La communauté du Fat Bike se rend bien compte que l’accès aux sentiers est un enjeu qui va la rattraper tôt ou tard. La situation ressemble à celle du vélo de montagne à ses débuts : quelques illuminés qui se rassemblent et roulent n’importe où. Une communauté et une culture qui tentent de faire leur place petit à petit. Le Fat Bike ne deviendra jamais aussi gros que le vélo de montagne, mais sa croissance est de toute évidence accélérée par les médias sociaux, qui n’existaient pas lorsque la gang de Fairfax descendait les pentes du Mont Tam en Californie dans les années ’70.
Pour l’instant, les autres usagers des sentiers trouvent ça bien drôle de rencontrer des vélos, mais quand on sera plus nombreux, sera-t-on encore acceptés? À quoi ressemblera la discipline dans 5 ans? Comment se développera l’offre des sentiers, ira-t-on vers du spécifique ou de la cohabitation?
L’accessibilité à des lieux de pratiques est un enjeu auquel il faut s’attaquer dès maintenant. Cet article, faisant suite à un colloque sur le Fat Bike, pourra vous intéresser. Sur une base plus personnelle, Fatbikers, rappelez-vous qu’on n’a qu’une occasion de faire bonne impression à une première rencontre, la cordialité sur les sentiers est donc de mise pour que les gens gardent une bonne image de notre nouveau sport d’hiver. Ne descendez pas hors de contrôle, arrêtez et cédez toujours le passage avec bonne humeur aux autres usagers que vous rencontrez, peu importe où vous roulez.
À Québec, nous avons visité pour vous la première destination officielle où les Fat Bikes sont les bienvenus, les Sentiers du Moulin, au Lac Beauport. Voici quelques infos:
- Le tarif est de 8$ la journée, comme pour le vélo de montagne l’été.
- Il n’y a pas de location sur place.
- Les sentiers ouverts aux cyclistes sont ceux de raquette et de ski de patin (en pointillé sur la carte).
- Il est interdit de circuler sur le sentier provincial de motoneige.
- Le port du casque est obligatoire.
- À l’achat du billet, on vous renseigne sur l’état des sentiers, qui change au jour le jour. On vous remet une carte des sentiers de raquette et au verso, de ski. À vous de faire le lien mental entre les deux et avec le réseau estival de pistes de vélo.
- De nombreuses cartes sont placées aux intersections du réseau, ce qui facilite beaucoup l’orientation.
On y a fait deux visites à trois jours d’intervalles la semaine dernière, et avec les conditions glacées, on a constaté que l’état des sentiers change beaucoup d’une journée à l’autre. Lors d’un redoux comme la semaine dernière, le fait que des gens soient passés en raquette dans le sentier à l’état mou ou par après changera considérablement la praticabilité en vélo.
Ceci dit, en mesure de vous faire certaines recommandations dites générales, mais à vérifier lors de votre visite:
Tout le réseau de skate (10 km) est damé dur, sans être glacé. Il procure une surface parfaite pour le vélo. Les pentes sont juste assez douces pour ne pas manquer de traction, bien qu’il faille parfois trouver le «bon spot» pour avoir de la «grip», habituellement en plein milieu du sentier.
Attention: J’ai inclus sur la carte la piste 21, qui est habituellement tracée en classique. Elle n’était pas ouverte officiellement la semaine dernière et seul un véhicule avait passé, laissant deux minces traces de pneu très dures et un défi de pilotage grisant. N’y allez pas si elle tracée pour le ski classique.
Après avoir chillé dans les pistes de ski faciles, vous voudrez un peu plus de défi. Les sentiers de raquette sont là pour ça. Débutez avec le Montagnard, du moins jusqu’à la pastille 12. À partir de là, la semaine passée, c’était trop glacé et tracé trop près des arbres (c’est le sentier national, pédestre, avec emprise moins large qu’un sentier de vélo). On passait notre temps à se prendre le guidon entre les arbres ou à glisser sur la croute en tentant de les éviter. Les dénivelés sont aussi assez abrupts par endroits.
Le sentier La Vallée est PARFAIT pour le Fat Bike, avec retour possible par le sentier Les Flancs. C’est grosso modo la Lutin Tom en vélo l’été. Si vous décidez de monter (vers le nord) par Les Flancs, attendez-vous à pousser à trois endroits. Du refuge le Gervais, vous pouvez prolonger la randonnée vers le nord en montant par la piste de ski jusqu’au refuge le Marais, d’où vous prendrez le sentier Les coulées, qui est la Léon l’été et qui descend longtemps et parfois à pic. Le sentier remonte par la Baribal estivale, avec ses virages en épingles tout de même possibles à monter.
Ce même sentier Les Coulées n’était pas damé suffisamment par les raquettes pour la partie allant du refuge Gervais jusqu’à l’Accueil, mais ce sera à essayer dans le futur.
On a essayé le sentier La Vallée entre le Gervais et le marais, mais les pentes sont trop prononcées par endroits, d’un sens comme de l’autre.
Une boucle que j’ai hâte d’essayer sera La Corniche, suivie du Col, qui descend jusqu’au Marais. Ça devrait être pas piqué des vers.
Près de l’accueil, la boucle Les Coulées-L’Étang est bien le fun.
C’est ça qui est ça, ces recommandations «raquette» provisoires représentent un autre 5 ou 6 km. De quoi passer une belle demi-journée bien remplie.
N’oubliez pas si vous y allez de remercier l’administration en leur faisant vos commentaires sur votre ride, afin d’améliorer le réseau et de mieux renseigner les prochains Fatbikers. Bonne ride!