Mathieu Toulouse, Géant de Rio

Mathieu est de retour du Brésil affligé d’une solide Montezuma’s revenge. Il s’est quand même bien amusé là-bas. Il était invité pour participer à la course Red Bull Giants of Rio. C’est une course à relais par équipe, les disciplines étant la nage dans les vagues, le vélo, le deltaplane de vitesse et la course à pied dans le sable. Deux équipes représentaient le Canada, Andreas Hestler complétait la seconde équipe. L’équipe à Mathieu a fini non loin de la dernière place. Je le laisse nous raconter pourquoi, et cela vous aidera à comprende pourquoi Mat est heureux de la décision de l’UCI de permettre l’assistance mécanique en vélo de montagne à partir de l’an prochain.


En plus du voyage et du décalage, j’ai eu à me défendre contre un vilain flu tropical à mon retour. J’ai passé mes trois premiers jours au Québec au lit. Ça a du bon , je soufffrais de grave embompoint après tous les repas surabondants du Brésil. Diète éclair !

Giants of Rio. Ça a commencé sur une drôle de note. Un de nos premiers contacts en arrivant a été avec Michael Weiss, un bon vététiste d’Autriche. Il venait de se faire menacer d’un arme lors d’une petite sortie d’entrainement. Il semblerait qu’il s’était aventuré dans un quartier où il avait pas d’affaire, et qu’on lui ait signifié en tirant une couple de coups de feu dans les airs ! Tu aurais dû voir le gars, blanc comme un drap.

On n’a pas trop attendu pour adopter le mode vacances non plus. Dès le premier soir on est sortis jusqu’à 2h30 du mat, et avec Hestler qui commandait les verres la cadence était élevée. Le plus drôle c’est que cette nuit-là mon rommate, un delta-planiste (??), m’a réveillé à 4h30 am pour une petite escapade. On est montés sur le toit de l’hôtel, lui avec son parachute et moi avec ma caméra numérique. Il s’est pitché en bas et a atterri sur la plage. Tout s’est bien passé. Il voulait surtout que je l’accompagne parce que s’il se faisait arrêter il voulait que j’avertisse le consulat canadien.

C’était évidemment un BASE jump. Il m’a expliqué que BASE est un acronyme. Building, Antenna, Structure, Earth. Pour être un vrai il faut avoir ses 4 lettres. Il lui manquait encore le B et le E. Reste plus que le E. Reste que ça a été un méchant trip, rien que d’être témoin. Voir un gars sur le bord d’un édifice haut d’à peine 400 pieds se balancer dans le vide, c’était assez capoté. J’ai pris des photos, je te les enverrai.

La course comme telle a été chic. Pour la nage, mon équipe avait une fille. Elle a bien performé, tout près des meilleures filles, mais ça nous mettait quand même autour de 50e sur 80. J’ai eu un bon début de parcours, et j’avais presque rattrapé Ralph Naef et Hestler en arrivant au top du Corcovado (le Jesus), mais je suis passé dans de la vitre en redescendant. Grosse lacération dans mon tubeless. J’ai réparé, crevé, réparé, crevé. Puis j’ai fait un bout en me demandant si j’allais continuer. J’ai eu la chance de rencontrer un allemand qui était spectateur. Il a « échappé » un co2 un tube, et une grosse rustine pour mon pneu. Inutile de dire que j’ai fini très loin de l’équipe Australienne, gagnante. Dommage, mais pas trop lourd de conséquences, le coureur de mon équipe n’était pas vraiment speedy gonzalez de toute façon.

Après la course on a eu un party organisé au Pao de Açucar (le fameux Pain de sucre, une des montagnes bien connues de Rio). Les filles étaient ravissantes et le Red Bull Vodka coulait à flot. Toute la semaine en fait on avait été traités aux petits oignons. On était logés dans un hôtel 5 étoiles, toutes dépenses couvertes. On a même tous reçu un téléphone cellulaire gratuit avec des minutes d’utilisation, commandite conjointe de Siemens et d’un fournisseur local de téléphonie cellulaire.

Je suis resté quelques jours de plus à Rio, et cette fois ça a été notre tour d’être proches de coups de feu. On est allés dans un quartier populaire où on a vite remarqués que les policiers étaient nombreux et leur équipement lourd. Veste parre-balle, casque et visière, armes lourdes étaient la norme. À un moment donné, alors qu’on venait d’entrer dans une boutique, un échange de tirs a éclaté tout juste à côté. Le plus impressionnant a été la réaction des gens. La rue bondée s’est immédiatement vidée, et tous les commerçants ont fermé les rideaux métalliques de sécurité de leur boutique. Disons que j’étais content d’être à l’intérieur. Mais bon plus de peur que de mal.

Pour le reste de mon séjour j’ai rendu visite à Guido et Jacqueline, qui ont été les meilleurs G.O. qu’on puisse imaginer.

MT