Raid Bras du Nord 2006

Y’a une tradition avec Ti-Mike de s’appeler après une course pour tout se raconter en détails, peu importe si on y était ensemble ou pas. Ça commence invariablement par : «Pis? CONTE-MOÉ TA COURSE!» Cette fois-ci, ce sera par écrit, pour répondre à un «pis?» de Blackberry : «Allo ti-gilles, je quitte L.A. airport pour la NZ. 11:00 de vol, le film a besoin d’etre bon. Pis? le raid BDN?… Ti-mike.»

Alors, Cher Ti-Mike, voici comment ça s’est passé. Y faisait vraiment beau et pas trop chaud, température idéale. 600 coureurs au total, 250 dans le Gros Bras, dont 13 élites, ce qui doit être un record. Est-ce le titre de champion québécois qui les attirait, ou la proximité de Québec, ou la bonne réputation de l’événement, ou l’ensemble de ces réponses? Sé pas.

Seulement 20 abandons sur 250, incluant Isabelle (petite chute, minuscule morceau de plastique pété dans manette Dual control, manette à changer au complet, belle mentalité je te jure) Michel Jean, (flat + chaine cassée) et Richard Lavoie (clavicule + côtes pétées).

Hervé ton papa y était, c’était ben le fun de le voir et il a fait encore une méga-perf, bravo! (119 overall)

Au réchauffement, surprise, pas mal aux jambes comme d’habitude, vraiment de bons feelings. La préparation spéciale aurait-elle fonctionné? Tu te souviens qu’on a passé la première semaine d’août au chalet (pas de bike, juste du canot et jouer avec les enfants et lire l’édition complète des aventures d’Oumpah-Pah), suivi de la semaine au Grand Tour, (800km en 7 jours, sam-dimanche mollo, lundi-mardi-mercredi costauds et jeu-ven-sam ben mollo, méga-emphase sur les étirements). Ce fut avant tout une belle semaine avec les amis et franchement, on ne mettait pas trop d’espoir sur le BDN, mais qui sait ce que l’entraînement en volume peut donner, surtout pour la prévention de mes fameuses crampes, qui surviennent toujours au premier jour d’une course par étapes, jamais par la suite? Je pense que je me suis en quelque sorte pré-crampé.

L’Aubergiste était le plus crinqué de la gang dès la piste cyclable, il nous a étiré le peloton en une longue file juste un de large. T’aurais dû le voir, pas de Hydrapak, du stock plein ses poches et une musette jaune LG en bandoulière, on aurait dit qu’il allait passer le Journal de Québec.

Arrivés dans les côtes, Fred est passé en avant et nous a largués au train lentement. Il a pris genre 50 sec. sur le peloton, formé de toute la gang d’élites + Babus + Pierre et moi (toutes mes excuses si j’ai oublié quelqu’un, on était une trop grosse gang!)

Arrivés à la descente du matelot, bien sûr, Pierre et moi on s’est fait distancer. Mais je dois dire que Pierre descend comme un chef maintenant qu’il roule en double. Sans blague, tu aurais été épaté!


Photo: Manon Bourque

Après avoir traversé la rivière à gué (pas épais d’eau), on s’est retrouvés encore ensemble, Ti-Pete et moi, pour le 8km de plat. Pierre semblait dans sa forme habituelle, moi itou, et on pensait ben encore passer la journée ensemble. On a repris Jimmy Gagné, dans son baptême de Raid, crampé aux mollets suite à la traverse de rivière. Il s’est refait une petite santé dans notre roue, et arrivés dans la côte à Ti-oui, il était OK pour bien grimper. Moi j’ai pris ça «à la Harper» soit de façon très conservatrice, souvent sur la granny, pour pas trop me taxer. Pierre semblait tirer de la patte un peu, en retrait quelques secondes derrière. Stephen Flindall nous a dépassés à un bon train, j’ai décidé d’embarquer avec lui. On s’est fait dire qu’on était 9e et 10e. On a monté toute la 2e moitié de la côte ensemble. Stephen me demande : «Penses-tu qu’on va en rattraper d’autres d’ici la fin?» Réponse:«Je pense pas, à part ceux qui vont bonker ou avoir des ennuis». Vers le haut de la côte, on rejoint Jimmy. Je me sentais encore de bonnes jambes, alors j’ai punché un peu plus les dernières montées. On a perdu Stephen et bientôt j’ai perdu aussi Jimmy. Tchi-tching! (bruit de caisse enregistreuse) Un peu plus loin, Tchi-tching! Voici Leni assis dans la trail, en train de s’étirer les ischios. Dans son visage, est-ce un sourire ou une grimace? Bon baptême de raid pour lui aussi. «Courage, mon jeune, ça va passer!» Un peu plus loin, Aroussen en train de réparer une crevaison. Tchi-tching! Me v’la autour de 5e.

Après ça, ben batinse, j’ai été tout fin seul pour tout le restant de la course. Bonnes jambes, bons feelings, bon pilotage. J’ai revu la côte à 10 km de la fin où tu m’avais largué l’an passé et où j’avais crampé solide. Ça a mieux passé cette année, bien que je faisais attention de ne pas donner de coups, je sentais que j’étais pas loin de la limite.


