2 avril 2011: Le Beu et la chaudière Vous vous souvenez de cette discussion sur le dopage sur ce site il y a quelques semaines? Contador qui teste positif au tour de France pour du clenbuterol et des traces de plastique pouvant provenir de sacs à transfusion. Contador blanchi parce qu'il dit que le clenbuterol vient de la viande de bœuf qu'il a mangé au tour de France. Les morceaux de plastique dans ses urines n'ont pas trouvé d'explication. En groupe, nous avons trouvé l'explication : c'était du plastique de gant à toucher rectal pour vétérinaires endurcis. Au passage, on a remarqué une autre opération vétérinaire fascinante. Suite à quoi Lt Blueberry m'a mis au défi d'écrire un article incisif la dessus. Le défi a été relevé et vous pourrez le lire dans le Vélo Mag de mai. Comme ça parle de bœuf, j'ai improvisé dans le style «Fables de La Fontaine» avec plein d'humour au premier, au deuxième et jusqu'au dixième degré à peu près. En attendant, voici un rejet de cette folie créatrice, pour vous ouvrir l'appétit. Il était une fois un beu Du côté gauche son testicule Rien n'y fit et l'organe garda sa dimension spectaculaire. De ce poids excédentaire soulagé Excusez-là. Si vous voulez rire pour vrai, voici un répertoire d'excuses savoureuses piqué sur le site cyclisme-dopage.com : Le bidon pas propre "Un bidon mal nettoyé pourrait être à l'origine des traces de carphédon dans son organisme." Excuses avancées par Danilo Hondo pour expliquer la présence de carphédon (stimulant) dans ses urines. C'est bien connu, les cyclistes, soucieux d'économie, réutilisent des bidons récupérés auprès de leur soigneur ou de leur voisin. Hélas, ces cochons ne les lavent pas toujours correctement... Le bidon piégé "Lors de l'échappée qui me permit de l'emporter à Limoges, je n'avais plus rien à boire. L'Espagnol Linarès me donna son bidon, peut-être que celui-ci contenait un dopant." Andreas Trocke était un petit rusé car Linarès fut effectivement contrôlé positif à cette occasion... Suite à son contrôle positif à l'issue du Tour des Flandres 1971, Roger Pingeon déclare : "J'ai porté (...) plainte contre X..., visant cette personne qui m'a passé le bidon incriminé. L'affaire suit son cours devant la justice belge." Roger Pingeon fait plus fort que Andreas Trocke. On ne sait pas ce qu'il advient de la plainte, mais on doute que le spectateur fut retrouvé! "Après l'accident dans la descente d'Allos, qui m'a privé du soutien de mon directeur sportif, j'ai du saisir au passage, à quelque inconnu, une boisson avec un produit prohibé. De bonne foi, je l'ai bue." Felice Gimondi expliquait ainsi en 1975 son contrôle positif dans le Tour de France. Il n'était pas le premier... "Si l'on traduit bien la pensée de Guimard et de Mégret, il aurait fallu que Fignon mette les lèves à un bidon "chargé" dans tous les tous derniers kilomètres du Grand Prix de Wallonie ou après l'arrivée, bidon qui lui aurait été présenté par une tierce personne... Ce n'est pas moins tiré par les cheveux (...)." Et des cheveux, Fignon, qui venait de se faire pincé positif aux amphétamine, n'en avait déjà plus beaucoup! "Si je suis effectivement reconnu positif (...) je me demanderai si ce n'est pas un de ces bidons tendus par les spectateurs dans un des cols qui contenait quelque chose." Pedro Delgado, contrôlé positif au Probénécide, oublie qu'il a été contrôlé à l'issue d'une étape contre-la-montre de moins de 40 kilomètres (Tour de France 1988) et que le Probénécide n'est détectable dans les urines que quelques heures après son absorption. Pas sûr qu'il ait pris le temps de d'attraper un bidon tendu par un spectateur. "Je n'écarte pas la possibilité d'avoir pris un bidon à un spectateur lors d'une quelconque course (...)." Excuse de d'Emmanuel Magnien lors de l'instruction de l'affaire Festina, à propos de l'EPO et des amphétamines retrouvées dans son sang. Le soigneur distrait "C'est [mon soigneur] qui m'a injecté ce produit, moi je lui avais juste demandé de la vitamine B-12." Roger Bastide, dans son livre Doping, les surhommes du vélo, rapporte comment Michel Jacquemin utilisa cette excuse pour se disculper d'un contrôle positif aux amphétamines lors du Tour de France 1967. Le coureur distrait Adri Van Der Poel bondissant "C'est pour une dose massive d'éphédrine qu'on m'a pris. Or, je ne suis pas fou : je n'ai pas pris d'éphédrine, on me l'a fait absorber à mon insu, c'est sûr." Adrie Van Der Poel, trop en avance sur son temps, n'a pas pu avoir sa marionnette dans les Guignols de l'Info. "J'ai été dopé à l'insu de mon plein gré." Une expression si formidable qu'elle est passée dans le langage populaire... "Maintenant, il y a aussi une possibilité, et c'est un argument qui a été utilisé par d'autres. A l'heure actuelle, je ne sais pas si pour une raison ou une autre, de quelque manière, j'ai ingéré quelque chose qui est à l'origine de ces résultats." Richard