Tour du Mont-Valin : Le Joblow report

Ayant apprécié son expérience de l’an dernier, Jonathan Boucher était de retour au Tour du Mont-Valin en fin de semaine dernière. Il a tiré une excellente course, compte tenu de son expérience somme toute limitée pour ce genre d’événement. Lui et ses collègues juniors ont offert une performance étonnante, je leur lève mon chapeau. Je crois que c’est la première fois que les jeunes performent aussi bien dans un raid, dans une course qui ne manquait pas de bons coureurs. La relève promet pour les années à venir. Luc Doiron, grand vainqueur, dans une autre de ces journées où il est en feu, est pas vieux encore. Marc Plante, deuxième, la révélation de cette année dans le petit monde du marathon, grand gagnant de plusieurs raids et du cumulatif chez les élites, est encore un flo. Luc Boily, troisième, doit pas avoir 25 ans. En quatrième place, un Junior! Simon Lalancette, qui a roulé ça comme un chef, à l’aise tout le temps, et fort jusqu’au bout. Et que dire de Jonathan Boucher, un autre junior, qui finit quatrième? On a demandé à Jo de nous raconter sa course, qui sera suivie d’échanges légers, histoire d’allonger le texte.

Raymond Lavoie guide un groupe d’habiles coureurs qui n’ont même pas mis le pied à terre même dans les pires sections de la côte Boivin.

Jonathan Boucher :

J’en étais à ma deuxième édition pour ce roulant raid. L’an dernier, j’avais sagement décidé de rouler avec les ténors de la province, soit Gilles Morneau, Michel Leblanc, Luc Boily, pour ne nommer que ceux-là. Ils m’avaient bien couvé tout au long du raid, me prodiguant un certain nombre de précieux conseils, qui me serviraient grandement pour la suivante édition de ce raid. J’étais très heureux de mon résultat de l’an dernier, 11e au SCRATCH avec un temps d’environ 4h pile. Mes objectifs principaux étaient de ne pas éclater sur les derniers 8h d’asphalte, pour ne pas faire comme l’an dernier, et de terminer sous la barre des 4h. Je m’étais donc organisé avec mon ami P-O pour cette fin de semaine hors de l’ordinaire. On allait coucher au chalet de son parrain/marraine/cousine/2ecousine aménagé directement sur le site!

Après environ 3 heures de route depuis QUÉBEC CITY, on arrive donc au dit chalet, qui, à notre grand étonnement, était allumé d’électricité. Il était cependant éteint d’eau. En arrivant dans la salle de bain du sous-sol, où étaient situés le chauffe-eau et tout le tralala, on découvre un tiroir placé sur le plancher. P-O s’étonnant de cet incroyable désordre, remis le tiroir en place sur sa glissière, et on se mit à la recherche de la putain de valve d’eau. Après une heure de jolies péripéties, on décide alors d’appeler une cousine pour savoir ou est la putain de valve. Et oui, vous me voyez surement venir, la putain de valve était derrière le tiroir que nous avions remis en place ! Donc la veille on se load en CARBSSSSS pour aller vite le lendemain. Un beau petit dodo assez tôt, avec 4 alarmes pour être sur de se réveiller le lendemain (2 radio-réveils, une montre et un cellulaire). Donc on dé-jeûne et on se prépare finalement pour quatre-vingt-dix kilomètres de vélo!

On décolle. D’amblée, y’avait mon nez qui coulait comme une champlure, et mon cœur qui tournait aussi vite que le moteur d’une auto à 100 km/h en première vitesse. Ma sinusite juteuse faisait rage. Durant la première demi-heure, je pers P-O dans les profondeurs du pack et me concentre sur le groupe à l’avant. Mon objectif : rester avec DGILZ, car je sais qu’il est un très bon excellent majestueux coureur, en plus il avait son maillot de champion canadien tabarouette!

Gilles qui s’amène à l’arrivée avec son maillot trop petit pour sa grosse bedaine, heureux
de ne pas avoir crampé cette fois-ci. À noter la jolie puce qui garnit sa cheville droite. Le
Tour du Mont Valin ne fait plus partie de la Coupe des raids, mais utilise une technologie
plus moderne et offre des rabais à ceux qui s’inscrivent tôt. Peut-on dire que c’est un raid
« premium »?


On roule donc en peloton de 6-7 personnes, plus ou moins jasant comme peloton ! Je m’esclaffe quand je vois un copain au devant du pack qui jette son papier de gel par terre et que DGILZ se précipite vers lui à vive allure, ne se souciant pas de ses jambes qui cramperont dans la montée d’asphalte, pour aller le disputer ! Il réussit même à parler quand il fait du vélo lui ? En arrière, je fais le flag, je suis en berne, je me prépare à décrocher. À ce moment, je me dis que des petits africains n’ont pas la chance de faire du vélo pendant 4h de temps par température moyennement froide, et je me ressaisis. Une petite Glou de gel à toutes les 5 minutes avec une grosse Glou d’eau pour faire remonter le taux de sucre dans mon eau rouge. Je me réhabilite tranquillement, je sais que c’est la meilleure stratégie à adopter. À vingt kilomètres de l’arrivée, je me sens frais comme une rose qui se serait fait rouler dessus par 3 cyclistes et ¾ de tandem + une fourmie. Traduction langage idiot -> langage québécois : J’ai tabarouettement mal aux jambes siboulet de siboulot, mais ca va aller. On arrive au 3e ravito, DGILZ, moi et un gars de Cyclone (je crois). C’est à cet endroit que le légendaire DSA m’avait doublé l’an dernier. Je décide de ne pas arrêter dans la zone de ravitaillement, histoire d’avoir l’air toff.

