Je gardais un souvenir plus qu’agréable de l’édition 2004 de l’Enduro des Coeurs Vaillants. D’abord, ce n’était pas un raid comme les autres: pas de longues sections roulantes où rouler en peloton est essentiel pour bien performer, pas de longues et interminables montées mais plutôt des zones techniques, des up & down à profusion, des sentiers étroits, juste un peu de boue et surtout une organisation de première qualité. Peut-être aussi, dois-je avouer, parce que j’y avais réalisé mon unique podium de l’année, toutes compétitions confondues.
J’étais donc très heureux d’apprendre en début de saison que l’Enduro serait l’épreuve finale de la Coupe Raid du Québec 2005, le 17 septembre. Comme à l’habitude, les organisateurs avaient placé de nombreux messages sur le groupe de discussion pour attirer le plus de coureurs possibles à leur événement. Les Coeurs Vaillants ont travaillé d’arrache-pied pour nous offrir une boucle de 32km qu’on ferait à deux reprises plutôt qu’une de 20km qu’on faisait trois fois en 2004. J’avais donc vraiment hâte d’aller voir ça. Et à quelques jours du raid, tout semblait aller pour le mieux. Vélomag avait même publié un reportage sur l’Enduro dans son édition d’automne 2005!
Mais voilà: dame nature allait en décider autrement. Quelques jours avant le raid, la pluie tomba, tomba et tomba encore. Or, une bonne partie du sol où se déroule le raid est composé d’argile et ne se draine donc pas de façon optimale. Une autre partie est dans un sol de terre noire, propice au trous de boue du style swamp sucker. Et les prévisions météo n’annonçaient rien de mieux pour samedi, jour de l’Enduro. Ça promettait donc d’être toute une finale!
Nous sommes arrivés sur le site de l’Enduro vendredi soir, quelques minutes avant 20h00 pour cueillir nos plaques. Il pleuvait abondamment. Les nombreux bénévoles sur place gardaient malgré tout le sourire. Les commissaires nous ont annoncé que quelques kilomètres (la portion zigzag) avaient été retranchés au parcours, question de sécurité. De mémoire, cette portion était ponctuée de multiples up & down consécutifs mais sur du terrain glaiseux. Dommage mais c’était très sage comme décision. En gros, le parcours avait l’air de ça:
En repartant du site, nous avons constaté que la portion « camping » du terrain ne débordait pas, à peine quelques véhicules y étaient. Heureusement, le beau-frère d’un des membres du club nous accueillait pour la nuit, à 35 minutes de là, au chaud et au sec. Merci Louis-Marc et Pétula pour votre accueil! Dans ces conditions, ce fut triplement apprécié!
Samedi matin, à notre arrivée sur le site, il y avait du monde, même s’il avait plu toute la nuit. On allait souffrir, mais on ne serait pas seul, au moins 🙂
Comme nous étions un peu en avance, nous sommes allés voir les premiers kilomètres du parcours. En partant, on pouvait noter l’ajout de quelques kilomètres de gravier alors qu’en 2004, nous avions plutôt droit à une boucle de départ sur le champ de tir. Le départ serait donc roulant ponctué de quelques montées…
Après un léger retard dans les départs (oups, j’en profiterai pour ouvrir une parenthèse):
Le Raid des 21, le tour du Mont-Valin et certains autres utilisent une technique très efficace pour la prise de présence des coureurs: un enclos complètement fermé avec les commissaires qui prennent les présence dans la/les entrée(s). Je sais, les coureurs doivent se présenter 15-20 minutes avant leur départ pour que ça fonctionne mais je pense que ça devrait être un standard l’an prochain pour tous les raids pour éviter les retards. Fin de la parenthèse.
Donc, après le départ, on entrait dans le bois. Ouche et re-Ouche. Dès les premiers mètres, on roulait sur des sentiers que la pluie avait rendus très, très mous. Le parcours empruntait ensuite des sentiers parfois glaiseux et glissants suivis de superbes sentiers single track. Oui, la pluie avait rendu certains bouts désagréables mais d’autres sections étaient tellement plaisantes! Oui, on a eu droit à des bourbiers de terre noire mais d’autres sections étaient carrément grisantes, même mouillées!
Il y avait quelques ponts recouverts de contreplaqué qui étaient très glissants mais, au moins, des bénévoles nous en avisaient à l’avance. En fait, parlant de bénévoles, il y en avait plein, surtout aux endroits que les conditions météos avaient rendues plus… à risque. Même chose pour les ravitaillement. Tout était très bien de ce côté là! Ah oui! la fameuse section du xylophone était très glissante. Je ne sais pas si certains l’ont fait sur le vélo mais c’était tout un défi, même à pied.
Ceux qui ont terminé avant 13h30-14h00 ont cependant évité le pire car à ce moment-là, il s’est remis à pleuvoir! Et pas des gouttelettes: des cordes, des trombes d’eau, pendant au moins une heure! Et un vent rendait le tout assez frisquet! Mes héros, pour cette journée là, sont ceux qui sont demeurés dans le parcours et l’ont complété en 6 et voire même 7 heures !!! Ceux-là ne manquent pas de courage!
Merci enfin aux nombreux bénévoles qui ont su faire de cette journée mémorable un événement réussi, malgré les caprices de dame Nature. Et si les organisateurs ont le moindre doute sur la viabilité de l’événement, je leur répondrai que s’ils ont su passer au travers de cette journée de cette façon, c’est que l’Enduro a sa place dans la Coupe des Raid!!!
Denis St-Amand, alias dsa.