Un athlète canadien recevant des $$ de Sport Canada doit s’engager à respecter certaines règles. Ces règles sont-elles suffisamment coercitives face au dopage? Voici un extrait pertinent:
«En échange de toute aide financière reçue du Programme d’aide aux athlètes de Sport Canada, vous vous engagez à respecter tous les énoncés dans le Guide de l’athlète du PAA et l’entente vous liant avec votre ONS. Si votre admissibilité au brevet venait à changer ou si votre brevet vous était retiré, vous accepterez de rembourser au Receveur général du Canada toute somme vous ayant été versée à compter de la date du retrait du brevet ou du changement d’admissibilité.»
Cette clause de remboursement vise à empêcher que des athlètes fraichement retraités ou qui n’avancent plus ne profitent du système. Elle ne s’applique pas en cas de suspension pour dopage, par exemple. Les clauses liées aux suspensions sont contenues dans l’«entente avec votre ONS» en question, dans notre cas, celle qui lie les cyclistes canadiens à Cycling Canada. Elle dit ceci :
c) En tant que athlète (sic), accepte de se conformer au «Code de conduite de l’athlète» de l’Association, tel que fourni avec leurs obligations envers l’équipe nationale.
d) En tant que athlète, accepte de se conformer au programme Canadien de lutte contre le dopage sportif du CCES
Au début de 2013, lorsque Mike Barry a avoué s’être dopé (été obligé d’avouer, devrait-on dire), j’ai écrit pour le fun à Sport Canada pour savoir si dans leur grande sagesse ils avaient pensé à obliger nos champions à rembourser l’argent de nos taxes, dans le cas où ils admettent s’être dopés et prouvent ainsi avoir obtenu frauduleusement cet argent, mais sans nécessairement subir de suspension.
La question était:
Can you tell me exactly what amounts Mike Barry earned from you (AAP) for that period and confirm if you have any intentions of asking him for reimbursement since that money was obtained fraudulently?
Réponse du Service des relations avec les médias de la Direction générale des communications du Ministère du Patrimoine canadien :
Athletes are ineligible for Athlete Assistance Program (AAP) support while suspended for anti-doping rule violations and receive a lifetime funding sanction in cases where they receive a sanction of a two-year period of sport ineligibility or greater. Michael Barry never tested positive while he was a carded athlete and was never sanctioned for any anti-doping rule violation.
There is nothing in the AAP policies that provides for the reimbursement of AAP funds by athletes in circumstances where they either admit to, or are found to have committed a doping infraction via legal or other proceedings after the fact.
Mr. Barry was carded at various times from 1997 to 2010. From Jan 2003 to Dec 2006 Mr. Barry received $65,100 in direct financial support from the AAP. We will be reviewing the policy to see if changes are needed.
More information on the Athlete Assistance Program is available at: http://www.pch.gc.ca/eng/1267374509734
Aye, y’a-tu une couple d’athlètes sur le bord d’être cardés qui auraient su quoi faire avec, ce 65 000$? Pensez-vous que leur politique aurait avantage à être révisée? Moi je pense que oui. Pensez-vous qu’ils vont vraiment la réviser? On leur a demandé cette semaine où ils en étaient avec leur réflexion.
Question de Gilles: Bonjour, nous avons eu un échange au début de l’année. Il y était question de revoir vos politiques « si des changements s’imposent ». À la lumière des dernières révélations sur Ryder Hesjedal, Seamus McGrath et Chris Sheppard, les athlètes cardés et ceux qui auraient dû l’être en lieu et place des tricheurs attendent ces changements. Avez-vous étudié la chose et jugé que les règlements actuels n’avaient pas besoin d’être changés?
Merci
Réponse du Service des relations avec les médias de la Direction générale des communications du Ministère du Patrimoine canadien: Sport Canada a étudié la question et a cherché à savoir s’il fallait exiger le remboursement des sommes versées sous forme d’aide aux athlètes dans les cas où surviendrait une violation des règles antidopage. Sport Canada a d’ailleurs consulté à ce sujet le conseil des athlètes du Comité olympique canadien, le Comité paralympique canadien, AthlètesCAN et le Centre canadien pour l’éthique dans le sport. Nous continuerons à surveiller la situation de près.
Question de Gilles: Merci de votre réponse. Existe-t-il une forme quelconque de procès -verbal, de rapport ou autre conclusion de ces consultations qui expliquerait pour quelles raison aucune décision n’a encore été prise ? Quelle est la position des quatre organismes sur la question? merci!
Réponse du Service des relations avec les médias de la Direction générale des communications du Ministère du Patrimoine canadien:
Nous examinons actuellement la politique et nous devons faire preuve de diligence raisonnable avant de prendre une décision. Nous vous prions de communiquer directement avec les organismes pour obtenir leurs commentaires au sujet de cette situation.
Question de Gilles:
Parfait, merci.
Une dernière: Vous êtes-vous donné une date d’échéance pour cet examen?
Réponse du Service des relations avec les médias de la Direction générale des communications du Ministère du Patrimoine canadien:
Le dossier du doping dans le sport étant non statique et en constante évolution, nous continuerons de suivre de près les enjeux afin de prendre des décisions appropriées en temps opportun.
En clair, ça veut dire qu’ils n’auront pas le guts de changer le système actuel qui dit en gros à nos athlètes: «Voici des sous. On vous donne ces sous, à vous de trouver les moyens qu’il faut pour performer, mais ne vous faites pas pogner. Si vous vous faites pogner, vous pouvez les garder.» Nous allons donc communiquer avec les organismes en question pour avoir leur point de vue. Je suis curieux de savoir ce qu’ils nous diront. Le statu quo n’offre aucune indication qu’on veuille vraiment éradiquer le dopage.
Le fait de consulter les comités d’athlètes équivaut un peu à un employeur qui consulte son staff: