Le Grand Raid Report, par Pascal Normandin

Merci à Pascal Normandin, nous a fait un excellent rapport sur cette course mythique appelée le Grand Raid, autrefois le Grand Raid Cristalp.


Le Grand Raid : prise 2.

C’est dans le canton du Valais de la Suisse que se tient depuis 18 ans un des raids d’une journée les plus courus en Europe. Le Grand Raid, anciennement Raid Cristalp, offre 3 distances: 121 km à partir de Verbier avec 5400m de dénivelé positif, le 68km à partir d’Hérémence avec 3200m de dénivelé positif et le 41km à partir d’Évolène avec 2000m de dénivelé positif. Les trois parcours se terminent au même endroit, soit Grimentz, un joli petit village des alpes suisses.

Pour ma part, le 68km et son dénivelé impressionnant était suffisant. Pourquoi «prise 2»? Parce qu’en 2005, un malheureux accident survenu à 3 jours de l’évènement m’avait forcé à déclarer forfait. 2007 était donc l’occasion pour moi de boucler la boucle. Cette édition était encore très populaire: près de 1700 participants au départ du 68km. L’ordre de départ est attribué premièrement selon les performances des années précédentes et le nombre de participation. Ensuite viennent les autres. Ce qui fait que je me retrouve dans la 2e vague de départ derrière près des 1000 compétiteurs qui sont partis dans la première.

Go! On part. Ça descend un peu et ensuite on monte et on monte et on monte pendant 22km. Il faut savoir que dans les alpes suisses, soit on monte, soit on descend. Le plat… on oublie ça.


La montée vers Mandelon

La première partie est très roulante. Au menu, un col en lacet en grande partie asphaltée qui se termine a Mandelon. Je rattrape rapidement des coureurs de la première vague qui partaient 15 minutes plus tôt. Lorsqu’on atteint le sommet, un superbe singletrack en flanc de montagne avec quelques passages techniques. Problème! La majeure partie des coureurs descendent de leur vélo et marchent. Ça passe pas ni à droite, ni à gauche. Je dois prendre mon mal en patience et suivre le groupe à pied. Ça me donne un peu de temps pour observer le paysage paradisiaque qu’offrent les alpes. Ensuite on attaque la descente sur une route un peu plus large en lacet où les freinages et les relances se succèdent pendant une douzaine de km. Ça sent les freins chauffés tout le long. Cette merveilleuse descente se termine à Évolène d’où partaient les compétiteurs participant à la distance la plus courte plus tôt ce matin.

Une petite montée de 7km suivi d’une descente sur un singletrack majestueux précèdent la portion la plus difficile du parcours. Une montée interminable digne des plus grands cols du tour de France mais sur des chemins forestiers plus ou moins étroits qui culmine à 2800m. On nomme cette section le Pas de Lona et le grimper sur le vélo… oubliez ça tout de suite, on a de la difficulté à monter à pied tellement c’est incliné.


Le Pas de Lona

Une foule de spectateurs s’est donné rendez-vous à ce sommet pour vous encourager par votre petit nom, «Hop, hop Pascal!» «Comment ça elle me connait elle? Ah oui, mon nom est sur ma plaque!». Tout en haut, quelques plaques de neige, il fait 3 degré Celsius mais ce n’est pas grave car le point de vue est magnifique. On traverse le basset de Lona pour remonter encore un peu. Les jambes font mal mais je continue de rattraper des gens du premier départ et ceux qui prenaient le départ d’Évolène à la pochetée.

Voilà l’affiche Grimentz 15km. Wow! Le Lac de Moiry avec son teint bleu-vert qui se démarque des sommets enneigés et du roc.


Lac de Moiry dans la dernière descente vers Grimentz

Le Grand Raid c’est tout un raid. Si vous trouvez que les raids du Québec ne sont pas assez techniques ou que vous détestez pousser votre vélo, ce n’est pas pour vous. Mais au contraire, si les cols du Tour de France vous font rêver, les descentes grisantes vous enivrent et si vous êtes prêt à relever un défi de taille au milieu d’un paysage fantastique; ce raid est fait pour vous.