Une (ou deux?) équipe québécoise au Championnat du monde de course d’aventure?

Le titre est sous forme de question parce que ce n’est pas tout le monde qui est invité à participer au Championnat du monde de course d’aventure, officiellement nommé The Raid World Championship. Cette course, genre de fusion entre l’Eco-challenge et le Raid gauloises, est devenue le circuit mondial par excellence, couru par vraiment les meilleures équipes de la planète. La finale a lieu cette année au Saguenay et Géo Plein Air enverra son meilleur et plus humble journaliste sur place pour couvrir l’événement en suivant de près l’équipe locale du Saguenay-Lac-Saint-Jean. SAUF QUE… il faut que cette équipe se qualifize (comme toutes les autres) pour avoir le droit de faire la finale. Seulement les 6 meilleures équipes nord-américaines seront invitées.

Quoi faire pour se qualifier? Il faut participer à une ou plusieurs des 3 courses de la Coupe du monde des raids. Il y en a deux de faites, et une à venir. L’équipe du Saguenay ne fut pas officialisée assez tôt pour pouvoir s’inscrire à la première, qui se déroulait en Australie. Dommage car y’avait pas beaucoup de monde, c’eut été une belle occasion de scorer. Nos bleuets ont donc participé à la course en Idaho la semaine dernière. Ils ont terminé douzièmes, à 6 secondes de la onzième place, après plus de 22 heures de course. Au général, ils sont maintenant classés 6e sur le pool nord-américain.

Une particularité de cette équipe, c’est que sa composition finale n’est pas encore connue. Les candidats actuels se sont entendus sur une formule bien spéciale. Ils sont 7, et seuls les 4 meilleurs de la gang feront la finale. Donc deux groupes différents font les deux courses de sélection, et ensuite, on voit qui sont les plus forts, le choix se fera donc entre Jean-Arthur Tremblay, Geneviève Tétreault, Simon Côté, Pierre Lavoie, Guy Gilbert, Audrey Tremblay et Sébastien Lapointe.

Une autre équipe du Québec est aussi en liste, Salomon-Chlorophylle, composée de Ian Beaulieu, Rémi Barriault, Martin Fleury et Nadia Richer, (ici y’a un boutte qui a été censuré, voir chronique du 26 juillet) L’équipe Salomon-Chlorophylle a fini 20e en Idaho, après bien des mésaventures. Ils sont 11e au général et peuvent mathématiquement faire la sixième place, si ça va pour le mieux en France, lors de la dernière étape. On leur souhaite de tout coeur.

En attendant, jasons un brin avec Jean-Arthur pour faire le point sur leurs chances de faire la finale.


Gilles:Euuuh… beau bike
J.A.:Mets-en!
Gilles:Paraît que Devinci, votre commanditaire (et le nôtre) ont parti une production de Moonracer juste pour votre équipe. Vous êtes choyés.
J.A.::On peut rien te cacher. Et ce bike va vraiment bien.
Gilles:Bravo pour votre course. Ça a été plus ou moins dur que prévu?
J.A.:Ni plus ni moins exactement comme on l’avait prévu, à ce titre je peux te garantir que l’on s’est vraiment fait mal…
Gilles:Oui, on voit que t’as la yeule en sang sur les photos. Quelles parties ont ben été et quelles ont mal été?
J.A.:Les étapes nautiques ont été au-delà de nos espérances. L’équipe (m’excluant) ont vraiment travaillé fort, le bike, la course à pied et le rappel dans l’ensemble nous avons été assez efficace aussi.En roller, nous avons chuté à 100 mètres de l’arrivée ce qui nous a fait perdre un peu de temps, de chair et de sang, aussi un manque de vigilance en navigation nous a fait perdre presque 30 minutes dans une section de bike.Le pire cauchemar qui nous est arrivé a été de manquer le départ causé par le bris de notre pompe à canot, le départ a été donné pendant que l’organisation était à la recherche d’une pompe de rechange pour nous permettre de gonfler convenablement, heureusement nous n’avons pas été pénalisés par cet incident, cependant devoir partir 8 minutes derrière un peloton qui pagaie à bloc c’est dur pour le moral, c’était triste à pleurer.
Gilles:On sait que c’est ben compliqué les règlements et formats de course pour ces qualifs et qu’il faut tout bien comprendre la game pour savoir comment gérer sa course, vous autres côté stratégie, satisfaits?
J.A.:Il faut tout d’abord comprendre que l’équipe est mixte et formée de 4 coureurs et d’un aide technique, cependant, seulement 3 des coureurs sont sur le terrain simultanément, pendant ce temps le 4ième coureur agit comme aide au membre support technique, alors on se remplace à tour de rôle en s’assurant de mettre les meilleurs éléments sur le circuit dépendamment des disciplines et de la durée de ces dernières. En ce qui concerne la fille, elle peut être absente sur 3 étapes maximum.Notre stratégie a été impeccable si c’était à refaire, on n’y changerait rien. En gros, elle consistait à faire courir le membre féminin de notre équipe avec Simon et Sébastien dans toutes les étapes nautiques et de lui faire sauter une des longues étapes de bike et de course à pied. De plus, elle faisait partie de l’étape de montée en bike où nous pouvions l’aider et était absente sur l’étape de course à pied en descente ou nous ne pouvions pas le faire.Notre résultat est en grande partie attribuable à la performance de Audrey, cette fille là a une endurance et une force mentale hors du commun (la dureté du mental). Des partenaires comme elle pour ce genre de course, y en existe très peu.Petite anecdote: Samedi dernier soit une semaine après l’étape en Idaho, Audrey est partie vendredi de Baie St-Paul en bike jusqu’à Stoneham. Le lendemain, elle a fait le Triathlon du Lac Beauport et par la suite redescendue en bike à Baie St-Paul.
Gilles:Ayoyye, fin de semaine bien remplie. Vous trouvez-vous à être qualifiés ou si vous pouvez vous faire dépasser? La commande est-elle grande pour la France? Quelles sont vos chances?
J.A.:Actuellement nous faisons partie des 6 équipes Nord Américaines qualifiées pour la finale, sauf que l’issue de l’étape en France sera cruciale pour conserver ou perdre notre place.