4 juillet 2008: Championnat du monde: Le JoBlow report
Jonathan Boucher, un petit gars de Beauport, représentait le Canada aux Championnats du monde de vélo de montagne, catégorie Junior, fin juin dernier. Il fut mis au défi d'écrire un résumé de 2000 mots, résumé que nous avons allègrement entrecoupé de questions ultra- pertinentes et de photos accompagnées de critiques artistiques fort pertinentes, en espérant que vous ne perdiez pas le fil dans tout cela. Un gros merci à Jo et bonne lecture.
Les aventures de Joblow en Italie Le 13 Juin était le jour de mon départ en direction de mes premiers championnats du monde à vie à Val Di Sole, en Italie. J'étais jumelé à un certain Raphaël Gagné pour voyager … Je ne sais pas si ce nom vous dit quelque chose? On partait donc de Quebec City pour se rendre à Detroit, puis à Amsterdam (pays des muffins au pot) pour ensuite se rendre finalement à Milan, pour faire 4h de char jusqu'à Commezzadura, magnifique vallée du soleil (Val di sole).
On arrive donc à notre magnifique hôtel, qui n'avait jamais reçu de clients avant nous, un samedi soir vers 10h. On se cante donc pour notre première vraie nuit de sommeil en environ 48 heures. On s'adapte tranquillement pas vite au décalage horaire et au mode de vie de l'Europe (et de ses prises électriques non-standard) au fil du temps. On monte nos bikes, on va rouler le parcours!
Le parcours des championnats du monde … c'est … toff … 3 grosses bosses, une de 4-5 minutes à 10%, une autre de 4-5 minutes à 14%, et une de 6-7 minutes à un peu moins de 10%. Je m'attendais à un parcours très roulant d'après les commentaires que ce certain Raphaël Gagné me faisait sur ses championnats du monde antécédents. Apparemment qu'il est bon lui … Finalement, on avait des assez bonnes descentes assez techniques et très plaisantes. Du haut de notre chambre on pouvait voir la première difficulté du parcours et, avec mes co-chambreurs Evan et Tyson (les 2 juniors), on s'amusait à voir le grand Absalon dévorer la montagne avec son putain de bécik de champion (j'pense que y'a un bionX dedans). Une fois même, il passait dans la rue juste en face de nous, et les 2 petits juniors gloussaient à la moindre vue d'un Absalon ou de «Tubular wheels» (les tubulaires là là) . De mon côté, je mangeais des sandwiches au prosciutto sacrément délicieux et m'esclaffais devant la naïveté des juniors sans expérience.
Le jour de la course à relais arriva. L'équipe était composée de Raphaël Gagné (le bon la?), Evan Guthrie (le junior qui glousse), Catherine Pendrel (qui a failli battre le junior qui glousse dans ce même relais), et de Derek Zandstra (remarquez bien les 4 consonnes de suite … c'est rare que ça arrive). C'était le 3ième jour de 3 jours consécutifs de pluie, ce qui rendit les descentes escarpées enracinées encore plus ardues. Notre équipe s'en tira avec une 6e place! C'est après cette course que l'enfer envahit la vallée du soleil. Y'a fait au dessus de 25° pour le reste du voyage. 2 jours après le relais, c'était la race des juniors femmes et des U-23 femmes. Comme vous le savez probablement, on a eu deux 6e places dans cette même journée, soit l'étonnante Bianca Adolph, qui avait complété un tour de plus à Bromont, et la très jolie (encore plusse en vrai qu'en photo) Emily Batty.
