C’était la course La Ruta de los Conquistadores vendredi, samedi et dimanche dernier, au Costa Rica. Mireille Montminy, de Québec, était du nombre des 400 coureurs qui ont pris le départ. Les conditions furent très difficiles cette année, et on dit que seulement 150 coureurs et coureuses ont terminé la première journée. Qu’en est-il de Mireille? On garde le suspense. 🙂 Après une fin de semaine sans nouvelles, elle a refait surface et nous a envoyé ce résumé de sa première journée:
Voici un récit de ma première journée, épouvantable, incroyable, sensationnelle.
Après être partie de Québec vers 11h00PM et avoir pris l’avion à 6h00AM à Montréal, rien de plus reposant comme début de vacances. On arrive à San Jose vers 14h00, où Diego, un ami de JA nous attend pour nous mener vers son Bed & Breakfeast. À 19h00 je suis couchée et je me relève le lendemain après 12h00 de sommeil.
On part pour Punta Leona vers 10am où aura lieu le départ de la course le lendemain matin à 5h15am. Le site hôtelier est magnifique, c’est plein d’appartements et une route de 5 km en interblocs nous y conduit… Ensuite c’est les files à n’en plus finir… L’inscription, les chambres, le service de mécanique, la file pour les bouteilles d’eau au dépanneur. On est plus de 400 coureurs, dont une vingtaine de filles…fiou !!
Finalement la réunion pré-course vers 18h30… Je reviens à la chambre avec un mal de ventre.. la description de la journée 1 est assez pour déconstiper n’importe quel voyageur! Dans notre minuscule appartement où je dois avoir une chambre SINGLE, on a 2 chambres, mais on est 2 coureurs plus mon équipe technique… L’autre c’est Dimitri, un gars de Seattle, d’origine française, qui parle 4 langues et n’a toujours pas reçu son vélo. Il a loué un cannondale avec des super Extra Long Bar ends. Il me raconte qu’il fait des courses d’endurance en jogging et que vu qu’il se sentait avec des bonnes cuisses, ben la Ruta l’appelait.
Vendredi, je me lève à 3h30am, je me fais 4 oeufs brouillés avec un bagel et je mange comme un automate. Je saute sur mon vélo vers 5h00am et je m’en vais à la noirceur dans l’enclos. Il vient tout juste d’arrêter de mouiller, la température est d’environ 20° et c’est terriblement humide.
Enfin le départ, on roule environ 10km sur le relativement plat, et ensuite ça commence à monter, monter, monter et encore monter pendant 25km. Ensuite, j’ai découvert le Hike a Bike!!!! 8km qui prennent environ 2h, dans de la boue orange qui colle sans bon sens. Heureusement, mon scalpel qui n’a qu’une seul jambe à l’avant était un avantage considérable en ce qui attrait au bourrage!! j’avais seulement la roue arrière à nettoyer aux 50 pieds quand je poussais le velo dans les montées. Par contre, la descente!! Dans la boue, je crois que je pourrais m’en faire une spécialité… Mon pneu avant devait être 5 pouces de large avec la boue et je descendais là où 90% des gens marchaient…
Des rivières, je vous dit pas le nombre de traversées… Après c’étais encore une montée de 1h30, je me sentais relativement bien et j’avançais bien. Un Costa Ricain, Alberto s’est mis dans ma roue… On a discuté avec un dialecte improvisé d’anglais, espagnol et français, c’était sympa ! Ensuite j’ai rejoins l’épouse de Thomas Fritchn…
On a fait un bon 20 km ensemble. J’ai commencé par lui dire que je l’avais vue avec son boyfriend la veille !!! Hisch, elle était pas contente et elle m’a bien faite comprendre que c’etait son époux!!! Et qu’ils avaient 3 enfants… Elle était tout de même sympathique et on a jasé… jusqu’en haut de l’interminable côte. Pour le downhill, elle m’a laissé aller, jouant safe comme une bonne mère de famille. Moi, dans le downhill, j’ai passé tout droit à une indication et j’ai dû me taper une extra montée de 15 minutes… après avoir demandé mon chemin à des ouvriers de plantation… (ici, demander se résume en 2 choses, faire signe avec le bras et dire RUTA… et me faire répondre NO, pour comprendre que je m’étais fourré *_%$/?%$)
Enfin je finis par arriver au Check Point 4… environ 90km de fait, avec environ 9000 pieds … c’est presque rien… Il me reste seulement 23km et 3000 pieds à faire…)(=/%/%$$). Ostif qu’ils ont été longs et pénibles ces derniers kilomètres. Une chance, Roberto, un autre Costa Ricain, avec une sourire permanent m’a adopté juste avant le check Point 4. À ce même check point il est venu me voir en me disant avec un gros sourire « «Let’s Go», me demandant de repartir avec lui… On a roulé ensemble en se faisant des sourires, puisqu’il parlait environ 20 mots d’anglais et qu’il était convaincu que je pourrais apprendre ou comprendre l’espagnol dìci la fin de la course…
J’ai vu dans cette journée des paysages extraordinaires, 5 différentes températures, puisque ça change d’heure en heure… Finalement, après avoir vu mes premières plantations de café à vie… j’ai enfin aperçu l’arrivée avec un bonheur indescriptible… 10h10 sur un vélo ça laisse des souvenirs (traçes) indescriptibles.
Il est environ 16h00, je prends une bonne douche à la hose froide avec 4 gars qui sont tous volontaire pour la tenir… et j’engloutis un breuvage de récupération ainsi qu’un hamburger, frites, coke, poitrine de poulet et spagetthi bolognaise en 2h.