à partir de la petite église de Tewkesbury on en avait terminé avec les pentes. Mais c’était pas tout à fait ça. En tout cas, de la pente on en a fait une et une autre. Et comme tout ce qui monte doit redescendre, on s’est payé quelques pointes de descente à 55 km/hre. On a même approché le 65 km/hre à un moment donné et c’est là que l’animal est sorti du bois se dressant directement dans ma ligne de course à trois mètres devant moi. Il est sorti tellement rapidement du bois que j’ai sursauté, le cœur m’a fait trois tours !!!
G: C’était quoi, un ours, un orignal ???
A: Un écureuil !!! Je sais c’est pas gros, mais à 65 Km/hre en vélo, je ne sais pas ce que ça aurait fait de le frapper !!! J’aurais probablement tenté de l’éviter car j’ai l’impression que ça aurait pu me faire chuter.
G: Non, je pense que tu cours moins de risques en passant dessus qu’en essayant de l’éviter. Seuls les moines tibétains savent l’éviter correctement.
A: Arrivés chez moi, on s’est tapé chacun un demi-litre de lait au chocolat et c’est là que tu nous as pris sur le fait.
G: Oui, j’étais fier de voir que tu avais suivi mon conseil, qui n’est pas le mien en passant mais celui de Michel LeBlanc, entraîneur de l’équipe Canadienne de vélo de montagne, qui pourra te rajouter à la liste de ses athlètes. J’ai remarqué itou que André pilotait un bel hybride de performance carbone-alu Marin venant lui aussi de la Boutique Le Pédalier, mais là je m’écarte du sujet. Avez-vous ressenti les bienfaits de cet élixir onctueux et sucré ???
A: Vachement !!! Remarque, j’aurais pu te répondre «MEuuuuuu oui». Ça replace effectivement l’énergie assez rapidement. En tout cas, je me sentais pas mal pour la soirée. Mais le lendemain… ailloye !!! Brulé et pas à peu près, je pensais que j’étais malade. C’était hier en fait. Aujourd’hui je me sens beaucoup mieux.
G: C’est normal, c’était une raille costaude. Mais tu sembles bien récupérer.
A: Ouais, j’ai hâte de voir comment ça va aller tout à l’heure. J’ai quelques commissions à faire à Ste-Foy et j’ai l’intention de prendre mon vélo pour y aller. Si j’ajoute les 82 km faits depuis mon dernier décompte, j’en suis presque à 350 km soit le tiers de mon objectif de 1000 km roulés avant le raid. Je vais devoir donner un bon coup. Il me faudrait faire un bon 45 km minimum.On verra ce que ça va donner.
En passant, je suis finalement officiellement inscrit à la course, je te remercie des instructions détaillées, c’était pas nécessairement évident à faire sur Internet. Je n’ai vraiment plus le choix maintenant. Je compte bien aller faire le parcours dans les prochaines semaines.
G: J’admire ta discipline, Alain. Et avant de te lancer dans le parcours, on devra faire ton initiation au vélo de montagne en montagne, ici, à St-Émile. Là, tu vas en avoir des choses à conter!