Ce Tour du Mont Valin qui n’aura jamais lieu: le dsa report

Dans mon dsa report du 12 septembre dernier sur le Tour du Mont Valin, je terminais en disant:

Côté parcours, si j’avais une chose à suggérer, ça serait de remplacer quelques kilomètres d’asphalte de la fin par des sentiers du genre single-track. Mais je comprendrai si le relief et/ou les droits de passage ne le permettent pas…

Ces phrases ne sont pas tombées dans le vide…

Deux semaines après le Tour du Mont Valin, une semaine après la fin de la saison des raids, je recevais un courriel d’un des organisateurs, Daniel « SuperDan » Tremblay. Dans son message, il me disait vouloir remplacer ou au moins raccourcir les deux sections d’asphalte du parcours par des sentiers. Si on se rappelle bien, il y avait deux bonnes sections de bitume dans le parcours de 88km: une aux deux tiers (quelques km) et la toute fin du parcours (8km).

Daniel me demandait si j’étais disponible dans la première fin de semaine d’octobre pour aller rouler d’éventuelles sections de remplacement avec eux et d’autres coureurs. Évidemment, on ne va pas au Mont Valin pour faire un petit 10-15km de sentiers. Daniel suggérait donc qu’on en profite pour découvrir une partie du parcours des cyclosportives de 48 et 63km sous la forme d’une randonnée relaxePAF! Une autre attaque de raidophilie: comment dire non à une telle invitation?

Un courriel plus tard, mon bon ami René Bellemare, Maître Sport 30-39H, aussi atteint de raidophilie, accepte l’invitation. Mont Valin, nous voilà! La randonnée aura donc lieu le dimanche matin du 2 octobre. Daniel avait envoyé un courriel en haute priorité à Dame Nature pour l’inviter à la randonnée et elle a accepté avec grand empressement: on nous annonçait un beau 21°C au Mont Valin.

René et moi sommes arrivés à 9h30. Sur place se trouvaient déjà Yvon Nadeau et Daniel Tremblay, de l’organisation, Patrice Gravel, du club GTH-Tour-du-Mont-Valin et Marc Boily, coureur Maître Expert 40-49H, père d’Éric et frère de Claude. À 9h45, nous partions pour cette fameuse randonnée relaxe.


Dans l’ordre de gauche à droite: Patrice Gravel, Daniel « SuperDan » Tremblay, Yvon Nadeau, Marc Boily, René Bellemarre et dsa.

Les 17 premiers kilomètres du parcours étaient les mêmes que lors du raid: dix kilomètres de montée suivis de la côte Boivin. À l’endroit où était situé le premier point d’eau, nous avons continué tout droit pour emprunter le parcours des cyclosportives via le merveilleux et paisible parc du Mont Valin. Paisible, sauf à quelques reprises où des gélinottes nous ont fait sursauter en s’envolant brusquement à quelques mètres de nous! Nous sommes ensuite arrivés à la descente du « Bras-des-canots ». Sur mon échelle de « paysage sublime », cette image sera classée très haut dans ma mémoire! Les montagnes avec leurs plus belles couleurs et le Saguenay au loin en arrière-plan: WOW! Et ça descendait en titi dans ce chemin étroit et tortueux!. Il y avait entre autres une section à 19% de dénivelé et une autre à 16%… Plaisir immense, plaisir intense à descendre.

Rendu en bas, à l’accueil du Parc, je me suis empressé de demander à Daniel pourquoi on ne passait pas là lors du raid? Il m’a répondu que la Sépaq n’autorise pas les « compétitions » dans ses parcs. Comme les « cyclosportives » ne sont pas des compétitions comme telles, elles peuvent passer mais pas le grand raid… (Ok! C’est donc ça la vraie raison de la présence du scooter au premier jour du Raid des 21!). C’est vraiment dommage car cette section du parcours est vraiment magnifique. Si c’était pour des raisons de sécurité, je serais même prêt à la monter plutôt qu’à la descendre! Mais en tous cas… tant que la Sépaq ne changera pas sa politique, j’imagine qu’il faudra oublier ça, du moins en mode « compétition »…

Après être sortis du Parc, nous avons à nouveau croisé le parcours du 88km, là où la première section asphaltée débutait. Si les organisateurs obtiennent les droits de passage désirés pour l’an prochain, nous n’y roulerons cependant plus que quelques mètres avant de prendre une route de gravier et de très beaux sentiers pour environ 11 kilomètres. Cette section comprendrait aussi une traverse de rivière d’environ 5 mètres de large. Malgré la pluie du début de la semaine, il n’y avait pas plus de 20cm d’eau et le fond était très stable. On a ensuite rejoint à nouveau le parcours de 88km un peu plus loin. Donc, pour cette section: A-1.

