Gilles: Bon, veux-tu ben me dire où tu étais disparu?

Alain: Ben voyons, tu n’as pas reçu mon courriel depuis la République Dominicaine ??? J’y suis allé en camp d’entraînement intensif. Je te dis pour les côtes, il n’y a pas mieux. Il y a des pleines plages de côtes !!! Et pour la chaleur, pourrais-tu croire que j’ai pu simuler les pires chaleurs du mois de juillet !

G: Ah c’était donc cela, tu te la coulais douce sous le soleil au lieu de t’entraîner ici sérieusement dans le vent débile et la pluie glaciale de ce merveilleux mois de mai. Belle mentalité je te jure.

A: OK, sans blague, ces vacances n’étaient pas planifiées mais elles étaient bien méritées. Disons qu’un concours de circonstances a fait que je me suis retrouvé les deux pieds dans le sable de la République Dominicaine, ce qui ne m’a pas empêché de rouler, mais en vélo stationnaire.

Plus spécifiquement, je me suis entraîné aux deux jours en y allant de deux «sorties» d’une heure de presque 45 km chacune et une 3^ème que j’ai dû limiter à 29 km en environ 40 minutes. C’est que je me relevais de la fameuse tourista, difficile à éviter lors de ces séjours mais je n’ai pas «envie» de m’étendre sur ce sujet.

À part ça, le rhum était bon, le café et la bouffe aussi, les filles étaient belles et il a fait assez beau pour faire le plein d’énergie solaire. Je suis donc frais et dispos pour reprendre le collier tant sur le plan professionnel que sportif.

G: Parlons maintenant de ton initiation en sentiers en compagnie de l’ami Gendron et ce, juste avant ton départ pour les chaudes îles du sud. Qu’as-tu appris lors de cette première «véritable» sortie à vélo de montagne ?

A: Gilles, c’était super !!! Bien sûr que j’ai piqué quelques fouilles, mais je crois que j’ai effectivement eu la piqûre pour le vélo en montagne. Tout le corps y travaille et c’est bien. J’ai eu moins mal au dos… Remarque, on en a pas fait très longtemps, mais suffisamment pour mesurer les sages paroles de mon copain René Moisan qui me disait que 75 km en montagne c’est comme 150 km de route !!! Ça va pas être une sinécure ce Raid. Les prochaines semaines d’entraînement sont plus importantes que jamais. Je dois aller explorer le parcours avec Guy et j’espère que nous serons accompagnés pour ce faire. Peut-être que tu pourrais te joindre à nous avec ce cher doyen de Pierre Gendron dont la compagnie m’a beaucoup inspirée. René Moisan et Jean Leclerc m’ont aussi parlé de la possibilité de le faire aussi, je vais leur tendre la perche en ce sens. Il faudrait y aller les deux prochaines fins de semaines.

G: Mais d’un point de vue plus technique, qu’as-tu appris lors de cette sortie ?

A: Bien d’abord, il a fallu m’installer des pneus car j’ai appris que j’allais probablement crever une ou deux fois. Si ça arrive, je serai beaucoup retardé car c’est certain que je ne briserai aucun record de changement de pneus cette année.

Ensuite, j’ai appris qu’il y avait tout un réseau de sentiers d’entraînement ici à deux minutes de chez moi. Super !!! Plus spécifiquement, j’ai appris qu’il était important de rester assis sur ma selle afin de garder le poids sur la roue arrière. Cela évite qu’elle ne tourne dans le vide lors des montées, ce qui s’avère essentiel si je veux pouvoir arriver en haut sans avoir à marcher. Ça évite aussi de passer par-dessus mon vélo lors des descentes abruptes.

G: Hé hé.

A: Bon, puisque tu tiens à relater quelques faits cocasses, disons que oui, ça m’est arrivé mais avoue que la pente était pas mal raide pour un débutant…

G: En effet, elle était pas mal abrupte. Tu ne devrais pas avoir à affronter ce genre de descente lors du Raid. Ni de montée d’ailleurs.

A: Ouais, je l’espère bien parce que, dans le feu de l’action, je pourrais devenir un peu trop téméraire…

G: Remarque, tu as toujours le droit de débarquer de ton vélo et de marcher !!!

A: Ouais, je tenterai de m’en souvenir. D’ailleurs mon objectif est de terminer le Raid. Je vais aussi avoir besoin d’ajustements sur ma chaîne car elle débarque trop facilement. Il va me falloir repasser au Pédalier et leur expliquer le problème. Je compte bien aller m’installer les pédales qui clippent après les souliers afin d’améliorer ma performance mais je t’avoue que je commence à me demander si j’ai un vélo adéquat pour mener une telle épreuve.

G: Dis-toi que tu auras encore plus de mérite à compléter l’événement avec ce vélo et que si je te fais essayer le mien, tu vas capoter et avoir de sérieux problèmes à respecter ta planification financière annuelle, qui ne devait pas compter la ligne «dépenses de bike». Finalement, tu en es où au juste dans ton cumul de km ???

A: Juste avant de faire le décompte, je voulais dire aussi que, contrairement à l’épreuve elle-même où l’on doit tout donner, j’ai appris qu’il est préférable de terminer un entraînement en douceur, ce que je ferai la prochaine fois, juste avant le chocolat au lait…

G: Oui, il était évident à te voir sprinter avec enthousiasme que la notion de «Cool-down» t’était inconnue, hé hé…

Pour ce qui est de mon kilométrage, j’ai cumulé mon kilométrage effectué depuis le début de mon entraînement le 18 avril dernier. En incluant les 30 km que j’ai fait hier matin en une heure sur mon vélo stationnaire, j’en suis à 560 km roulés en 5 semaines dont 337 km à l’extérieur.

G: Wow! Beau petit tableau, Alain. Surtout qu’on constate que tu as roulé 277 km, soit la moitié de la distance totale parcourue ces deux dernières semaines, ce qui correspond à seulement 40% de la durée du temps de la saison jusqu’ici. Ça me semble très bien.

A: Ben, à ce rythme, je peux effectivement arriver à franchir le cap des 1000 km avant la journée du Raid. Je crois que je vais me relancer dans les équerres dès demain !!!

G: Avec les pneus de montagne que tu as maintenant, ça risque de tirer pas mal plus !!

A: Ben, je suis là pour m’entraîner non ??? C’est peut-être l’occasion d’essayer les pédales qui clippent ??? Je passe au Pédalier demain matin !!!

G: T’as hâte au grand jour?

A: Je peux être franc ???

G: Ben, on est là pour ça !!!

A: Je suis pas sûr d’avoir hâte encore. Je commence même à avoir hâte d’avoir hâte !!!

G: Bon, tant que tu n’as pas hâte d’avoir honte !!!

A: Ben là !!!