Aubut peut dormir en paix

La journée d’hier fut tapissée des révélations choquantes du livre d’Alain Gravel sur l’engrenage dans lequel Geneviève Jeanson s’est pris un orteil un jour. En essayant de se déprendre, elle a mis le bras, pis les cheveux ont pogné dedans, pis elle a passé dans le tordeur solide.

Les commentaires ont suivi, exprimant un dégoût généralisé. En voici un qui résume l’outrance de la situation:

M. Aubut doit être traduit en justice. Ce type doit répondre de ses actes et en subir les conséquences. En ce sens, la prochaine étape de Mme Jeanson serait de porter plainte contre son ex-entraineur de façon à saisir la justice. «

Imaginons la cause entendue à la Chambre criminelle:


SA MAJESTÉ LA REINE

Poursuivante

c.

ANDRÉ AUBUT

Accusations de nature sexuelle et de voies de fait graves contre Mme Geneviève Jeanson.

PREUVE DE LA POURSUITE

[1] La preuve de la poursuite consiste à faire entendre le témoignage de Mme Jeanson qui relate les événements ayant donné lieu aux accusations. «Les événements ont commencé quand j’avais 16 ans. La première fois, à l’école où il enseignait. Ensuite, pendant des années dans la voiture, même chez lui quand sa femme était absente. Il m’est arrivé de lui dire que je ne voulais pas, après il me faisait souffrir. Il n’était pas fin avec moi. Il était méchant. Il m’a pognée par la peau des fesses et les cheveux pis il m’a sacrée dehors de la maison. Je me souviens d’avoir été dans une salle de bains en céramique en Italie, pis je pensais vivre un film d’horreur. Il m’a battue là. Je m’imaginais pleine de sang partout, ostie ! Battue à coups de pied, coups de poing, des claques, pognée par les cheveux, me crisser sur le mur, tout !»

[2] M. le Juge:

«Hum»

[3] Mme Jeanson: Pardon votre honneur, il m’a câlissée sur le mur.

[4] Avocat de la défense: Objection! Tout cela est outrageusement faux, c’est un tissu de mensonge à travers lequel transpire un sentiment de vengeance, un GoreTex détrempé d’insinuations sans fondements.

PREUVE DE LA DÉFENSE

[5] En défense, le témoin est contre-interrogé et sommé de rétracter ses mensonges.

[6] Mme Jeanson: «Je vous le JURE, votre honneur, des mensonges, je n’en ai jamais DIT, je n’en ai jamais VUS, je ne sais même pas à quoi ça ressemble!»

JUGEMENT

[7] L’accusé André Aubut est déclaré non-coupable des chefs d’accusation, l’honorable juge ordonne l’arrêt des procédures et prononce un verdict d’acquittement.