Un brin de causette avec Guy-Emmanuel Girukwishaka

Au récent brunch de la Fédération des Sports Cyclistes, on a battu tous les records de participation, c’était noir de monde. Littéralement! Guy-Emmanuel chose était présent. Ce stagiaire nous arrive tout droit du Burundi. Un inévitable brin de causette s’impose, qui va déboucher sur une collecte d’articles de vélo au profit du cyclisme burundais.

Raba canada ngeze poutine extra-fromagze ce thamwe, duo burgerwebacon pick’le stat twa, mwwmm cébondanyeule !!!
Raba ivyo ngeze mwo; uyo n’umu star, kumuronka ngo twifotoze hamwe n’iteka ntangere!!!!

Gilles: Guy-Emmanuel, peux-tu m’épeler ton nom de famille comme y faut, je voudrais pas me tromper en l’écrivant!

Guy-Emmanuel:GIRUKWISHAKA

Gilles: Ce nom est-il l’équivalent des Tremblay au Burundi?

Guy-Emmanuel: Je dirai non, mais il y en a pas mal.

Gilles: Depuis quand es-tu au Québec? Quand nous quittes-tu? Que c’est que t’es venu faire ici?

Guy-Emmanuel: Depuis le 5 sept, je repars le 6 déc; je suis en STAGE POUR ENTRAINEURS, niveau 3 (théorique, technique et pratique)

Gilles: Trouves-tu qu’y fait frette au Québec?

Guy-Emmanuel: Effectivement, mais je voulais voir la neige et pas la vivre car c’est très frais.

Gilles: Est-ce que l’accueil chaleureux des québecois a compensé en réchauffant ton coeur ou bien tu as trouvé le temps long et tu as hâte d’en finir?

Guy-Emmanuel: Oui, d’autant plus que je suis installé dans une très gentille famille québecoise, la culture et la bienveillance de ce peuple sera un meilleur souvenir pour moi.

Gilles:Parle-nous un peu de cette gentille famille qui t’a accueilli?

Guy-Emmanuel: C’est une famille qui fait un contrat avec le P.A.I.S.A.C.(Programme d’Appui International au Sport Africain et des Caraibes), ce dernier place donc ses boursiers dans des familles d’accueil.

Gilles: Vous êtes plusieurs stagiaires comme toi au Canada?

Guy-Emmanuel: Nous sommes 5 provenant des différents sports:1 Rwandais(athlétisme), 1 guinéen(athlétisme), 1 béninnois et un brazavillois(handball).

Gilles: As-tu appris des choses intéressantes ici? Comment trouves-tu notre structure? Tu en as connu d’autres ailleurs?

Guy-Emmanuel: J’en ai appris beaucoup; la formation m’a acquis les connaissances que je désirais, je suis en train d’ajouter les connaissances techniques, c’est superbe; j’avais connu une formation d’un expert français pour le niveau 1, maintenant je suis ravi.

Gilles: À quoi ressemble la structure cycliste au Burundi? (et quel est le climat social?)

Guy-Emmanuel: Nous avons une FEDERATION BURUNDAISE DE CYCLISME(F.B.C), avec un bureau qui a du mal à fonctionner suite à plusieurs difficultés: matériel et financier surtout; et à la guerre civile qui règne depuis 10ans.

Gilles: Dis-m’en plus sur le Burundi. Avez-vous quand même quelques courses de vélo organisées à chaque année? Comment se vit cette guerre civile au jour le jour? Quand tu vas t’entraîner à vélo, risques-tu de te faire titrer une roquette dans le dos? De te faire sacrer une volée et voler ton vélo?

Guy-Emmanuel: Oui nous avions un championat national et le Tour du Burundi avant la guerre, des tournois, et une grande course organisée lors de la semaine olympique. Nous participons régulierement à un tour régional: le Tour du RWANDA Maintenant on fait nos entrainements facilement parce que les négociations en cours sont promettantes.

Gilles: Votre fédération s’occupe-t-elle aussi de vélo de montagne? Y a-il de beaux endroits pour la pratique du vélo de montagne au burundi?

Guy-Emmanuel: Non, à cause de 2 raisons: manque du matériel adéquat et peut-être d’entaîneur qualifié, sinon il ya de belles montagnes qui pourraient offrir un bon circuit. Toutefois, il y a un club d’expatriés qui grimpent ces montagnes les week-end non pas comme sport structuré et c’est à partir de là qu’on va introduire cette nouvelle discipline.

Gilles: Quelles sont les circonstances de la photo avec Lyne Bessette: Tu la connais bien?

Guy-Emmanuel:La photo a été prise la 1ère fois que j’ai visité le CNC de Bromont après son entraînement. C’était un plaisir pour moi car c’était la 1ère vedette du cyclisme que j’ai rencontrée.

Gilles: Parlant de B7, le BINGO existe-t-il au Burundi?

Guy-Emmanuel: Non.

Gilles: Comme bien d’autres, j’ai à la maison plein de linge et d’accessoires et de pièces qui ne servent plus. Est-ce que ça pourrait être utile au Burundi? Bref, comment peut-on vous aider?

Guy-Emmanuel: Bien sûr que oui, mais le problème qui risque de se poser est celui de transport puisque j’ai pas assez d’argent pour payer les bagages supplémentaires; un bienfaiteur en ce sens serait le bienvenu pour secourir le cyclisme burundais.

Gilles: On trouvera bien un ou des bienfaiteurs. Voles-tu avec Air Canada? On va leur écrire! On devrait prioriser les articles légers et peu encombrants. De quoi avez-vous le plus besoin?

Guy-Emmanuel: Aux premiers besoins je dirais l’engin de course qu’est le vélo; le problème est qu’il coute énormement cher alors que le pouvoir d’achat est très faible malgré la bonne volonté de pratiquer ce sport; sinon des maillots, ils en ont également besoin. Et non malheureusement je vole avec KLM; toutefois, je peux en prendre un peu et peut-etre m’envoyer le reste à l’adresse que je vous indiquerai.

Gilles: On s’arrangera bien pour trouver une solution. Je te remercie et te souhaite une bonne fin de séjour au Canada, avec une vraie tempête de neige comme quand j’étais petit pis qu’on fermait les écoles pendant trois jours le temps de déblayer. Ah oui, je rajoute une question incontournable, qui me brûle les lèvres depuis trop longtemps: Depuis ton arrivée au Québec, combien de fois t’a-t-on demandé si dans ton pays, du lion, on mangeait ça avec des atocas?

Guy-Emmanuel: Aucune fois