Le lendemain c'était l'heure des juniors canadiens inexpérimentés de se lancer dans ce troupeau d'étalons sauvages et enragés d'Européens de 102 coureurs. Je partais dans les derniers, c'est-à-dire, dans la 3ième dernière ligne (faites le compte, c'est 8 par lignes…). On a la marque de 3 minutes avec la tite fille en bikini qui passe devant nous, puis la marque de 2 minutes avec la même tite fille puis la marque de une minute. Au micro on entend 30 secondes, puis 15 secondes. Environ 4 secondes plus tard, c'est le pistolet qui retentit… j'vous dit que l'UCI a pas vraiment le timing … j'espère qu'ils calculent pas le 80% de cette façon la parce que je porterais plainte! héhé
Donc, ça part en frustré, comme si la course durait 5-10 minutes et qu'il n'y avait pas de lendemain. 100 mètres après le départ, y'a un ti-gars qui se plante juste à ma gauche, je vois le bécik qui revole dans les airs. Dans ma tête je me dis : «Yessssss, 3 coureurs de moins sur 102!!!!!»… Voyant donc que je suis beaucoup trop overpace, je ralentis la cadence pour la première bosse. En arrivant en haut, je constate avec désarroi que les sapristi d'Européens marchaient dans la descente … c'était vraiment pas trop difficile là comme descente en plus, je dirais que ça ressemblait à la descente des écureuils au MSA, ou encore à la 1837 … Mais non je blague! Donc, je finis mon premier tour environ 91e, comme me le confie canadian cyclist. Dans les tours suivants, j'ouvre la machine, comme le peloton s'étire, j'ai plus de marge de manœuvre dans les descentes et peux dépasser quelques cyclistes. Au début du 3e tour, je me lève debout pour finir une bosse en force, c'est alors que mes jambes me crient au secours à coup de crampes stratégiquement bien placées pour faire arrêter le plus décidé des taureaux qui court vers son drapeau rouge favori. Je continue quand même. Voyant que je progresse dans le peloton, je garde la cadence. Ma meilleure position sera une 65e position à la fin du 3e tour, comme me le confie encore canadian cyclist. Durant mon 4e tour d'une série (prévue) de 5, je recule littéralement. Plus aucune énergie. J'ai même le filet de bave assez consistant qui pend de ma bouche et de mon nez et de mes oreilles (?) étant donné que je suis plus ou moins bien hydraté. C'était vraiment la souffrance la plus totale que j'aie expérimentée. En arrivant au lap pour mon 5e et dernier tour, on me sort de la course, la règle du 80% se fait appliquer. Honnêtement, je n'avais pas vraiment le cœur pour un autre tour. Je l'aurais fait, mais ça aurait été vraiment pénible et long. Je pense que les commissaires de l'UCI auraient été obligés d'envoyer le 4-roues pour voir si je suis encore dans le parcours et ils m'auraient retrouvé en train de m'abreuver paisiblement, telle une brebis écartée, dans la rivière qui coulait non loin de la dernière descente. Je termine finalement 67e, quand même satisfait de ma course, mais pas vraiment satisfait du numéro qui va avec la performance.
Finalement on revenait à QUEBEC CITY, NOT SO INTERNATIONAL, INTERNATIONAL AIRPORT pi on a été pogné, moi et ce Raphël Gagné, 7e aux mondiaux dans la catégorie U-23, à Detroit… c'était le soir de la Saint-Jean, et ils annulent un vol pour Québec. Moi je gage que c'est parce qu'une gang d'adolescents un peu saoul (ou sur l'ecstasy) a mis le feu à l'aéroport…
Finalement, I would like to thank my amazing sponsors and partners, OGC - Opus, who are helping me a lot in my progression, Claude Lefebvre, de la compagnie LG services financiers, ma famille, ma blonde, mon coach Ian Hughes, mes grands-parents, mon tit chien qui arrive lundi, mon laptop qui arrive aujourd'hui, mon CEGEP, mes profs (ou chargés de cours?), le ptit chinois qui s'est planté au départ et qui a fait que j'ai fini 67e au lieux de 70e. J'aimerais aussi remercier spécialement la compagnie aérienne NWA (niggaz with attitude … ou serait-ce Northwest Airlines ?) qui fait payer la modique somme de 170 $$$ pour transporter un bécik siboulot.
Tabarouette il manque juste quelques mots, un deux trois quatre cinq six sept huit neuf dix onze douze treize quatorze quinze seize dix-sept dix-huit dix-neuf vingt vingt-et-un vingt-deux vingt-trois vingt-quatre vingt-cinq vingt-six vingt-sept vingt-huit vingt-neuf trente trente-et-un … je suis tanné, j'arrête. J'aime bien le vert, les livres et les étoiles. J'aime bien profiter de la vie et vivre d'amour et d'eau fraîche. Pour moi, l'été est la saison de l'éclosion de plein de belles choses, la nature à son apogée et le pollen plein le nez.
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