Dure journée au bureau. Pour le bénéfice futur des lecteurs de Géo Plein Air, j’arrive d’une super-belle raille en raquettes dans les blanches montagnes des Appalaches en compagnie de mon ami DSA, docteur es raquette, et de notre hôte, Daniel Racine, de la MRC de Montmagny. Située à une quarantaine de km de Montmagny, la montagne Grande Coulée est une ancienne montagne de ski séparée en deux par… une grande coulée. Cette coulée est un couloir parfait pour monter la montagne. Une quinzaine de ponts permettent de la traverser autant de fois. En montant, on croise tour à tour un sentier de ski, un sentier de traîneau à chien, des merisiers géants centenaires hallucinants, un peloton de français qui fument des gitanes ou qui fument du cerveau parce qu’ils sont ben trop habillés.
Le «Camp de base» (nom évocateur, on se croirait dans l’Himalaya), d’où part le sentier, est à 500m, et on grimpe jusqu’au sommet de la montagne, à 853m. À mi-chemin, on trouve un refuge, bon prétexte pour donner un break aux raquetteurs moins en forme.
Le sentier fait une boucle autour du sommet, que l’on peut rallonger à volonté en empruntant des boucles alternatives. Ici, les sapins sont généreusement enrobés, le décor est magique. La vue porte jusqu’au Mont-Sainte-Anne sur le versant nord et jusqu’au Mont Cathadin au sud.
Le sentier 19 est vraiment bien tracé, il exploite bien le terrain en longeant des crans de roches où s’accrochent d’éphémères stalactites.
Ça monte à pic, assez pour avoir un petit challenge. Même chose en descente, particulièrement dans la dernière partie de la 19, où on peut se lâcher lousse dans les anciennes pentes de ski, qui ont une pente parfaite pour la glissade extrême (fallait bien placer une fois le mot).
Fallait bien aussi illustrer la raille par un dénivelé et un relevé GPS, que voici.
Après 9km et un bon 3 heures, c’est le retour au «Camp de base», aussi nommé Appalaches Lodge.
Après un bon casse-croûte, on se prête au jeu du protocole relaxationnel du centre-santé: 15 minutes dans le Hammam (sauna humide absolument suffocant), 1,5 secondes dans le bain extérieur à 2 degrés (absolument inhumain), 15 minutes de relaxation au coin du feu de bois (absolument romantique), 15 minutes dans le bain-tourbillon chauffé (absolument relaxant, totalement décontractant), 15 minutes dans le sauna sec chauffé au bois (absolument dantesque).
Répétez trois ou quatre fois, si j’ai bien compris, mais pas nécessairement dans cet ordre. Le tout enveloppé d’une musique d’ascenseur new age à la limite du tolérable. Ah oui, l’étape du bain glacé peut être remplacée par faire l’ange dans le banc de neige, tel que démontré par la dodue dame qui était là avec nous, vision qui bercera mes rêves pour les semaines à venir.
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