J’arrive tout juste de tester le parcours du Raid Bras du Nord, qui aura lieu le 30 août prochain, jour béni entre tous puisque jour de ma fête. En compagnie de Nathalie Cantin, Alex Papillon et d’un des organisateurs en chef, Danny Chamberland, nous avons parcouru le Gros Bras, version 63km (qui arrivera probablement plus aux alentours de 61km). Le temps nous a manqué pour faire la boucle supplémentaire du côté nord de la rivière Sainte-Anne, qui portera le total à 91km pour les plus endurcis. On reviendra là dessus taleurre.
Autant pour le Petit Bras que pour le Gros Bras, nous partons du centre-ville (la vitesse sera contrôlée), avant d’être lâchés lousse dans la montée en asphalte du Mont Laura. On reste ensuite sur un sentier large, qui permet de se positionner avant d’entreprendre la descente de l’étroite M. Roland, où vous risquez de vous faire embouteiller si vous ne connaissez pas un départ explosif. On continue sur du singletrack plus roulant, le Coq-Rond, qui nous amène jusqu’au chemin plus large du Petit Ste-Foy, où nous vivons la première montée difficile. Il faut rester bien concentré pour trouver la bonne ligne et ne pas mettre pied à terre, comme le démontre Nathalie.
Après cette montée qui fait mal, le Gros et le Petit Bras se séparent. Le gros bifurque dans un sentier de 4 roues étroit, qui monte encore, suivi d’une descente endiablée vers « chez Céline ».
On traverse ensuite le Pont Neuf, nommé ainsi en raison des amoureux du Pont-Neuf, qui selon la légende ont péri en passant à travers les planches.
Ça monte encore solide dans un chemin de 4 roues, avant de déboucher dans du chemin plus large, sur le territoire de la Station Touristique Duchesnay. C’est le moment de relaxer enfin un peu et de se ravitailler, dans un paysage sauvage, entre lacs et montagnes où jamais personne ne vient. On a fait détaler quelques biches. Paraît qu’on y voit aussi pas mal d’orignaux.
Il faut profiter de cette section roulante car la plus grosse difficulté du raid nous attend : le « mur Duchesnay » Ayoyye, c’est violent les amis. Aussi pentu que la côte à Ti-Oui, mais plus difficile parce que les roches sont lousses. Très peu, même chez les élites, arriveront à toute la monter sur le bike. Elle est moins longue que la Ti-Oui, mais elle semble quand même interminable. Bon courage à tous pour celle-là!
La montée est récompensée par des super descentes à toute vitesse en chemins de 4 roues, très roulants au début, plus magannés par la suite. La piste se dégrade, on doit se faufiler entre les gros cailloux, faut faire attention pour pas piquer du nez. Ceux qui ont déjà fait la fameuse descente du matelot, ben ça ressemble pas mal à ça. On quitte bientôt Duchesnay en négociant quelques bons trous de bouette et quelques montées encore.
On se dirige vers le rang St-Mathias. En dessous des lignes d’hydro, vous pourrez vous ravitailler en délicieux bleuets frais.
Mais vaut mieux arrêter au vrai ravito, le ravito 2. Ici, vous devrez choisir entre la petite distance (63km) et la grande (91km). Car rappelez-vous, c’est un nouveau format de course, vous êtes inscrit au gros Bras, mais celui-ci aura deux classements et deux podiums, un pour ceux qui choisissent le court et un pour ceux qui préfèrent le long. Donc il faut décider ici. Si vous vous sentez encore frais, allez-y pour la totale! Vous descendrez tout de suite vers la rivière Ste-Anne, que vous traverserez à gué, pour aller faire une belle boucle dans la montagne, qui implique une montée costaude de 3,5km, puis une descente à haute vitesse sur le chemin forestier de la Talayarde. 28km plus tard, vous traverserez à nouveau la rivière, dans plus de courant, avant de rejoindre le tracé de la petite distance.
Si vous hésitez entre le gros et le petit, s’il y a un doute et que vous sentez la fatigue, je vous conseille fortement d’y aller pour le petit, car vous n’êtes pas au bout de vos peines. Il reste encore beaucoup de distance et de montée. Après quelques kilomètres de récupération sur le gravier du rang St-Mathias, le col à Mathias va faire très mal. Une montée en gazon d’un km à 12%, ça vous rachève un dos, ça monsieur. Oh! tiens, un autre chevreuil est venu nous encourager. La descente qui suit est tripante, il faut rester très alerte. Tiens, un grand héron lève devant nous, il était drette dans le sentier à côté du ruisseau.
On revient sur le rang St-Mathias pour un petit bout encore, puis c’est une piste par champs et pits de sables qui vient longer la rivière par endroits, avec de beaux coups d’œil. On aboutit chez le Suisse, où il faut monter une dernière fois, jusqu’en haut de la montagne puis… Ahhh! let’s go en bas et ensuite on clenche jusqu’à l’arrivée en ville.
En résumé : un bien beau tracé, en plein comme promis, c’est à dire dans l’esprit des bons vieux raids « old school », qui nous amène en des endroits inconnus et sauvages, avec les difficultés naturelles qui vont avec. Un défi sérieux, que vous pourrez être fier d’avoir accompli, peu importe la distance choisie. Comme je disais à un ami qui me demandait comment s’y préparer dans les 3 prochaines semaines, ben faudrait un minimum de 10-15h par semaine, incluant une sortie de 3-4 heures par semaine. Avec ça vous devriez être en mesure de vous y attaquer. C’est un raid qu’il ne faut pas prendre à la légère, qui pourrait bien se mériter l’appellation des raids qui l’ont précédé : Raid EXTRÊME Bras-du-Nord!