RIP Balfa

La nouvelle est tombée cette semaine, semant la consternation et l’incrédulité dans la communauté des descendeurs. Quel gâchis! La marque Balfa comme nous l’avons connue est bel et bien morte. C’est un success story, un fleuron de l’industrie cycliste québécoise qu’on vient de saboter. Une histoire d’amour entre des designers géniaux et leurs clients qui est bel et bien révolue. L’achat de la marque par Procycle devait la propulser vers le Nirvana, elle l’a plutôt descendue en enfer. Procycle a récemment réévalué ses actifs et décidé de rapatrier la production à Saint-Georges de Beauce. L’usine de Montréal ferme ses portes. La marque existe encore, mais les gars qui concevaient les bikes sont plus là, les gars qui les soudaient non plus, bref, l’équipe qui donnait vie à Balfa est dissoute pour de bon. « La plupart des employés sont soit partis ou ont été remerciés. Moi même, je pars ce vendredi (le 27) puisque Procycle rapatrie tout a St-Georges » nous dévoile Emmanuel Moisan, marketing manager et directeur du programme de course chez Balfa depuis 4 ans.

Emmanuel a connu l’ancienne garde, l’acquisition, les déménagements, les décisions douteuses et il garde un goût amer de la tournure des événements. Il a lu la récente entrevue dans ces pages avec Mathieu Laurin et peut maintenant nous en dire plus. « Ayant été le manager de Mat pendant deux ans, je connais le fond de l’histoire. Si j’ai laissé partir Mat, c’est pour une seule et unique raison: Je doutais qu’on aie une équipe en 2004 et je ne voulais pas compromettre son talent. Si je n’avais pas eu de doutes, JAMAIS nous ne l’aurions laissé partir, il était trop important pour l’ensemble de notre stratégie. De toute façon, s’il y avait eu une équipe, Mat aurait fait toute la coupe du monde avec nous aussi, et bien honnêtement, le contrat qu’on lui avait fait signer était aussi bon que celui qu’il a présentement entre les mains. »

Emmanuel déplore aussi que l’entrevue n’aie pas été plus loin que les réponses de Mathieu. Il a parfaitement raison car je ne prétends pas faire du gros journalisme en ces pages mais plutôt de l’entertainment léger. Et il admet que si je l’avais interrogé sur le sujet il y a un mois, il n’aurait pas osé donner ces réponses. Je pense par contre que Manu a raison de souligner le support que Balfa a pu donner à Mathieu Laurin pour l’amener où il est en est maintenant.

« Je crois que Balfa a joué un grand rôle pour aider Mat à maturer ces 2 dernières années et approcher la compétition comme un pro côté préparation physique et mentale, analyse des parcours, repos, alimentation, etc… Même s’il n’en fait pas mention, je crois pertinent de te le dire, car sans nous, Mat aurait été un talent gâché (de +) par le cruel manque de support pour les athlètes de descente, comme ce qui guette le jeune prodige Kwanah Sioui Moar. »


Photo: François Gariepy, prise en face de l’usine Belle-Gueule à Mtl le soir du dernier party Balfa.