Temple-to-temple: Feu vert!

Bon, c’est officiel, je vais faire la course Temple to Temple au Belize!

– Où ca? au Bailey’s?
– Non non, au Belize, le petit pays en dessous du Mexique!
– Ah! un concours de calage de Bailey’s au Bailey’s?

Voici le genre de conversation des derniers jours, alors que l’invitation des organisateurs de Temple to Temple se concrétise. Je vais donc essayer de vous raconter au jour le jour comment ça se passe, en supposant qu’on aura l’accès Internet.


Le voyage fut…long.

Parti à 6h de Montréal, je suis arrivé vers midi à l’heure locale (1h de décalage) J’ai attendu dans le lobby de l’aéroport les autres « coureurs médias » qui arrivaient à 16h. Petit aéroport de brousse de ville de brousse. Comme Québec, quoi.

C’est écrit en lettres de bois découpées à la scie sauteuse: Philip S.W Goldson international airport. Le point du W a du tomber un jour sur la tête de la préposée à l’enregistrement des bagages de Tropic Air.

La journée est fraiche (20-25°, genre) et il tombe des averses. En descendant de l’avion, j’ai été surpris par l’humidité…et le vent! Un local me dit qu’il vente souvent plus que ca, alors ça promet pour la course. Le local en question s’appelle Colet(te?) et dit qu’il fut champion du Belize sur route il y a 12 ans, et il y a 25 kilos. Il déplore le fait que ce sont les américains qui viennent rafler toutes les bourses dans les courses, qu’il devrait y avoir des bourses pour les Beliziens.(Belizeens?)

Je lui promets de pas ramasser une cenne, d’autant plus que voici qui arrive (parlant d’américains) le candidat no 1 a la victoire, Walker Ferguson, Pro américain qui fut entre autres Champion du monde junior, rien de moins.

Il est bientôt joint par Deian, journaliste à Bike magazine, et son photographe Colin Meagher. Stéphanie, elle aussi photographe, mais « de mariage » à Las Vegas, complète notre groupe.

Inévitablement, y’a pas assez de place dans notre petit bus pour 5 gars-filles et leurs bagages/vélos. David le chauffeur est donc allé porter les vélos à l’entrepôt, ce qui a pris minimum une heure.

3 heures de route nous séparaient de l’hôtel, selon David, ce qui veut dire qu’on est arrivé way passé 9 heures. Le minivan 11 passagers filait à 120, puis ralentissait a 2km/h pour les speed bumps, identifiés ici par un symbole en forme de totons. Les speeds bumps étaient groupés par batch, à tous les kilomètres, vous voyez le genre. Pas reposant.

Plus on approchait du Resort Placencia, notre destination, plus l’état de la route se dégradait. Planche à laver épouvantable pour les 20 derniers kilomètres, qui seront probablement nos premiers 20km samedi. Hish.

David a arrêté et recule pour nous montrer un beau gros serpent fer-de-lance au milieu du chemin. Stéphanie, est descendue immédiatement le voir de plus près. David la prévenait: « c’est venimeux, il va sauter sur toi et si tu vois pas un docteur en dedans de 3 heures, tu es morte! »

Stéphanie écoutait pas et lui touchait à la queue pour le faire bouger. L’autre criait de plus belle: « Get out of there, he will jump on you, and you’re dead! »

Quand elle est revenue à l’auto, David dit: « je hais les serpents, je dois l’écraser! » L’autre répond: « pas question! on le laisse vivre, il t’a rien fait! » David en remet: « je dormirai pas cette nuit si je le tue pas! » et pèse sur le gaz pour l’écraser. Stéphanie attrappe le volant et tire à droite, l’autre tire à gauche. Nous, derrière, on les encourage: « vas-y, écrase-le!… non, tue-le pas! » J’étais mort de rire.

Si vous voulez savoir, on l’a epargné, et le Toyota qui nous suivait est passé drette dessus.