Virenque aura donc fait des émules jusqu'aux Etas-Unis... Le fumeur passif En 2004, Jonathan Moore, un athlète de triple-saut, expliqua avoir ainsi inhalé du cannabis. Il s'en tira avec un avertissement... La théorie du complot "Il y a comme un projet caché là-dessous. Je ne sais pas ce que c'est." Hypothèse avancée par Floyd Landis pour expliquer son contrôle positif à la testostérone lors du Tour de France 2006. Enfin... Une des hypothèses car il y en eut d'autres, comme celle de la soirée trop arrosée! "Je ne réussis pas moi-même à expliquer ces deux contrôles positifs au Giro. Je n'écarte pas l'hypothèse d'un complot, mais avant de l'affirmer, je dois d'abord avoir des certitudes." La théorie du complot remise au goût du jour par Danilo Di Luca, contrôlé positif (à deux reprises) au Tour d'Italie 2009. Même pas besoin Pourquoi un coureur se doperait-il alors que ça ne lui est d'aucune utilité ? Voilà qui semble en effet frappé au coin du bon sens. En 2004, Dave Bruylandts, contrôlé positif à l'EPO se défend en expliquant qu'il n'a pas besoin d'EPO puisqu'il à un caisson hyperbare à la maison ! Ben voyons... Soirée trop arrosée Dans le Tour de France 2006, Floyd Landis évoque une soirée trop arrosée la veille de son contrôle positif : "La veille de la 17e étape du Tour de France, M. Landis a déclaré avoir passé la soirée avec des amis et des membres de son équipe, à préparer l'étape ardue en montagne en buvant deux bières et au moins quatre verres de whisky. (...) Selon plusieurs études, la consommation d'alcool peut accroître le ratio de testostérone et d'épitestostérone". Il est bien connu que les coureurs du Tour de France font la fiesta tous les soirs! C'était pour ma belle-mère A propos des produits retrouvés dans le véhicule d'Edita Rumsas, Raimondas Rumsas déclare : "Elle les portait de Lituanie à ma belle-mère, Yakstenia." L'histoire ne dit pas si la pauvre belle-maman, privée de ses médicaments, a retrouvé la santé. C'était pour mon chien En 2002, Franck Vandenbroucke expliqua ainsi la découverte de Clenbutérol dans ses affaires. Des chiens qui font de l'asthme, évidemment, ça court les rues! L'amour En 1999, Christian Henn explique un contrôle positif à la testostérone par la prise d'un produit destiné à accroître sa fécondité dans le but de faire un enfant. Il sera finalement suspendu six mois et, en 2007, il avoue avoir eu recours au dopage pendant sa carrière. L'histoire ne dit pas s'il a désormais droit aux allocations familiales. En 2007, le footballeur Marco Borriello expliqua un contrôle positif aux corticoïdes par un rapport sexuel avec sa compagne ! Celle-ci aurait été victime d'une infection vaginale, et aurait utilisé une crème à usage intime pour se soigner. Celle-ci aurait contenu de la cortisone et Marco Borriello aurait assimilé une partie de ce médicament lors d'un rapport sexuel! Plus que jamais, sortez couverts! La chute malencontreuse En 1976, Rachel Dard déclare après Etoile des Espoirs à Bordeaux, déclare : "Quand un coureur était (...) désigné par le tirage au sort (...), le directeur sportif montait au peloton pour nous en informer. Je me demande encore pourquoi M. De Muer ne m'a rien dit, à l'inverse de ses habitudes ? Sachant ce qui m'attendait, j'aurais pu simuler une chute après l'arrivée. On m'aurait transporté à l'hôpital et j'aurais coupé au contrôle. Il y a pas mal de coureurs qui sont tombés après la ligne cette année... " La lecture des archives de l'Equipe de 1976 montre que l'excuse fut utilisée à plusieurs reprises... Le gateau au pavot En 1992, Alexi Grewal est contrôlé positif lors de la West Virginian Moutain Classic. Il explique s'être gavé la veille de gâteaux à la graine de pavot, des "poppy seeds muffins". L'excuse ne fera pas rire la fédération américaine qui lui infligera une suspension de 3 mois fermes et une amende 500 dollars. L'hôtelier malicieux En 1993, Marion Clignet est contrôlée positive à la caféine. Mais ce n'est pas de sa faute : "J'ai tout d'abord pensé à une mauvaise plaisanterie (...). En Espagne, un matin, nous avons été cinq ou six personnes de l'équipe [de France] à boire du café dans un thermos qui avait été préparé par les gens de l'hôtel. Le café était très fort et nous avons tous été malades. J'ai une santé fragile, je suis sujette à des crises d'épilepsie, aussi je ne me permettrais jamais d'absorber de la caféine." L'histoire ne dit pas si les "gens de l'hôtel" se sont livrés à d'autres facéties : draps en portefeuille, seau d'eau sur les portes, inversion des numéros de chambres, etc. Le feu d'artifices d'excuses Si une excuse ne semble pas assez convaincante, rien n'empêche d'en essayer plusieurs. En 2006, Floyd Landis, accusé de s'être dopé lors du Tour de France qu'il remporte, lance un véritable feu d'artifice à destination de ses supporters inconditionnels :
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