Il ne reste que 8 kilomètres d’asphalte, les plus durs de toute une vie. On dirait qu’aussitôt que je suis entré sur le pavé, mes cuisses, mes mollets et mes ischios savaient que j’allais les torturer et ont décidé de tout tenter pour que je ne pédale plus. Ils m’ont menacé de crampes et de malaises incroyables tout au long de ce «FAUX-PLAT» escarpé. Je croise donc la ligne d’arrivée, en gémissant, pleurnichant, perdant toute dignité humaine. Je comprenais donc pourquoi l’an dernier j’avais décidé de ne plus refaire telle épreuve. Je croyais qu’il n’y aurait aucun lendemain, que j’allais m’éteindre violemment en apposant ma surface plantaire sur la délicate, néanmoins inégale, surface terrestre. Exténué, je cherchai péniblement des yeux le «STAND» à gaz d’avion, généralement généreusement recouvert d’éléments sucrés et remplis de protéines. Je constate qu’une table a été aménagée, avec quelques verres d’eau, des quartiers d’orange et des CHIKITA (voir ici BANANES). Seul point négatif de toute l’organisation, quant à moi.

All in all, ma deuxième expérience en tant que raideur m’a donné maintes raideurs au dos, aux jambes et au cou, mais a été très plaisante, après avoir récupéré de cet état de misérables sensations perçues à l’arrivée. Je referai certainement des raids l’an prochain, c’est coooooooooooooooooooooooooooooooooooooooool!

Joblow

BE CURIOUS

Joblow qui passe le tapis d’arrivée avec l’air du gars qui est content que ça soye fini.



Gilles:Jo, on a un problème avec la fin du troisième paragraphe, qui est outrageusement licheux à mon endroit. Peux-tu nous ré-écrire ça en plus méchant, car tu connais mon problème d’image, si je publie ça tel quel, je vais me faire accuser de pense-bonisme, c’est certain.
Jo:OK, voici ce que je propose: « On décolle. D’amblée, y’avait mon nez qui coulait comme une champlure, et mon cœur qui tournait aussi vite que le moteur d’une auto à 100 km/h en première vitesse. Ma sinusite juteuse faisait rage. Durant la première demi-heure, je perds P-O dans les profondeurs du pack et me concentre sur le groupe à l’avant. Mon objectif : rester avec DGILZ, car je sais qu’il est un très pas bon pas excellent pas majestueux béciqueux en plus il avait son maillot de champion canadien tabarouette de mautadit vantard de siboulot que je suis fâché et jaloux!
Gilles:Bon c’est mieux. Et d’emblée, ça prend un e, à moins d’écrire dans le blé.
Jo:J’avais pas mis de e ? … y’a tu pas mal de fautes comme ca?
Gilles:Ben là, tu t’es pas relu, quoi? J’en ai un peu assez de jouer à la maîtresse d’école. Révise-moi ça tout de suite et que ça saute!
Jo:
Gilles:JO ? Jo ?! Qu’est ce qui se passe, tu réponds pas, es-tu fâché? Que fais-tu là dans le coin, recroquevillé en position foetale, les yeux dans le vide, tenant ton devoir chiffonné dans tes mains moites?
Jo:J’ai eu une passe d’obsession pour les araignées qui gambadaient joyeusement au plafond en chantant joyeusement la contine « L’arbre est dans ses feuilles »
Gilles:Ça ressemble à du Délirium très mince (la pognes-tu?). Ça peut être grave. Ça t’arrive souvent?
Jo:Je connaissais pas le délirium tremens, lol mais ça m’arrive souvent en bike c’est pour ça que je vais vite!
Gilles:Tu vois, c’est ce qui arrive quand vous autres, les jeunes, vous êtes toujours sur le party et vous faites des buveries en calant des bières et en vous shootant avec des shooters. Tu as déjà des effets secondaires de ces folies là. Belle mentalité, je te jure. Il serait temps que tu te prennes en main mon gars et que tu slacke la boisson et tant qu’à y être, c’est fini les Big Macs!
Jo:J’ai écouté Super size me cette semaine et ça m’a donné le goût de tenter l’expérience moi-même!
Gilles:Aussi, je voulais te dire que tu manques carrément de respect pour tes aînés. Quand on est arrivés sur l’asphalte et que tu m’as attaqué à deux reprises, me laissant seul derrière, à l’agonie et au bord des crampes, c’était vraiment pas très gentil. J’aurais apprécié une petite poussée dans le dos pour les bouttes à pic, ainsi que de doux mots d’encouragement et/ou un petit massage thaïlandais dans la région des trapèzes.
Jo:J’voulais te faire le massage mais je savais pas si t’allais le vouloir ou si t’allais me donner un coup de pied au moment où une auto aurait passé!
Gilles:J’y avais pas pensé, mais je retiens l’idée pour l’an prochain, si t’as encore le culot de me battre.

Ces excellentes photos sont l’oeuvre de Jean-Claude Duguay, de D-CLIC, qui a pris plein de photos des participants au Mont-Valin en 2006, 2007 et 2008. Cliquez ici pour commander votre photo.