Notre copain Bruno « Brakeman » Vachon, ex-webmestre de ce site et ex-coureur de cette association et pas encore ex-organisateur de courses, a diaboliquement planifié son plan de carrière. Après avoir accumulé les expériences d’entraîneur et d’organisateur ici à Québec, il vise plus loin. Il rencontre une française, une vraie avec l’accent et tout, dans le but secret de la suivre jusque chez elle et de s’immiscer dans l’organisation du Tour de France. Voilà donc Bruno en amour avec Aurelia.
Il l’accompagne chez elle à Toulouse, où de fil en aiguille, il tire les ficelles pour parvenir à ses fins. Mine de rien, il est prêt à s’acquitter des pires tâches pour faire croire qu’il est un bon gars.
Il tente aussi de faire croire qu’il est un cycliste en forme en s’attaquant au Col d’Aspirine.
Comme cela n’impressionne personne, il s’attaque au Mont Ventolin…
Je disais donc que Bruno s’attaque au Mont Ventoux, comme spectateur, lors du Criterium du Dauphiné Libéré
Il enfile même un survêtement bleu pour se fondre à la foule et partager une saucisse avec les amateurs.
Tout cela pour voir passer le peloton
et surtout la vedette de l’heure, LAAAANNNNNCE!!!!
Assez déconné, passons aux choses sérieuses. Bruno a eu une chance que bien peu d’entre nous auront dans leur vie: Vivre une étape du Tour de France, mais pas comme spectateur, plus près, de l’intérieur, dans la réalité du quotidien de cette machine gigantesque. En effet, Bruno fut engagé pour lancer des sachets de café dans la foule, déguisé en grand-maman.
Non, que dis-je, il pilotait la volks du gros coureur en jaune gonflé aux stéroïdes à l’hélium.
Voyons, j’ai donc ben de la misère. Sérieusement pour de vrai, Bruno a vécu une journée en compagnie des accompagnateurs d’une équipe professionnelle. Il nous raconte.
20 juillet
Ce matin, je n’ai eu aucune difficulté à me lever à 6h00 du matin. Normalement, je déteste. Aujourd’hui, c’était enfin! Depuis le temps que j’attendais cette journée, je n’allais pas faire un caprice parce que je devais me lever tôt! J’avais rendez-vous avez l’équipe Bougyes Telecom à l’hôtel Ibis de Pau. J’allais suivre avec eux l’étape de Pau à Revel pour voir le fonctionnement de leur équipe.
D’entrée de jeu, Jean-René Bernaudeau a pris du temps pour m’accueillir. Ce cycliste retraité qui a fait les jeux olympiques de Montréal est converti en directeur sportif et a mis sur pied une superbe équipe cycliste professionnelle française. L’équipe possède son école de développement en Vendée et y développe ses futurs cyclistes professionnels. De toutes les équipes françaises, c’est actuellement l’équipe qui a la cote auprès du public français. C’est une équipe jeune et dynamique. Bref, une équipe qui me plait beaucoup!
L’objectif de la journée était de voir le fonctionnement des équipes Pro. Je voulais voir le mieux pour me situer par après. Qu’est-ce qui me manque dans ma formation pour être au niveau? Je voulais me répondre à moi-même.
Jean-René Bernaudeau m’avait offert de voir le fonctionnement de l’équipe sur le Tour de France. C’est en gentleman qu’il l’a fait. Il a également permis à Aurélia de faire l’étape. Ultra-sollicité par les médias, il a su trouver le temps pour discuter avec moi et me faire faire le tour du proprio.
L’objectif de la journée a été atteint avec succès. Je ne dis pas que je sais comment fonctionne du début à la fin une équipe professionnelle mais je sais quelle est la dynamique qui l’entoure pendant le Tour. L’équipe fonctionne sur deux régimes.
Le premier est pour assurer la qualité de l’encadrement des coureurs. Comme Samuel m’a dit, l’un des encadreurs de l’équipe, les cyclistes sont au Tour que pour pédaler, le reste, c’est l’équipe qui s’en occupe. Les coureurs n’ont pas tous les traitements de faveurs tout au long de l’année mais on comprend très bien que faire le Tour de France, ça demande des efforts considérables et que les équipes doivent s’assurer que leurs coureurs n’ont la tête qu’à pédaler. Les encadreurs, ce sont de véritables nounous!
Le deuxième régime de l’équipe, c’est celui qui permet à l’équipe d’entretenir ses commanditaires. On le sait, c’est la commandite sportive qui fait vivre le cyclisme professionnel. Les dirigeants dans le domaine sont rendus des maîtres dans la matière. L’équipe ne fait pas qu’inviter les principaux commanditaires sur les étapes de la course mais ils leur donnent un mini-spectacle. Coureurs et encadreurs ont l’habitude de ce manège et composent très bien avec ça.
Puis on pense les médias omniprésents? Sérieusement, je me demande combien ils sont au Tour. Ils étaient partout. Les cyclistes pendant le Tour des superstars!
Moi dans tout ça? Avant la course, j’étais aux premières loges. Soit dans l’autobus ou dans le périmètre dressé par l’équipe. Ensuite, j’ai suivi l’équipe d’encadrement. C’est ça que je voulais voir. On a fait l’étape dans l’autobus de l’équipe avec le chauffeur et Samuel, le vrai nounou de l’équipe. Au départ, j’ai eu le temps de tisser des liens avec Walter Benéteau. On a prévu de se revoir. Un gars simple qui a gardé un souvenir très positif des courses qu’il a fait au Québec. Puis quand Jean-René nous a offert les invitations pour les Champs-Élysées, j’ai ri. Il aurait fallu me pincer
Quand on voit les étapes de plat à la télévision, on a parfois l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de spectateurs sur le bord des routes. Bien détrompez vous, c’est plein! Pas comme dans les cols, mais c’est impressionnant. Également, les coureurs ne sont pas les seuls à se faire applaudir. Les gens applaudissent et photographient tout ce qui a les couleurs des équipes. À un certain moment, je photographiais la foule alors que c’était nous qui nous faisions photographier par celle-ci. Le monde à l’envers? Certes dans ma tête
À l’arrivée, les cyclistes sont tous à l’inverse du matin. À la télévision, on les voit souvent souriant et fringant mais ils sont tous à l’inverse. Ils sont humains. Ils sont fatigués et se cachent dans leur autobus. Ils sortent que pour donner quelques autographes.
Le seul regret que je garde de cette journée, c’est de ne pas m’être senti utile. J’étais observateur mais j’aurais tellement voulu faire plus. Je ne me sentais pas comme un néophyte. Certes, je n’ai pas toute l’expérience de l’équipe d’encadrement mais je crois que j’aurai ma place un jour dans une telle équipe.
À suivre, la suite des aventures de Bruno au Tour: Les Champs-Élysées