Un peu plus loin, après avoir roulé 69km en mode relax, nous sommes arrivés à la possible portion « finale » du parcours, près du dernier point d’eau. Il s’agirait en fait des 8 premiers km de la randonnée de 22km mais à l’envers. Il était déjà environ 15h00 et avant d’y entrer, nous nous sommes arrêtés un moment et nous sommes dit: «Ok, imaginons-nous maintenant que nous arrivons du raid après environ 83-84km en mode compétition. Go! On part!»

À peine quelques mètres après être entrés dans le sentier, ayoye! Une montée très abrupte, de quoi vous arracher les mollets! Puis une petite descente suivie d’un autre kicker qui vous achève encore! C’est assez pour Daniel qui nous dit qu’il manque de jus. Il s’en retournera par la route et ira nous attendre à l’accueil du Parc, à quelques kilomètres de là par la route de gravier. Patrice part avec lui et ira par la route rejoindre la station car il est assez en retard sur son horaire et doit retourner chez lui rapidement. Nous serons donc quatre à faire la dernière portion du parcours. On repart.

Bang! Une autre petite montée suivie d’une autre petite descente. Et ça remonte! Et encore!. Batinsse! Ça n’arrête pas! Nous savions que l’arrivée était à 510m d’altitude et nos GPS n’indiquaient pas encore 350m! Et pour couronner le tout, quasiment au même moment, René et moi tombons à court d’eau et de bouffe. Nous nous étions dit: « Bof, une randonnée relaxe d’à peu près 70-75km: 5-6 barres tendres et 3L d’eau, ça devrait être correct. Pas besoin de gel ou autre chose… » Là, je prendrais bien autre chose, moi… 😮

Après ces deux premiers kilomètres dans cette section, Marc, René et moi attendons Yvon qui est derrière. On discute un peu de cette section et le consensus n’est pas trop long à venir: «Si on faisait passer le grand raid par ici, après avoir fait les 83-84km précédents, bien des coureurs le feraient mais beaucoup d’autres arrêteraient ici ou haïraient le raid et ne reviendraient pas l’année suivante». Une fin de raid comme ça ressemblerait à la fin de la désormais célèbre première édition du Raid Extrême Brun du Nord !

Nous avons décidé de poursuivre pour voir de quoi ça aurait l’air plus loin. Ouch! Encore des montées et des descentes. Et des ruisseaux et des écluses de castor. Et à 2km environ de l’arrivée, on attend Yvon et il n’arrive pas. On lui crie: pas de réponse. René retourne derrière à pied. On l’entend crier « YVON » à quelques reprises, chaque fois d’un plus loin et toujours pas de réponse. Suspense! Après plusieurs minutes d’attente, on entend du bruit! Yvon arrive, poussant son vélo et est suivi par René. Une branche qui sortait du sol voulait garder son dérailleur en souvenir de cette randonnée unique.  Le dérailleur est carrément arraché de la patte et pend, un galet en moins, au bout du cable.

On enlève ce qui reste du dérailleur, démonte sa chaîne et la raccourcit pour transformer sa monture en single-speed. On choisit de mettre la chaîne sur le plateau central en avant et pas mal la même chose en arrière. On coupe la chaîne et utilise un maillon SRAM pour la joindre. Dès que ça brasse un peu, la chaîne descend sur le plus petit pignon à l’arrière. Comme nous ne sommes pas trop loin de l’arrivée, Yvon court dans les montées et se laisse descendre quand c’est possible.

À un kilomètre de l’arrivée, nous voilà sur le côté ouest de la station de ski. Yvon prend à gauche pour rejoindre la route asphaltée et nous rejoindra par là. Marc, René et moi continuons via l’itinéraire prévu. Au programme, trous de boue et petites montées. Je regarde la carte sur mon GPS à toutes les 30 secondes et calcule la distance qu’il nous reste avant d’arriver. Enfin, on voit le garage de la station et on arrive aux autos. Vite, on boit et on bouffe! Il est presque 16h30. Ouf! Il était temps qu’on arrive: 6h45 et 76km plus tard!

Marc se prépare à aller chercher Yvon mais celui-ci arrive. On se change et on jase de notre fameuse randonnée relaxe… Non, ce n’est vraiment pas par là qu’il faut passer pour remplacer les 8km d’asphalte… Et bien honnêtement, je pense avoir eu ma leçon! En repartant du Mont Valin, nous regardions le paysage et nous sommes dit: «Ouais, dans le fond, les 8km d’asphalte n’étaient vraiment pas si pire que ça, hein?»


Dernière portion du parcours de 2005 (asphalte)


Dernière portion à oublier pour la version 2006 🙂

Denis St-Amand, alias dsa.