Photo: MANON BOURQUE

Comme j’ai slacké le pace une tite coche, je jetais un coup d’oeil derrière de temps en temps, et à 3-4 km de l’arrivée, je vois 2 gars qui me poursuivent derrière, à 20 sec. Pas question de concéder un rang, let’s go, débout sur les pédales jusqu’au centre-ville. Quand on sort des champs pour tomber dans la rue juste avant l’arrivée, je me fais arrêter pour laisser passer une ambulance. (probablement Richard Lavoie en chemin pour l’hôpital) quelques secondes passent, mes poursuivants arrivent dans mon Q, feu vert, let’s go, sprint final autour de l’église et je passe le fil d’arrivée tout juste devant Aroussen en feu et Stephen 15 sec plus tard. Bravo Aroussen, toute une course, un autre Expert qui passera Élite et sera à surveiller l’an prochain. Stephen, c’est pus une surprise, il nous avait montré dès son premier raid à vie (3e au Raid Vélomag 2006) qu’il était aussi bon sur de longues distances qu’en XC. Devant, c’est Busher qui l’emporte, après avoir crampé solide lui aussi et revenu tout seul sur le peloton Meunier-Bussières-Pageau. Il termine 2 min et demie avant Vince. Pascal et Jonathan Pageau suivent tout près. Jo, un autre nouveau raideur à surveiller! C’est-tu le calibre qui augmente à chaque année ou ben moi qui faiblit trop vite?

Anyway, ben content de ma course, je pense que j’ai ben géré ça. Et surtout, j’ai pas crampé! Pierre a fini deuxième 40-49, 18 overall, y dit qu’il a comme bonké dans la côte et a dû faire une pause au ravito. Pauvre lui, c’est pas le Pierre qu’on connaît ça. Il pense qu’il a pris ça trop mollo les semaines d’avant. Watch-out, y va se mettre à s’entraîner! 🙂 Et c’est DSA qui complète notre podium!

Au chapitre de la guerre anti-crampe, j’expérimentais de quoi de nouveau encore une fois. Ça s’appelle Salt Stick et avant de l’ajouter à sa ligne l’an prochain, un distributeur désirait le faire tester par un bon crampeur et j’étais le testeur tout désigné et le RBN est le raid tout désigné, avec sa traverse de rivière frette après une longue descente, sa côte à Ti-Oui et ses longues descentes. Sans blague, beaucoup de gens m’ont dit qu’ils avaient crampé cette année.


Photo: EXCLUSIVITÉ MANON BOURQUE Copyright 2006

Le Salt Stick est un ti tuyau que tu places à l’intérieur de ton guidon, laissant protruber uniquement un ti-boutte rouge mou comme une cerise bien mûre. Tu places 5 capsules à l’intérieur et tu en sors une à chaque heure en tournant le devant du tuyau (me rappelle jamais dans quel sens). La pilule sort de la cerise, tu la prends et l’avales avec une gorgée d’eau. Après les premières descentes, le tuyau au complet est sorti de son trou, j’ai été chanceux de le voir et pouvoir l’attraper. Je l’ai mis dans ma poche d’en arrière et me suis sorti une capsule aux heures, en plus de bien boire et bien manger. Est-ce ce produit qui m’a sauvé des crampes, ou ma préparation en volume? D’autres pilules d’électrolytes auraient-elles fait la job pareil? J’avais essayé d’autres marques sans succès les années passées, mais les circonstances de la course changent à chaque fois. Faudra voir au prochain raid.

Voici pour les intéressés mon set-up pour cette course.

Bike : Kona The King full SRAM et SID bien sûr.
Pneu avant : IRC Mibro 2.1 standard monté sans tube avec du Stan’s sur jante tubeless, gonflé à + ou – 40 lbs (530g, 40$)
Pneu arrière : Maxxis Larsen TT 1.9 standard monté sans tube avec du Stan’s sur jante tubeless, gonflé à + ou – 40 lbs (350g, 51$)
Dans le sac de selle : 2 tubes, 1 outil Topeak Mini-18, 1 détendeur Radical air-pocket avec cartouche de CO2, 1 maillon rapide SRAM.
Dans mon Hydrapak Air-scoop trail : 2 litres de EDGE saveur de pêche, 1 pompe Topeak Marcomaster blaster.
Dans mes poches : un flacon de Hammergel aux framboises, un flacon de Hammergel expresso. Deux sachets de Carb-Boom au cas où. Trois pilules de calcium Usana au cas yoù si j’avais crampé, (y paraît que ça marche pour David Veilleux quand les crampes y pognent, faut que je l’essaie la prochaine fois que je vais cramper)

J’ai tout mangé, tout bu comme prévu, en plus de ramasser au vol aux ravitos une demi-banane (mûre et épluchée, bravo au feed de la rivière!) et un verre d’eau.

Merci aux organisateurs, ce raid BDN fut encore un succès, votre machine marche au quart de tour, votre parcours est presque parfait, tout le monde a tripé. Mike t’as manqué de quoi!