Pierre Gendron a testé pour nous le Bixi, voici son rapport…
Bixi and me
Pour faire mon «fine tuning» avant la régionale de St-Raymond, je me suis inscrit au Un Tour dans la Nuit de Montréal du vendredi 5 juin. Après tout, 20 km, le soir, ça prépare bien à une course de vélo de montagne… pas tant par la distance que par le fait que 13,000 personnes vous accompagnent, elles ne circulent pas toutes dans un peloton homocinétique et unidirectionnel; faut être vigilant comme… dans les courbes de St-Raymond. Ce 5 juin, c’était aussi la Journée mondiale de l’environnement si j’en crois mon calendrier scout.
En guise d’échauffement, vendredi après-midi, madame et moi avons fait un petit 40 km sur la piste du canal Lachine (qui va devenir très dangereuse depuis que la ville de Mourial a décidé de ralentir les torpilles en lycra qui se faisaient un petit CLM Tour de France sur la piste de Gilles Villeneuve. Ils vont aller se défouler sur les pistes cyclables.)
Mais pour continuer mon échauffement avant de me joindre au Tour dans la Nuit, j’ai décidé d’ajouter en faisant un petit Mont Royal… en Bixi. J’ai été chanceux, il n’en restait qu’un seul exemplaire à la station choisie. On m’avait prêté une clef d’abonné, ce qui me dispensait de la lecture des 48 ou 50 pages (je n’exagère pas!) d’information défilant sur l’écran (alimenté par énergie solaire) de la station
J’ai cliqué, sorti le vélo de son quai, ajusté la hauteur de la selle sur la tige numérotée et suis parti.
Quel vélo!
Il a l’air de peser 3 tonnes, mais il ne fait que 1½ tonne! Sa position de conduite est très urbaine (assis droit sur une selle confortable avec un guidon riser+ non ajustable). Le Nexus Shimano (3 rapports) va plaire autant à des gros qui moulinent comme des malades pour pouvoir «jumper» la ligne blanche dans la rue, qu’à des usagers qui n’ont pas lu les 50 pages et qui ne savent pas que la poignée droite se tourne pour changer les rapports. Son plus grand rapport ressemble à un 34 X 14.
Les vitesses passent bien mais avec une petite hésitation. La clochette, sur la poignée gauche, peut être actionnée en tournant vers la gauche ou vers la droite; par contre elle est très discrète, elle ne risque pas d’offusquer un gros bras tatoué qui zigzague en patin à roues alignées avec son T-Shirt dans la ceinture arrière et ses lunettes de soleil dans ses cheveux gominés en forme de crête de coq.
Le freinage (des freins à tambour je crois) est impressionnant : on bloque les roues avant et arrière à répétition comme quand on faisait des «chirres» sur nos BMX; ça freine tout le temps; mais ça fait un bruit de patins de frein usés qui grafigneraient les moyeux.
Gros pneus durs; le porte bagage avant, avec «bungee» intégré, me semble pouvoir transporter les 4 morceaux (un à la fois) (ce qui peut être très utile à la veille du 1 juillet) ou une 12 bien froide.
Il y a en permanence deux feux rouges arrière et un blanc (led) avant qui scintille. Une béquille assure la verticalité de la machine lorsqu’elle n’est pas amarrée à son quai informatisé.
J’ai fait la montée du Mont Royal (jusqu’à la croix!) sur le plus grand rapport et j’ai pu tenir une conversation ; cela est dû au fait que mon compagnon était intéressant et que le rapport choisi était approprié à la difficulté affrontée…l’humilité m’empêche d’écrire que ce jour là «j’avais des jambes».
En descendant, c’est là que j’ai vérifié les freins : impressionnant!
L’angle de chasse du Bixi en fait une monture assez nerveuse; autant qu’un cheval de calèche par rapport à un cheval qui tire le gros buggy de Budweiser.
Fait intéressant, il est possible de voir sur Internet (http://www.bixi.com):
- le nombre de Bixi en attente et les stations où ils attendent,
- les stations où il y a de la place pour les rendre;
- le nom de la station de départ et la station d’arrivée;
- la date, et la durée du parcours;
- le nombre de litres d’essence ainsi économisés de même que les GES non émis.
C’est valorisant du point de vue écolo, mais pas mal chiant pour qui veut tromper son (sa) conjoint en «cruisant/draguant» sur un Bixi.
Je sais que les Bixi sont aussi très populaires en fin de soirée pour le sportif qui n’a pas de chauffeur «déshydraté» pour le ramener chez lui. À Montréal, entre le centre-ville et le Plateau ou Outremont (c’est là que les stations sont nombreuses) le dénivelé n’est pas trop fort pour faire souffrir l’éthylique cycliste.
En passant par Montréal, il ne faut pas hésiter et il faut essayer (un ou une?) Bixi, d’autant plus que c’est développé au Québec et fabriqué à Chicoutimi. Et ça attire autant les regards qu’un Harley straight pipe (dans ce cas ci,c’est par contre un regard amical).
Je suis persuadé que DeVinci va très bientôt commercialiser une version civile de Bixi.